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Premier League: Burnley peut-il enfin passer à l’offensive?

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UN CLUB, UNE QUESTION. Après un Mondial de folie, la Premier League reprend ses droits le 10 août sur RMC Sport 1. Pour faire grimper la température, il est temps de se pencher sur les 20 pensionnaires de l’élite anglaise. Aujourd’hui, zoom sur Burnley. Sous la direction de Sean Dyche, les Clarets ont toujours affiché un visage ultra-défensif. Avec une campagne de Ligue Europa, qu’ils disputeront cette saison, ils pourraient bien changer de style, au risque de se brûler les ailes.

Burnley va passer un cap cette saison en prenant part à la Ligue Europa, sa première campagne européenne en 51 ans, grâce à sa septième place en Premier League. Pour concurrencer le Big Six en plus de ses rivaux européens, il se pourrait bien que la formation du nord de l’Angleterre décide de jouer la carte de l’attaque pour se faire une place parmi les grands. Pas facile pour ceux qui ont toujours fait de leur défense leur point fort, depuis près de six ans et l’arrivée d’un Sean Dyche dont c’est la signature.

Les rois de la défense

L’homme est un adepte du 4-4-2. Mais il a tendance à utiliser le 4-5-1 et le 4-1-4-1, avec donc un seul attaquant de pointe servi par un milieu de terrain voué à sa tâche défensive. Voilà l’identité de Burnley qui a toujours souhaité verrouiller derrière pour éloigner le danger avant de de tenter de mettre en place un final third à la Firmino-Salah-Mané. "Si nous avions abordé la Premier League en jouant comme les autres, je ne crois pas que nous nous en sortirions aussi bien", déclarait Dyche en 2012. Il s’est adapté au haut niveau pour pouvoir tenir tête à ses adversaires. Au menu, un pressing haut qui laisse de la place pour de sacrées contre-attaques en retour. Et c’est réussi.

"J’aime notre mentalité et notre manière de jouer, confiait-il en conférence de presse la saison dernière. Je pense qu’on commence à trouver une nouvelle manière de jouer qui peut être plus efficace. On marque vraiment plus de buts ces derniers temps, on se crée plus d’occasions." Tout ça en s’appuyant sur ses profils défensifs. En première partie de saison 2017-18, la formation, disposant de la sixième meilleure défense de sa ligue, a usé le plus de longs ballons (78 en moyenne par rencontre) et effectué le moins de passes courtes, avec WBA

Jouer long pour servir l’attaquant, du Clarets tout craché. Et quand on sait qu’elle est la deuxième équipe qui a réalisé le plus de hors-jeu lors du dernier exercice (100 contre 108 pour Chelsea), on comprend qu’il y a encore du boulot dans la finition pour la 15e attaque de Premier League.

Dyche fan numéro 1 de ses attaquants

A ceux qui pensent donc que Burnley ne prend pas soin de son attaque, le manager leur répond indirectement dans une chronique pour le magazine Elite Soccer. L’an dernier, le charismatique technicien a détaillé et expliqué ses mises en place tactiques à l’aide de schémas pour faire travailler ses joueurs offensivement.

A Turf Moor, le jeu pourrait donc se déployer et le secteur offensif s’étoffer. Pour l’instant, pas de recrue en attaque, mais toujours les mêmes piliers à savoir Chris Wood ou encore Sam Vokes. Leur boss se satisfait de leur présence et sait parfaitement comment les utiliser selon leurs profils physique et technique. "En Premier League, tu as besoin d’autant de dangers offensifs que possible, concède Dyche face à la presse. Wood et Vokes sont physiquement similaires, mais ce sont des joueurs différents avec une palette de capacités différentes. Barnes a un peu de tout et joue à l’ancienne. Nahki Wells, c’est plutôt un tueur, un renard des surfaces, et Jon (Jonathan Walters, ndlr) peut joueur n’importe où en attaque."

Il s’agit donc de recruter intelligemment. Pour le moment, on prend les mêmes et on recommence. Parce que ce qui est important pour le "Mourinho roux", qui a dépensé en moyenne 39 M€ lors des deux derniers mercatos estivaux, n’est pas de renforcer un secteur en particulier pour enchaîner les succès mais de se reposer sur un effectif fixe pour conserver sa place en Premier League.

Les Three Lions se servent chez les Clarets

"C’est un championnat très, très difficile, expliquait-il au micro de Sky Sports en avril. A chaque fois qu’une équipe atteint un nouveau pallier, le club et les supporters en attendent tout de suite plus. Pour certains clubs, l’idée de faire partie du milieu de tableau n’a rien d’excitant, mais croyez-moi que ça l’est pour nous et pour nos supporters." Surtout pour ses joueurs qui, pour certains, sont passés d’inconnus à internationaux.

Là encore, c’est le système défensif qui a été à l’honneur. Le gardien Tom Heaton et les défenseurs Michael Keane (transféré à Everton depuis), Jack Cork et James Tarkowski ont tous connu leur moment de gloire en intégrant les Three Lions. Pour ce dernier, ce ne sont pas ses prestations individuelles qui lui ont permis d’être sur le devant de la scène mais un collectif soudé au sein duquel il a pu exploser. "Ben Mee et moi faisons l’objet de pas mal d’éloges, avoue le joueur à la BBC, mais nos deux latéraux Lowton et Ward ont aussi été exceptionnels, et notre gardien Nick Pope assure dans ce qui est une Premier League relevée." Il ne faudra donc pas s’attendre à un changement radical à Burnley. La recette de Dyche restera la même, avec sensiblement le même groupe uni, et plus d’expérience, pour enfin s’imposer dans le paysage européen.

Licia Foudala