Sarkozy aurait aidé Manchester City pour le fair-play financier

La "saison 2" des Football Leaks, selon l'expression employée par Mediapart, éclabousse aussi Nicolas Sarkozy. En plus d'être soupçonné d'avoir agi pour permettre au Qatar d'obtenir l'organisation de la Coupe du monde 2022 et aider l'acquisition du PSG par Qatar Sports Investments alors qu'il était encore président de la République, l'ancien chef de l'Etat aurait aussi tenu un rôle pour favoriser Manchester City, club pourtant détenu depuis 2008 par Abou Dhabi, émirat rival du Qatar.
Infantino à Al Mubarak et Sarkozy: "Tout cela doit rester entre nous"
Ami du Qatar comme des Emirats arabes unis, Nicolas Sarkozy serait également proche de Khaldoon Al Mubarak, président de Manchester City. Le 2 mai 2014, le club anglais est dans la tourmente: il risque l'exclusion de la Ligue des champions pour violation des règles du fair-play financier établies par l'UEFA, présidée par Michel Platini.
Mais Gianni Infantino, alors secrétaire général de l'UEFA (et futur président de la Fifa), passe l'éponge. Mediapart dévoile un mail d'Infantino au boss de City: "Je vous remercie pour votre confiance. Vous savez aussi que vous pouvez me faire confiance". "Bien sûr, tout cela doit rester entre nous trois", ajoute-t-il à son courrier, accompagné d'un projet d'accord amiable très favorable à Manchester City (voir plus bas).
Car le mail de Gianni Infantino à Khaldoon Al Mubarak est aussi envoyé à... Nicolas Sarkozy. Les documents des Football Leaks révèlent que le président de Manchester City a sollicité l'aide de l'ancien président français dans cette affaire. Mais il n'est pas précisé dans quelle mesure ce dernier est intervenu.
Grâce à Infantino, Manchester City a écopé d'une punition minime
Depuis son rachat en 2008, Manchester City a vu s'accumuler les accusations de dopage financier. En sept ans, Abou Dhabi aurait injecté la somme colossale de 2,7 milliards d'euros dans les caisses via des contrats de sponsoring surévalués. Au printemps 2014, alors que l'étau de la chambre d'instruction de l'Instance de contrôle financier des clubs se resserrait sur les Skyblues, Gianni Infantino serait intervenu lui-même pour épargner City.
Au final, après plusieurs tractations et négociations secrètes qui ont malgré tout fuiter et fait grincer beaucoup de dents, y compris au PSG, le champion d'Angleterre de cette saison-là écopa de la même sanction que le club parisien: une amende ferme de 20 millions d'euros, dérisoire au regard des finances des propriétaires, et une limitation de la masse salariale et des transferts pendant deux ans.