PSG-Real Madrid: pourquoi Luis Enrique est détesté par les supporters madrilènes

Luis Enrique a choisi ses sujets en conférence de presse, mardi. Mutique sur ses retrouvailles avec Kylian Mbappé, l’entraîneur du PSG s’est monté bien enthousiaste à l’idée de défier le Real Madrid, ce mercredi (21h) en demi-finale de la Coupe du monde des clubs.
"Pour moi c'est un plaisir de jouer contre le Real Madrid, ça l'a toujours été, car c'est jouer contre l'équipe la plus adulée au monde, c'est énorme. Et vous savez que je suis socio du Barça donc c'est toujours motivant de jouer contre le Real Madrid", a-t-il rappelé.
Un départ libre du Real au Barça
Toujours très franc et parfois grinçant, l’Espagnol n’a pas vraiment joué l’apaisement avec un club où il a pourtant joué pendant cinq ans (1991-1996). Après une saison aboutie avec le Sporting Gijon, le club de sa ville natale, l’ancien ailier ou attaquant avait rejoint le Real Madrid en 1991… malgré une offre du Barça plus avantageuse pour son club.
Dans la capitale espagnole, Luis Enrique avait vite séduit les supporters par sa grosse débauche d’énergie. Il avait aussi décroché son premier titre de champion d’Espagne en 1995.
Mais l’aventure s’était mal terminée. Peu utilisé par Jorge Valdano – ou alors comme latéral droit – il avait participé à la pire saison du club en Liga (6e) sur les 45 dernières années.
En coulisses, le joueur avait décliné une proposition de prolongation du Real avant de partir libre dans les rangs… du Barça, rival honni du club merengue, en 1996. Dès lors, Luis Enrique n’a cessé de déclarer son amour fort pour la Catalogne, comme il l’a encore fait mardi en rappelant qu’il était un socio du club.

"A la télévision ou sur les photos, j'ai l'air bizarre en blanc"
Dès son premier match au Bernabeu avec le maillot du Barça, il avait provoqué la fureur des fans madrilènes en donnant un coup acrobatique à Clarence Seedorf. En 1997, il avait marqué et célébré en exhibant son maillot sous les invectives des fans adverses. "J'aurais été surpris du silence", avait-il déclaré à l’issue de la rencontre. Je ne suis pas surpris que tout le monde ‘m'encourage’. Si vous n'aimez pas ma façon de célébrer, ne venez pas. Maintenant, à la télévision ou sur les photos, j'ai l'air bizarre en blanc." Cela n’avait pas plu au président madrilène de l’époque, Lorenzo Sanz. "C'était une provocation de la part d'un joueur qui, soit dit en passant, était très bien payé. Ses déclarations étaient pitoyables", avait-il lancé.
La relation de haine s’est poursuivie tout au long de sa carrière, même en 2003 quand le Bernabeu avait repris le chant raciste "ton père est Amunike", en référence à la signature de l’ancien milieu nigérian Emmanuel Amunike qui avait rejoint le Barça en même temps que lui.
Un accrochage avec Zidane
Lors de cette rencontre, "Lucho" s’était d’ailleurs violemment accroché avec Zinedine Zidane. Vite adopté au Barça malgré la défiance de ses premiers pas, Luis Enrique y a passé huit ans comme joueur (1996-2004) pour 300 matchs joués et sept titres remportés.
Depuis la fin de sa carrière de joueur, il a croisé le Real à huit reprises comme entraîneur du Barça (2014-2017) pour quatre victoires, trois défaites et un nul.
Sa dernière rencontre face à son ancien club remonte au 27 avril 2017 avec une victoire des siens à Bernabeu (2-3). Plus de huit ans plus tard, il va reprendre ce mercredi le fil de cette histoire hostile. Avec une certaine délectation.