Dunkerque: "la peur au ventre".. les coulisses du départ fracassant de Feio trois semaines après sa nomination

Connu pour ses coups de sang en Pologne, Gonçalo Feio n'aura pas fait long feu en France. Du moins à Dunkerque: le pensionnaire de Ligue 2 s'est séparé du technicien portugais seulement trois semaines après sa nomination et après moins de deux semaines d'entraînement. "L’USL Dunkerque et son entraîneur principal, Gonçalo Feio, ont décidé d’un commun accord de mettre fin au contrat qui les liait", a écrit le club dans un communiqué le 13 juillet, en lui souhaitant "plein de succès" dans la suite de son parcours.
Nommé le 20 juin, Gonçalo Feio avait avancé des raisons personnelles pour justifier son départ. Mais d'après des informations de L'Equipe, le club nordiste se serait en fait rendu compte de son erreur de casting. Si le contenu des séances plaisait, l'attitude de Feio envers les joueurs et le staff aurait en effet installé un climat anxiogène, entre reproches réguliers et insultes.
"Une forme de chape de plomb autour des séances"
Alors que "les joueurs avaient l'habitude d'un Luis Castro dans un management bienveillant (...), là, c'était l'opposé", résume le représentant d'un titulaire. "Rapidement, il y a eu une forme de chape de plomb autour des séances. Les joueurs s'entraînaient avec la peur au ventre", confirme un témoin des scènes.
S'ils étaient "convaincus" des capacités du Portugais, les dirigeants n'en étaient pas moins "conscients" de son caractère explosif. "Nous savions que c'était quelqu'un de passionné, de sanguin", avance l'ancien international sénégalais Demba Ba, désormais coprésident du club de Dunkerque. Gonçalo Feio, qui avait "accepté un pacte moral" avait eu l'opportunité de venir sur place avant sa signature pour prendre ses marques. "Il venait en connaissance de cause", appuie Demba Ba, qui assure qu'il "n'y a pas de regret à avoir".
Un comportement menaçant lors d'un match
Ces dispositions n'auront donc pas suffi pour que l'alchimie prenne. Lors de la défaite contre Boulogne-sur-Mer en match amical (1-5) samedi, le Portugais a lâché un improbable "Vous m'avez menti!" presque menaçant envers l'un des dirigeants. La goutte de trop pour le club.
En attendant de lui trouver un remplaçant, c'est l'historique adjoint Benjamin Rytlewski a repris en main le groupe, au plus grand soulagement des joueurs, selon un salarié. Le club, qui évoluera en Ligue 2 comme la saison dernière, est passé tout proche d'une promotion en première division et a réalisé un parcours historique en Coupe de France, s'inclinant en demi-finales contre l'ogre parisien.
Habitué aux fresques avec son ancien club de Legia Varsovie, Gonçalo Feio a défrayé la chronique à plusieurs reprises en Pologne. L'un de ses débordements a même pris une tournure judiciaire avec sa mise en examen pour "avoir blessé" et "proféré des menaces" à l'encontre du président du Motor Lublin, un autre de ses anciens clubs, en 2024.