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Bordeaux: "Surpris et déçu", la grande tristesse de l'ancien président Triaud

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Bordeaux espère encore jouer en Ligue 2 lors de la saison 2022-2023 malgré la relégation administrative confirmée en appel par la DNCG. Interrogé ce jeudi par le journal Sud-Ouest, l'ancien président Jean-Louis Triaud a regretté une telle situation qui ne serait pas arrivée, selon lui, avec les anciens propriétaires.

Président emblématique de Bordeaux pendant 21 ans, Jean-Louis Triaud a quitté le club en mars 2017 lorsque les propriétaires du groupe M6 ont décidé l'écarter au profit de Stéphane Martin. Près de cinq ans plus tard, le dirigeant a livré son ressenti sur la grosse période de turbulences traversée par les Girondins, rétrogradés en National par la DNCG et proches de la liquidation judiciaire.

"Je suis à la fois surpris et déçu. La première chose que je me dis est: comment a-t-on pu tomber aussi bas sportivement, a estimé l'ancien dirigeant lors d'un entretien accordé au journal Sud-Ouest ce jeudi. Il aurait dû être possible de gagner durant la saison le match ou les deux matchs qui auraient permis de se maintenir en Ligue 1. [...] Si j'en crois les médias, la gestion sportive du groupe a laissé à désirer. Mais je ne m'attendais pas à cette équipe dernière avec si peu de points."

Triaud: "La part de responsabilité de GACP est énorme"

Au-delà du sportif, où le club n'a pas réussi à se maintenir en Ligue 1, Bordeaux a ensuite sombré à cause de ses problèmes économiques. Au terme de la campagne 2021-2022, les Girondins ont eu à combler près de 40 millions. La conséquence d'une gestion "irresponsable sur ces dernières années".

Si Gérard Lopez se montrait confiant avant le passage en appel devant la DNCG, le gendarme financier du foot français a donné tort à l'actuel président bordelais. Jean-Louis Triaud ne rejette pas toute la responsabilité sur son successeur et regrette surtout le passage de GACP au club.

"Il y a une eu dérive incroyable. La part de responsabilité de GACP est énorme, a encore expliqué l'ancien président des Girondins. Monsieur Lopez a peut-être été optimiste en pensant pouvoir rétablir la situation."

Impensable pendant l'ère M6

Souvent critiqué pour ses dernières années à la tête du club au scapulaire, Jean-Louis Triaud a aussi profité des difficultés actuelles pour défendre son bilan et celui de M6. A l'époque, les Girondins jouaient régulièrement l'Europe, le podium de la L1 voire le titre.

"Déjà, si M6 avait été plus respecté, peut-être qu'ils seraient encore là aujourd'hui. il s ont fait l'objet de critiques permanentes, a lâché l'ex-président bordelais. Quand le club était 5e ou 6e, c'était jugé insuffisant. Quand on gagnait une Coupe de la Ligue, on dénigrait la valeur de la compétition."

Et Jean-Louis Triaud de justifier la vente par M6 à GACP: "Est-ce qu'il y avait des éléments qui devaient les alerter? Je ne sais pas, je n'étais plus en fonction. L'acquéreur s'est présenté il a honoré ses engagements [...]. L'expérience montre que GACP n'était pas crédible mais on peut aussi s'étonner que des grands fonds d'investissement comme King Street et Fortress leur ont fait confiance."

Triaud craint pour l'avenir à long terme

Malgré son échec en appel devant la DNCG, Bordeaux n'a pas encore épuisé les recours possibles. Le club présidé par Gérard Lopez espère encore jouer en Ligue 2 et rester en vie. Jean-Louis Triaud souhaite aussi une issue positive mais s'inquiète de voir le Girondins repartir en National 3. Pour l'instant, il ne l'imagine pas.

"Je n'arrive pas à l'assimiler et m'y projeter.. Jamasi je n'aurais pu imaginer qu'on puisse en arriver là, a conclu l'ancien président. Une nouvelle fois, avec le dossier qu'on nous a présenté (par Gérard Lopez), je suis surpris. C'est arrivé à d'autres mais c'est compliqué et long. Surtout avec le resserrement à venir de la L1 et de la L2 à 18 clubs."

Jean-Guy Lebreton