
Pourquoi le cas Manchester City peut définitivement enterrer le fair-play financier
Et si le principe même de fair-play financier vivait ses dernières heures... Régulièrement remis en cause, notamment par le PSG, le système instauré par Michel Platini en 2011 pourrait voir son avenir tranché devant le Tribunal arbitral du sport. Car si l'UEFA a lourdement sanctionné Manchester City en suspendant le club de compétitions européennes pour les deux prochaines saisons, le champion d'Angleterre a fait appel devant le TAS.
L'UEFA reprend le pouvoir
Le coup de force de l'instance européenne prouve en tout cas que le fair-play financier n'est pas qu'une simple menace au dessus des têtes des clubs du continent. Mais qu'il peut engendrer des lourdes sanctions concrètes.
"Cela montre que l'UEFA et le fair-play financier ont un véritable pouvoir de sanction, analyse Pierre Rondeau, économiste-consultant pour RMC Sport. Pendant très longtemps, on a considéré que c'était juste un bâton pour inquiéter les clubs. Là, on découvre que l'UEFA peut frapper fort et sanctionner durablement. Etre exclu de la Ligue des champions, économiquement, c'est très dommageable. A minima, c'est 50 millions de perte sèche pour City avec une non participation. Et c'est une visibilité internationale effacée."
Une possible jurisprudence si City est blanchi
Mais le Tribunal arbitral du sport, devant lequel l'appel de Manchester City sera jugé, peut rendre la décision de l'UEFA nulle. Et par un jeu de jurisprudence, ceci pourrait enterrer définitivement le principe même de fair-play financier.
"C'est un renforcement de la légitimité, de la crédibilité de l'UEFA. Mais en fin de communiqué, l'UEFA précise que City peut faire appel devant le TAS. S'il s'avère que le TAS annule la sanction de l'UEFA, juridiquement parlant et par jurisprudence, on pourrait conclure que le fair-play financier serait mort-né, analyse Pierre Rondeau. Puisque si un club ne respecte pas le fair-play financier mais est blanchi par le TAS, de fait, le fair-play financier pourrait être mort-né. Donc l'UEFA reprend de l'importance et une domination sur les clubs européens, mais si le TAS déclare City non coupable et le blanchit, on pourra considérer que le fair-play financier serait mort-né."