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Premier League: pourquoi c'est une journée cruciale pour le rachat de Manchester United

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Les candidats au rachat de Manchester United ont jusqu'à ce vendredi soir pour déposer leurs offres. Le Qatar, qui compte proposer 4,5 milliards d’euros, devrait faire face à la concurrence de Jim Ratcliffe et d'investisseurs saoudiens.

Une troisième place en Premier League, une finale de League Cup à jouer à la fin du mois (face à Newcastle), sans oublier la FA Cup et la Ligue Europa (2-2 en barrage aller contre Barcelone, match retour jeudi prochain) : en ce début d’année, les feux sont au vert pour Manchester United. Après des années de marasme sportif, et une première partie de saison marquée par le fiasco Cristiano Ronaldo, les Red Devils semblent retrouver (enfin) un peu de sérénité sous les ordres d'Erik ten Hag. Le club arrive pourtant à un tournant de son histoire. En novembre dernier, la famille Glazer a fait savoir qu’elle était prête à tourner la page d'une tumultueuse aventure démarrée en 2005.

"Le conseil d'administration envisagera toutes les alternatives stratégiques, y compris un nouvel investissement dans le club, une vente ou d'autres transactions impliquant la société. Le processus est conçu pour renforcer la croissance future du club, avec l'objectif ultime de positionner ce club afin de capitaliser sur les opportunités à la fois sur le terrain et sur le plan commercial", expliquaient alors Avram et Joel Glazer, les deux co-présidents du club. Et d’ajouter : "Nous évaluerons toutes les options afin de nous assurer que nous servirons au mieux nos supporters et que Manchester United maximise les opportunités de croissance significative à portée du club aujourd'hui et à l'avenir." Les candidats au rachat ont eu trois mois pour se positionner. La date-limite pour déposer une offre formelle auprès de la banque américaine Raine, déjà chargée de la vente de Chelsea l'an dernier, a été fixée à ce vendredi (23h heure française).

Combien veulent les Glazer et pourquoi le Qatar est très intéressé ?

Selon la presse britannique, les Glazer espèrent des propositions à hauteur de 6 milliards d'euros, ce qui serait un record pour le rachat d’un club de foot. A titre de comparaison, le consortium américain mené par l’homme d’affaires Todd Boehly a lâché 4,8 milliards d’euros pour convaincre Roman Abramovitch de lâcher Chelsea en mai. Des sommes folles qui ne se limitent pas à la Premier League. Le 31 août, l'AC Milan a été vendu pour 1,2 milliard d’euros au fonds américain RedBird par Elliott Management, un autre fonds US. Les héritiers Glazer, eux, visent beaucoup plus. Mais à en croire Sky Sports, aucun des prétendants au rachat de Manchester United n’a l’intention d’aller aussi haut. Au moins dans un premier temps. Comme expliqué par RMC Sport, le Qatar va transmettre une offre proche des 4,5 milliards d'euros ce vendredi.

Elle sera émise par des fonds privés qataris intéressés à la fois par la marque mondialement connue que représente ce monument du football européen, les importants revenus liés aux droits TV anglais, et l'acquisition du stade d'Old Trafford. A noter que Qatar Investment Authority (QIA), le fonds d’investissement souverain du Qatar, qui possède déjà le PSG depuis l’été 2011, via sa filiale Qatar Sports Investments (QSI), n’est pas impliqué dans ce dossier. Pour reprendre Manchester United, le Qatar tente de réaliser un montage avec un fonds indépendant, ce qui lui permettrait de respecter les règles édictées par l’UEFA et la FIFA, interdisant à un même propriétaire de posséder des clubs rivaux. Les Glazer attendent aussi une offre d’Ineos. Contrôlé par le milliardaire Jim Ratcliffe, parmi les hommes les plus riches de Grande-Bretagne, le groupe britannique spécialisé dans la pétrochimie multiplie depuis 2017 les investissements dans lesport. Il a officiellement annoncé le 17 janvier qu'il était candidat au rachat.

Qui sont les autres candidats ?

Déjà propriétaire de l'OGC Nice, Ratcliffe, 70 ans, est un fervent supporters des Red Devils, dont le magazine Forbes estime la fortune à 15,5 milliards de dollars. Il n'a jamais caché son envie d'acquérir le club mancunien, tout en essayant de mettre la main sur… Chelsea en 2022. D’après Sky Sports, il devrait cette fois être soutenu par de prestigieuses banques telles que Goldman Sachs et JP Morgan. Mais le chemin est encore long avant un possible accord avec les Glazer, qui pourraient aussi recevoir une offre d'investisseurs saoudiens. En novembre dernier, le prince Abdelaziz ben Turki Al-Faisal, ministre saoudien des Sports, a évoqué un possible "intérêt" dans le rachat de Manchester United mais aussi Liverpool, également en vente. "La Premier League est le meilleur championnat du monde. Tout le monde regarde la Premier League. C'est le championnat le plus regardé et il y a des fans inconditionnels de ces équipes dans le royaume. Ce serait donc un avantage pour tout le monde", avait-il déclaré.

A en croire le Daily Mail, Elon Musk réfléchirait lui aussi à se positionner. Le fantasque milliardaire, propriétaire de Twitter, entre autres, a toujours apprécié les Red Devils et il a largement la surface financière nécessaire pour rafler la mise. L’été dernier, alors que les coéquipiers de Raphaël Varane traversaient une période délicate, il avait publiquement parlé de cette hypothèse. En précisant par la suite qu’il plaisantait. Il avait déjà fait cette "blague" avant le rachat de Newcastle par des investisseurs saoudiens fin 2021. Mais cette fois, celui qui compte parmi les hommes les plus riches de la planète pourrait aller au bout de son idée. Quant à une possible approche du géant Apple, un temps évoquée, elle avait été démentie fin novembre par la presse américaine alors que offres de dernière minute émanant d’Asie (Chine ? Singapour ?) ne sont pas à exclure selon les médias anglais. Seule certitude, en coulisses, les tractations sont nombreuses et l'objectif de toutes ces rumeurs est simple, comme dans toute vente : faire augmenter le prix.

Comme raconté par RMC Sport, tout peut changer jusqu’au dernier moment, même "un changement d’humeur de la famille Glazer peut se produire", expliquent certains protagonistes du dossier. L’histoire du rachat devrait s’étaler sur plusieurs mois, comme pour Newcastle. Ce sera à la banque Raine, qui supervise la vente, de trancher parmi les différents candidats. Puis il faudra avoir l’aval de la Premier League et du gouvernement britannique, passer le test des propriétaires et des administrateurs.

https://twitter.com/rodolpheryo Rodolphe Ryo Journaliste RMC Sport