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Chaos au Stade de France: pourquoi le Sénat ne demande pas la démission de Darmanin

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Au lendemain de la remise du rapport sur les dysfonctionnements au Stade de France, François-Noël Buffet, président de la Commission des lois du Sénat, était invité d’Apolline Matin sur RMC, ce jeudi. Il n’a pas épargné Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, mais ne demande pas sa démission.

Le Sénat a rendu mercredi son rapport sur les raisons des incidents au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions le 28 mai dernier. Au moment de les commenter, les membres de deux commissions ayant entendu de nombreux acteurs n’ont pas épargné Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui avait pointé la responsabilité sur les supporters anglais. Une communication unanimement critiquée. Invité d’Apolline Matin sur RMC ce jeudi, François-Noël Buffet, sénateur (LR) du Rhône et président de la Commission des lois du Sénat, a de nouveau égratigné le résident de la Place Beauvau en se gardant toutefois d’affirmer qu’il avait menti lors de son audition devant les sénateurs.

"En tout cas, il n’a pas eu les bonnes informations au moment où il a fait ses déclarations, a-t-il déclaré. L’information n’était pas bonne. Ce qu’il a dit, au moment où il l’a dit, ne correspondait pas à la vérité. Le vrai problème, ce n’est pas les faux billets. C’est un problème mais ce n’est pas celui qui occasionne le chaos qu’on a connu. C’est une mauvaise préparation, un afflux de supporters à un seul et même endroit, c’est le refus d’écouter la FFF qui a proposé un jalonnement pour que les gens arrivent au stade par différentes portes."

"Il n’était pas sous serment (devant la commission d’enquête), précise le sénateur. En revanche, il confirme que ce sont les supporters qui ont causé les difficultés. La réponse est non, ce ne sont pas les supporters anglais. Ce n’est pas leur faute. C’est l’organisation mise en place qui les a amenés à être comme ils ont été."

"Dans certains pays, le ministre aurait peut-être remis en cause de lui-même sa situation"

Le sénateur du Rhône reconnaît qu’un tel camouflet aurait "probablement" conduit à un ministre à quitter ses fonctions dans d’autres pays que la France. Darmanin, lui, est toujours en poste. "Ce n’est pas toujours notre culture chez nous mais peut-être que dans certains pays, le ministre aurait remis en cause de lui-même sa situation, fait-il remarquer. Il y a toujours une culture chez nous que le politique a toujours raison et qu’il ne peut pas accepter d’avoir tort à un moment. Il faut sortir de cela. Un élu, un responsable, un politique est comme n’importe qui. Il peut commettre une erreur d’appréciation ou on peut l’amener à commettre une erreur. Je pense que c’est plutôt ça. Il faut savoir reconnaître les choses et ça donne de la crédibilité à l’action des hommes politiques."

Le Sénat aurait-il alors pu exiger la démission du ministre de l’Intérieur? "Ce n’est pas le rôle de la mission de demander la démission, ce n’est pas tellement dans notre culture non plus à ce stade de demander la démission du ministre, balaie Buffet. Il faut savoir raison garder en fonction des évènements et des situations. En revanche, il faut, dans notre culture politique, qu’on accepte de dire: ‘oui, on s’est trompé, on a fait une erreur, on va corriger’. D’autant qu’ils ont corrigé. Ils ont commencé à corriger dans les matchs suivants en renforçant les forces de police. On est passé à 650 pour France-Danemark et il n’y a pas eu de problème. La France est capable d’organiser des grands évènements, il faut juste qu’on s’organise un peu sérieusement."

NC