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Mort de Diogo Jota: valeur, salaires… les délicates questions financières que posent les décès de joueurs pour les clubs

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Les décès de joueurs en activité, comme celui tragique de Diogo Jota (Liverpool), posent la sensible question financière pour les clubs et les familles des défunts. Les Reds ont, eux, décidé de régler le salaire de l’attaquant à sa famille.

Cela reste, fort heureusement, des évènements rares. Décédé dans un terrible accident de voiture jeudi avec son frère André Silva jeudi, Diogo Jota (28 ans) a rejoint les quelques footballeurs fauchés en pleine carrière. Dans un élan de générosité et de compassion, Liverpool aurait, selon Record, décidé de verser le salaire de ses deux dernières années de contrat à sa famille. Soit plus de 16 millions d’euros (l’ancien joueur de Wolverhampton touchait 8,3 millions d’euros par an).

Les gros clubs souscrivent des assurances notamment sur les joueurs-clés

"Légalement rien n’oblige le club à le faire", explique l’agent Jennifer Mendelewitsch. "Ce sera une discussion en interne. Ça dépend du contrat individuel. Je ne pense pas que ce soit prévu dans le contrat. Ce sera plutôt une politique ou un geste du club s’il décide de le faire. Ces dispositions sont rarement prévues."

Le décès en janvier 2019 d’Emiliano Sala dans le crash de son avion qui le transportait au pays de Galles est, depuis, l’objet d’un bras de fer entre Nantes et Cardiff, où il devait s’engager. Les deux clubs ont entamé des actions en justice pour déterminer si les Gallois devaient payer ou non l’indemnité de transfert de l’Argentin. Dans le cas de Diogo Jota, aucun mouvement vers un autre club n’était en cours. Mais sa tragique disparition pose tout de même la question autour de la perte de la valeur économique qu’il représentait.

Les joueurs sont aussi invités à prendre des assurances individuelles

Avant son décès, l’international était ainsi estimé à 40 millions d’euros selon Transfermarkt. Certains clubs souscrivent des assurances sur les joueurs mais cela n’a rien d’obligatoire et reste à leur libre arbitre. "Les clubs avec les gros moyens - comme City ou le Real - le font, les clubs avec de plus petits moyens ne le font pas", détaille l’agent Jen Mendelewitsch. "Certains choisissent d’assurer seulement certains joueurs, leurs joueurs clefs. Il n’y a aucune règle générale. Il y a l’assurance-décès où un capital est versé au club si son joueur décède. Le but est d’être dédommagé à hauteur de sa valeur comptable. Il y a des assurances invalidité permanente totale. C’est quand le joueur devient inapte à jouer suite à un accident ou une maladie grave."

Les joueurs, aussi, sont aussi encouragés à contracter une assurance individuelle. "Par exemple pour la perte de licence, quand ils ne sont plus aptes à jouer au football", explique Jennifer Mendelewitsch. "En fonction de leur taux de cotisation, ils ont un capital qui se débloque et qui leur permet de voir venir ou de commencer un nouveau business. Il y a les assurances décès où ils doivent désigner un bénéficiaire. Ce sont des compagnies d’assurances spécialisées dans le football qui font ça. On essaye que tous nos joueurs le fassent du jeune au pro. On n’a jamais la garantie qu’ils le fassent. C’est une question capitale. On a eu l’exemple avec une assurance perte de licence pour un joueur à qui on a découvert une malformation cardiaque et qui a arrêté sa carrière."

NC avec MM