RMC Sport

Pressing, fébrilité défensive et nouvelles stars… que vaut le "nouveau" Real Madrid, adversaire du PSG?

placeholder video
En progression constante au fil de la compétition, le Real Madrid de Xabi Alonso a de sérieux arguments à faire valoir en demi-finale de la Coupe du monde des clubs, ce mercredi (21h). Toujours aux premiers stades de sa construction, il présente aussi des faiblesses sur lesquelles le PSG tentera de s’appuyer. 

"C’est très difficile à analyser, parce que Xabi Alonso commence à peine son travail à Madrid", simplifie Luis Enrique quand on lui demande quels sont les atouts et points faibles du Real Madrid. Le coach parisien le sait: les Madrilènes montent en puissance depuis le début de la compétition, mais il est encore tôt pour en tirer des conclusions.

Toujours est-il que les premiers pas de Xabi Alonso ne suscitent que l’enthousiasme à Madrid. En quelques semaines, les supporters ont déjà pu profiter d’un jeu percutant, d’un collectif plus compact et d’un plan de jeu plus compréhensible que durant les derniers mois compliqués de l’ère Carlo Ancelotti. Mais même prometteuse, l’équipe madrilène a montré des faiblesses, notamment défensives, qui pourraient lui coûter cher contre le Paris Saint-Germain. 

Le Real Madrid convaincant avec… 

  • Un pressing travaillé

Fini l’époque où trois Madrilènes figuraient parmi les quatre joueurs avec le moins de kilomètres parcourus par match en Ligue des champions (Mbappé, Vinicius et Rodrygo). Sous Xabi Alonso, tout le monde doit mettre la main à la pâte. A chaque match, c’est l’une des progressions les plus évidentes. Des retours collectifs pour éviter les contre-attaques, du pressing à la perte de balle, et surtout des déplacements mieux coordonnés entre les joueurs. 

Xabi Alonso ne travaille que depuis quelques semaines au Real, mais a choisi de faire des choix pour prioriser certaines de ses idées. Le pressing collectif fait partie des idées qui ont été travaillées avant les autres, et le résultat se voit déjà. Les siens ont notamment marqué deux buts suite à des récupérations très hautes.

  • Un jeu offensif performant et polyvalent 

Comme le Paris Saint-Germain, le Real Madrid a inscrit 11 buts en 5 matchs depuis le début de la compétition, soit 2.2 buts par match. Mais ce qui est plus intéressant, c’est surtout l’origine de ces buts, qui montre une variété naissante dans les capacités offensives de l’équipe. 

Alors que le Real avait du mal à peser dans la surface cette saison, quatre buts ont déjà été marqués cet été à la suite d’un centre. Trois autres buts ont été obtenus après des phases de construction, deux buts sur contre-attaque et deux suite à une récupération haute. Parfois bloqués sur les phases d’attaque placées ces derniers mois, les Madrilènes se trouvent mieux, notamment grâce à l’utilisation de la recrue Trent Alexander-Arnold, à l’apport nouveau d’Arda Güler et à l’éclosion de Gonzalo García

  • Des individualités qui brillent

Impossible de parler Real sans parler Gonzalo García ces dernières semaines. Quatre buts et une passe décisive pour le jeune joueur de 21 ans, qui ne comptait pourtant que 6 matchs en équipe première avant la compétition. Gonzalo García, c’est un "pur" numéro 9. À l’aise devant les cages, qui sait jouer en déviation dos au but, et qui sait faire la différence à la réception d’un bon centre. Meilleur buteur de troisième division avec l’équipe réserve cette saison (25 buts), il a saisi sa chance après des années prometteuses au Castilla. 

Sur le côté droit, il est souvent bien servi par Trent Alexander-Arnold, nouvelle recrue phare du Real. L’Anglais apporte déjà une vraie plus value offensive, même si son match face au PSG servira de test sur le plan défensif. Arda Güler, Aurélien Tchouaméni ou Fede Valverde sont aussi des hommes forts de Xabi Alonso, eux qui brillent dans les nouveaux rôles qui leur sont confiés. Dernier coup de cœur des supporters, Dean Huijsen a également convaincu son monde depuis sa signature en provenance de Bournemouth. Le défenseur central sera suspendu contre le PSG, une absence qui pourrait sérieusement peser dans la balance. 

Le Real Madrid encore imparfait pour plusieurs raisons

  • Un bloc haut toujours en rodage

L’une des nouveautés implémentées par Xabi Alonso se trouve dans la hauteur du bloc défensif. Apprendre à défendre aussi haut, cela prend du temps, et cela se ressent. La défense madrilène a parfois du mal à gérer la profondeur. 

Lors du dernier match, même sur un coup d’envoi, elle a été surprise par l’appel de Serhou Guirassy. Dean Huijsen a provoqué le penalty et le carton rouge qui le suspend face au PSG. Raul Asencio devrait prendre sa place. Le même Raul Asencio qui avait également été exclu contre Pachuca, pris dans le dos par Salomon Rondon sur un long ballon au-dessus de la défense. Une action qui aurait dû être évitée, puisque l’alignement défensif aurait facilement pu placer l’attaquant vénézuélien hors-jeu, ce qui n’a pas été le cas. 

Ce bloc haut en rodage, et cet alignement encore trop souvent approximatif, pourraient être exploités par le Paris Saint-Germain en demi-finale. 

  • Trop d’occasions concédées

Sur le plan défensif, le Real Madrid a un autre souci à régler: il concède (beaucoup) trop d’occasions. Depuis le début de la compétition, les adversaires du Real se procurent en moyenne 1,3 xG par match, soit plus deux fois plus que les 0,57 xG encaissés par le PSG à chaque rencontre. Parmi les quatre demi-finalistes, les Madrilènes sont nettement ceux qui subissent le plus de tirs par rencontre, avec 13,6 frappes concédées. Là-encore, c’est presque deux fois plus que le Paris Saint-Germain, à 7,4.

  • Quel niveau pour les stars offensives? 

L’une des incertitudes qui plane autour de cette demi-finale se trouve peut-être dans le niveau de performances des stars offensives du Real Madrid. Kylian Mbappé, de retour en forme avec un but contre Dortmund, revient à peine d’une gastro entérite aiguë, et n’a joué qu’environ 45 minutes dans la compétition. 

Vinicius, brillant contre Salzbourg, interroge dans sa régularité. Rodrygo n’est plus titulaire depuis la première journée, et n’est même pas entré en jeu contre Pachuca et la Juventus. Jude Bellingham, toujours performant, continue d’être gêné par les larges protections qu'il porte sur son épaule gauche. Il souffre depuis novembre 2023 après une luxation, et se fera opérer immédiatement après la compétition. Pour battre le Paris Saint-Germain, les cadres devront être au rendez-vous.

Edgar Groleau