Caméras sur les arbitres, corner pour punir les gardiens... Collina souligne les "résultats très positifs" des innovations en matière d'arbitrage

Le grand laboratoire de la Coupe du monde des clubs 2025 a livré des résultats plutôt satisfaisants aux yeux de la Fifa. Président de la Commission des arbitres de l’instance internationale, Pierluigi Collina a salué toutes les innovations mises en place en matière d’arbitrage durant ce mois de compétition aux États-Unis.
En premier lieu, l’ancien arbitre italien s’est dit extrêmement satisfait de l’introduction de caméra portatives sur les hommes en noir. "Le succès de la caméra portative dépasse nos attentes. Nous pensions que son utilisation pouvait être intéressante pour les téléspectateurs, et les retours que nous avons reçus le confirment. Il nous a même déjà été demandé pourquoi elles n’étaient pas utilisées lors de toutes les rencontres, voire dans d’autres sports", a assuré Collina, dans des propos retranscrits sur le site de la Fifa.
Outre le bon accueil du public, Collina se réjouit de résultats "très, très positifs" pour la Fifa. "Nous pouvons voir ce que l’arbitre voit sur le terrain. C’est super pour le téléspectateur, mais c’est aussi très utile à des fins de formation, notamment pour expliquer pourquoi l’arbitre n’a pas vu un incident quelconque."
Exemple lors du match PSG–Atletico de Madrid en phase de groupes. L’officiel n’avait d’abord pas signalé une main de Robin Le Normand dans la surface. Et sa camera a montré qu’un joueur bloquait clairement son champ de vision à ce moment-là, ce qui explique l’absence de coup de sifflet... que le VAR a ensuite pu rectifier. Lors de l’utilisation du VAR, justement, les arbitres expliquaient après visionnage, au public et aux téléspectateurs, leurs décisions justifiées. Une pédagogie certes théâtralisée mais qui a permis à tous de comprendre les choix, d’autant que les personnes au stade voyaient en direct les images du VAR sur les écrans géants.
La Fifa satisfaite de la règle des huit secondes et de la nouvelle technologie pour les hors-jeu
Au rayon des nouveautés, la règle du corner accordé à l’équipe adverse si le gardien ne relâche pas le ballon en moins de huit secondes a également porté ses fruits, selon le patron de la commission des arbitres de la Fifa. "Cette règle est un véritable succès, puisqu’elle rend les matchs plus rythmés", a souligné Collina. "Seulement deux gardiens ont été sanctionnés, ce qui montre que la règle a été bien appréhendée. Notre objectif n’a jamais été d’accorder plus de corners, mais simplement de réduire les pertes de temps. On peut dire que nous l’avons atteint."
Enfin, la version améliorée de la technologie semi-automatisée de détection du hors jeu "a permis d’accélérer la prise de décision sur les situations de hors-jeu et d’éviter que les attaquants ne parcourent 30 à 40 mètres avant que le drapeau soit levé", souligne Collina. Grâce notamment à plusieurs caméras et à un capteur à l’intérieur du ballon, le corps arbitral était assisté de l’IA pour signaler certains hors-jeux considérés comme flagrants. "Les arbitres assistants ont été informés bien plus tôt des hors-jeu clairs. Tout a très bien fonctionné. Les buts qui devaient être refusés l’ont été. La technologie semi-automatisée de détection du hors-jeu a aussi permis de confirmer certaines décisions. Nous en sommes très satisfaits", assure l'ancien arbitre.
Des retours seront faits à l’IFAB
Pour que ces nouveautés soient introduites dans d’autres compétitions et championnats (hormis la règle des 8 secondes, déjà adoptée définitivement par l’IFAB), Collina et ses équipes vont faire des retours à l’IFAB, l’instance internationale, qui décidera des suites à donner. Car ces innovations sur une compétition ne sont pas toujours suivies d’effets. Lors du Mondial 2022 au Qatar, par exemple, les temps additionnels étaient particulièrement longs pour respecter au maximum le temps de jeu prévu. Cela n’avait pas trouvé d’écho dans les championnats par la suite.