Naples-PSG: pour Cavani, c'est de plus en plus dur...

Revenu d’une blessure à la cuisse, Edinson Cavani devrait pourtant atterrir sur le banc ce mardi soir, pour le choc de la quatrième journée de la Ligue des champions entre Naples et le PSG (21h sur RMC Sport). Un crève-cœur sans doute pour l’ancien Napolitain, dans le dur depuis plusieurs semaines.

"Je fais tout pour être prêt. Je sors d’une blessure et maintenant je veux être au top pour donner à mon équipe le maximum et gagner ce match", assurait un Edinson Cavani plein d’enthousiasme dimanche, dans un entretien accordé au site officiel du club. Le couperet est finalement tombé. L’attaquant uruguayen sera sur le banc pour le choc entre le PSG et Naples à San Paolo ce mardi soir, pour la quatrième journée de la phase de poules de la Ligue des champions. Sur le terrain de son ancien club, avec lequel il a pourtant inscrit 104 buts en 138 matches. De quoi peut-être briser un cœur.

Des signaux dès la saison dernière

Ce statut de remplaçant n’est en fait qu’une goutte d’eau venue faire déborder un vase déjà bien rempli. Isolé sportivement, incrédule psychologiquement, le chouchou du public souffre depuis quelques semaines. Et ne parvient pour l’instant pas à refaire surface.

De quand date la rupture? Difficile de véritablement trancher. Les premiers signes étaient déjà perceptibles la saison dernière. Ce fameux "penaltygate" contre Dijon, cette absence de connexion, ce vestiaire qui commençait à se scinder... Mais le soutien sans faille du public à son chouchou, meilleur buteur de l’histoire du PSG, et la blessure de Neymar dès le mois de février avaient finalement éclipsé le problème.

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Liverpool, premier accroc... collectif

La Coupe du monde a fait des dégâts, et pas uniquement dans le clan français. Rentré blessé (lésion musculaire) après avoir manqué le quart de finale contre l’équipe de France, l’ancien Napolitain a peiné à retrouver son niveau. Après un retour face à Angers lors de la troisième journée de Ligue 1 (3-1), ponctué de l’ouverture du score, Edinson Cavani semblait pourtant partir sur ses bases habituelles, avec trois matchs d’affilée en marquant (à Nîmes puis face à Saint-Etienne sur penalty).

Le premier accroc fut collectif, avec cette défaite à Liverpool (3-2) au terme d’un match au contenu presque indigent côté parisien, dans lequel l’Uruguayen n’a pas marqué mais s’est surtout retrouvé isolé. Neymar et Kylian Mbappé, nouveau duo de choc: du dribble, un amour des petits espaces et de la prise de vitesse, un serial passeur pour un joueur qui se retrouve de plus en plus attiré par l’axe… Les trois hommes se marchent sur les pieds et Edinson Cavani, qui ne rechigne jamais à multiplier les efforts collectifs, notamment pour défendre, commence à montrer de l’agacement vis-à-vis de l’attitude de ses deux coéquipiers. Devenus presque davantage rivaux.

La rupture de la sortie contre Lyon

Des alertes mais pas d’inquiétude. Pas de but à Rennes (3-1)? Pas grave, l’Uruguayen frappe deux fois contre Reims (5-0). Ménagé à Nice (3-0), il est buteur face à l’Etoile Rouge de Belgrade (6-1). Son dernier but parisien à ce jour.

La vraie rupture est intervenue à la 39e minute du choc face à l’OL (5-0), pour la neuvième journée de Ligue 1. Après le carton rouge de Presnel Kimpembe, c’est lui qui s’est retrouvé sacrifié, sorti dès la 39e minute. Bien avant que le club de la capitale ne déroule, avec un quadruplé record de Kylian Mbappé. "On le sent perdu, pas heureux. Il rate tout et je vois un type pas bien, résumait Daniel Riolo en octobre dernier, dans l’After Foot. Il rate tout: occasions, passes, séquences de jeu, temps… Il ne fait plus de bons appels, il ne reçoit plus les ballons… Un truc ne va pas."

Muet depuis Belgrade

Titulaire face à Amiens, il n’a pas claqué un seul des cinq buts du PSG. Titulaire contre son ancienne équipe Naples lors de la troisième journée de la ligue des champions (2-2), il n’a ni marqué ni provoqué, ni semblé en mesure d’apporter du danger. Avant d’être forfait pour les deux dernières rencontres en date de l’équipe, à Marseille (2-0) puis contre Lille (2-1).

Devant la presse, Thomas Tuchel le soutient. "Pour moi l’explication, c’est qu’il pense trop, résumait-il après le nul contre Naples au Parc des Princes. Il n’est pas satisfait parce qu’il ne marque pas depuis quelques matchs. Ma décision contre Lyon était difficile pour lui. C’était un peu dur. Mais il était peut-être aussi un peu fatigué parce qu’il a joué avec l’Uruguay… Il veut trop ce but. Il faut parfois être patient."

Mais du temps, Paris n’en a plus. Et devant l’évidence de la connexion entre Neymar et Kylian Mbappé, le technicien allemand se résout peu à peu à l’éclipser. "Quand Kylian et Neymar jouent de manière exceptionnelle contre Lyon à dix contre dix, on dit qu’il y a un problème avec Edi, expliquait le coach parisien mi-octobre. Et s’il marque, on dira qu’il y a un problème avec les autres… c’est toujours comme ça. Mais ce n’est pas un problème."

Au stade San Paolo ce mardi, Thomas Tuchel peut avancer l’argument physique, pour un joueur qui revient de blessure et n’a pas joué depuis deux semaines. En fonction du scénario, cette absence pourrait lui revenir en pleine figure. A moins d’inscrire le but de la victoire en sortie de banc.

A.Bo