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Chaos au Stade de France: "Ses propos n'étaient pas à la hauteur", le Sénat n'épargne pas Darmanin et pointe Lallement

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Le Sénat a publié ce mercredi le rapport de la commission chargée de faire la lumière sur les incidents du Stade de France en marge de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai. Les élus ont critiqué la première analyse du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la responsabilité du préfet de police Didier Lallement.

Bientôt deux mois que cette affaire jette l'opprobre sur la France. Risée de l'Europe et de la planète foot, la France s'est tristement illustrée, le 28 mai dernier, avec des scènes de chaos au Stade de France en marge de la finale de la Ligue des champions. Ce mercredi, la commission sénatoriale en charge de ce dossier a livré ses conclusions. Au-delà d'une quinzaine de recommandations pour éviter de revivre pareil traumatisme, le Sénat a jugé les actes de Gérald Darmanin et de Didier Lallement après ces incidents.

"Sur Gérald Darmanin, sa responsabilité et son expression, je pense que nous montrons clairement dans le rapport écrit que nous avons tenu à faire, a lancé Laurent Lafon, sénateur du Val-de-Marne. Il est très clair que les deux arguments qu'il a mis en avant dès le samedi soir et le dimanche en disant que c'était l'afflux massif de spectateurs et une fausse billetterie: ces deux arguments existent mais ne sont pas la cause des dysfonctionnements."

>> Revivez la conférence de presse au Sénat sur les incidents du Stade de France

Une analyse erronée du ministre mais pas de responsabilité directe

En clair, ce que reproche le Sénat à Gérald Darmanin, c'est surtout sa communication autour du chaos à Saint-Denis dès la soir via un tweet puis le lendemain. Non ce n'est pas uniquement de la faute des supporters anglais si la situation a dégénéré.

"L'analyse faite par le ministre de l’Intérieur le soir du match et le lendemain du match n'était pas la bonne. C’était une analyse partielle et imprécise qui n’a pas permis dans l’immédiateté de prendre de la hauteur de vue, a encore estimé le sénateur Lafon […] De ce point de vue-là, les propos du ministre de l'Intérieur n'étaient pas à la hauteur des incidents constatés et de l'émotion suscitée par ces incidents."

Et l'élu, qui interrogera ce mercredi le gouvernement sur les incidents du Stade de France de préciser: "Il faut aussi distinguer l’aspect gestion de l’événement, en préparation comme en exécution. Ce n'est pas le ministre de l'Intérieur ou celui des Sports qui étaient en première ligne mais les différents acteurs que l’on connait déjà dans l’organisation. Ce qu’il s’est passé, c’est un défaut de préparation et des imprécisions dans la préparation et dans l’exécution."

"Le préfet Lallement a sa part de responsabilité"

Gérald Darmanin n'aurait peut-être pas dû s'en prendre aussi ouvertement et si durement aux supporters de Liverpool venus sans billet aux abords du Stade de France. Mais si la situation a dégénéré selon le rapport sénatorial c'est surtout à cause de plusieurs dysfontionnements au niveau du maintien de l'ordre et de la sécurité de l'enceinte. Et de ce côté-là, un homme a suscité de nombreuses critiques.

"Sur le préfet Lallement, nous avons lu les articles annonçant son départ. Attendons de voir si l’information est bien celle-là. Nous avons auditionné le préfet Lallement et il est évident que dans la chaîne des responsabilités, il a sa part de responsabilité. Et elle est importante sur tout l’aspect maintien de l’ordre. On a fait quelques recommandations sur le besoin de mieux coordonner en amont et pendant l’événement. Mais c’est sûr qu’au moment de la finale de la Ligue des champions il y a un flou administratif sur l’autorité hiérarchique qui devait prendre les décisions. Il semble que cela soit le préfet de police mais ce n’est pas clairement énoncé par les uns et les autres."

Jean-Guy Lebreton avec Nicolas Pelletier