Liverpool-Barça: comment Klopp a rendu le miracle possible avec son plan parfait

Malgré les précédents, malgré les statistiques, Liverpool l’a fait. Battus 3-0 à l’aller en Catalogne, les Reds se sont imposés 4-0 en demi-finale retour face au FC Barcelone mardi, pour s’offrir une deuxième finale de la Ligue des champions consécutive. Un exploit sensationnel qui porte incontestablement la patte de Jürgen Klopp. Privé de Roberto Firmino et Mohamed Salah pour cette rencontre, le technicien allemand a réussi à sublimer leurs remplaçants et à mettre en place un plan de jeu qui a été respecté à la lettre.
Un pressing incessant
Ce succès historique est d’abord tactique pour Liverpool qui a mis en place un pressing très haut dès le début du match. Cela s’est matérialisé par une entame à très haute intensité et par l’ouverture du score rapide de Divock Origi. Le Belge, titulaire pour la 5e fois de la saison seulement, n’a pas seulement marqué son premier but en Ligue des champions, il a activement participé à gêner la première relance des Catalans. S’il n’a récupéré qu’un ballon, il a fragilisé les transmissions adverses et a facilité le travail de ses milieux de terrain à l’instar de James Milner, encore monstrueux avec 13 ballons récupérés au total à deux postes différents (milieu, puis arrière gauche). Les appels incessants des latéraux ont aussi déséquilibré le bloc catalan. Le Barça a réussi à se desserrer de l’étreinte en première période en enchaînant plusieurs phases de conservation de balle, avec plusieurs occasions franches à la clé. Mais tout cela a disparu en deuxième période avec l’entrée en jeu de Georginio Wijnaldum.
Un gardien de classe internationale, ça change tout
C’était il y a moins d’un an mais cela semble pourtant très loin. Les guerres d’ego entre Simon Mignolet et Loris Karius et leurs boulettes respectives ont été reléguées au placard des archives depuis l’arrivée d’Alisson Becker. Le gardien brésilien est l’autre grand acteur de cette qualification puisqu’il a détourné toutes les tentatives barcelonaises. Si le Barça n’a pas existé en deuxième période, ce ne fut pas vrai en première avec des phases de possession et de grosses occasions. Mais l’ancien Romain a sorti tout ce qui était cadré. Un an après les bévues de Karius en finale de la Ligue des champions, les Reds sont plus armés dans ce secteur.
Klopp, fin psychologue…
Il aurait pu être tenté de remplacer Fabinho après son jaune précoce et d’en faire de même avec Xherdan Shaqiri à la pause après la première période ratée du Suisse. Mais Jürgen Klopp a gardé son sang-froid et réussi à le transmettre à ses joueurs qui ont su contenir leur excès d’engagement (Fabinho) ou hausser leur niveau de jeu (une passe décisive pour Shaqiri). Le symbole vient aussi de Divock Origi, très peu utilisé cette saison mais auteur d’un doublé salvateur, quatre jours après avoir offert un succès très précieux dans la course au titre en Premier League. Même s’ils jouent peu, les deux remplaçants de Salah et Firmino restent concernés par le collectif et règlent leur implication et leur degré d’intensité sur celui de leurs coéquipiers. Transparent à l’aller dans un rôle d’avant-centre, Georginio Wijnaldum a offert une revanche fracassante en entrant en jeu avec un doublé qui a rendu possible cet incroyable come-back. Ecarté du onze en début de saison puisque Klopp ne le jugeait pas encore prêt à supporter l’intensité de la Premier League, Fabinho est devenu un élément-clé de l’entrejeu des Reds. Et l’un des hommes forts de la victoire face au Barça, mercredi. La psychologie de Klopp a encore frappé.
… et bon communicant
Les précédents du PSG en 2017 et du Barça la saison passée laissaient un espoir à Liverpool. Celui-ci a été entretenu par Jürgen Klopp qui avait diffusé un message d’espoir avant la rencontre. "Aussi longtemps qu’on aura 11 joueurs sur le terrain, on essaiera, avait-il promis. (…) On va essayer et si nous y arrivons, c’est super sinon, il faut échouer de la plus belle des manières." Le technicien allemand avait aussi incité Anfield à entrer en furie. Message entendu puisque les supporters ont poussé tout au long de la rencontre, sifflé Suarez qui a raté son match, et porté leur équipe quand elle menait 4-0. La communion à la fin de la rencontre donne encore des frissons.