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Manchester United : Quand Mourinho embrouillait ses vestiaires

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Le vestiaire de Manchester United peut s’attendre au pire avec la nomination de José Mourinho au poste d’entraîneur. Habitué de nombreuses altercations verbales avec ses joueurs lors de son passage à Chelsea et au Real Madrid, l’entraîneur portugais arrive sur le banc des Red Devils avec une belle étiquette de dynamiteur de vestiaire. Retour sur le passé très sulfureux du désormais « Happy One ».

Quand Mourinho s’en prend à Cruyff

José Mourinho tient à la fidélité absolue de son groupe et au secret du vestiaire. Lorsque Bobby Robson a succédé à la légende Johan Cruyff sur le banc de Barcelone en 1996, c’est Mourinho qui l’a persuadé de se séparer de Jordi, le fils du génie néerlandais. Le Portugais avait trop peur que ce joueur pourtant inoffensif, se mue en taupe, voire provoque une mutinerie au sein de l’effectif. Et le joueur néerlandais a dû quitter le club la même année, direction Manchester United.

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« Vous n’êtes qu’une bande de traîtres »

Au Real Madrid, des fuites dans la presse furent à l’origine de sa plus violente colère connue jusqu’à présent. A l’issue d’un match contre le Barça, Mourinho explose dans les vestiaires. La composition d’équipe avait filtré dans la presse avant la rencontre. « Des traîtres ! Vous m’entendez ? Vous n’êtes qu’une bande de traîtres ! Vous êtes des fils de… » Il pleure, hurle, explose une cannette sur un mur, fixe ses joueurs un à un : « Tu es avec moi, toi ? ! »

Avant d’ajouter, « Si je suis au Vietnam et que je vois un de mes soldats se moquer d’un autre, je prends mon flingue et je le descends moi-même. Vous allez chercher vous-même qui est le traître. Et vous avez intérêt à me le ramener. » La chasse au traître gangrènera jusqu’à la fin son expérience madrilène, le gardien Iker Casillas étant son suspect numéro un. L’idole du Santiago Bernabeu est reléguée sur le banc.

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Retour à Chelsea, les problèmes s’accumulent

En 2013, c’est avec Kevin De Bruyne que Mourinho s’accroche. Revenu de son prêt au Werder Brême, l’international belge n’a été utilisé qu’à trois reprises en championnat avant son départ pour Wolfsburg en janvier 2014. « José Mourinho ne m’a jamais expliqué pourquoi je ne jouais pas plus régulièrement pour l’équipe. »

Plus tard, c’est le Camerounais Samuel Eto’o qui fait les frais d’une moquerie de Mourinho sur son âge. « Le problème à Chelsea, c’est qu’il me manque un buteur. J’en ai un (Eto’o) mais il a 32 ans... peut-être 35, qui sait ? Puis, ce fut au tour de ses coéquipiers Demba Ba et Fernando Torres de prendre cher, « Certains attaquants sont des joueurs avec des qualités individuelles fantastiques et peuvent faire seuls ce que leur équipe est incapable de faire. Nos attaquants n’ont pas ce genre de qualité ou de potentiel. » Sympa pour eux.

Enfin, outre la mise à l’écart de l’emblématique John Terry et des tensions avec Eden Hazard, Mourinho a dû faire face à une tornade médiatique après l’affaire Eva Carneiro. Sévèrement chahutée par le Portugais en plein match, la physio des Blues a fini par rendre son tablier.

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L’exception intériste

Alors oui, Mourinho a (très) souvent défrayé la chronique mais il existe tout de même un club où le « Mou » n’a pas ébranlé le vestiaire. Mieux, il l’a renforcé et envoyé au sommet de l’Europe. Lors de son passage à l’Inter Milan, avec qui il a remporté un triplé historique, il a fait l’unanimité dans le club milanais. « Mourinho est comme un père pour moi, il est spécial » assurait Wesley Sneijder.

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Un sentiment confirmé par Marco Materrazzi, pourtant difficile à attendrir : « C’est une vraie personne, nous avons établi une relation fondée sur la vérité et la transparence. Nous avons été très clairs l’un avec l’autre et sommes devenus amis. » Comme quoi, l’avenir n’est pas si sombre pour Manchester United.

B.Duguine