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Procès de Benjamin Mendy: "J’ai fini par être obligée de céder", le témoignage d’une nouvelle victime présumée de viol

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Le procès de Benjamin Mendy s’est poursuivi ce mercredi avec une nouvelle journée d’audience au tribunal de Chester. Le témoignage d’une plaignante accusant le champion du monde d’un viol en juillet 2021 a été diffusé.

Nouvelle journée de témoignage au tribunal de Chester, où le procès de Benjamin Mendy, accusé de huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle, s’est ouvert le 10 août dernier. Ce mercredi, le témoignage d’une victime présumée de viol, enregistré par la police en février 2022, a été diffusé.

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Les faits décrits par la plaignante remontent au 23 juillet 2021. Elle dit avoir été invitée au domicile du joueur et avoir accepté de s'y rendre, précisant que Louis Saha Matturie, co-accusé dans cette affaire, lui a payé le taxi pour la conduire sur place. La plaignante explique qu'à son arrivée, trois autres femmes étaient présentes.

"Je me souviens que sa façon de parler était assez directe et crue"

À un moment de la soirée, Mendy lui a envoyé des messages pour lui demander de descendre. Trouvant cela "étrange", elle dit être tout de même venue. "On a fini par s'embrasser et il a baissé son pantalon, raconte-t-elle. Je lui ai dit 'je ne fais rien'. Il a répondu 'que veux-tu dire?' Je me souviens que sa façon de parler était assez directe et crue. Il était du genre 'tu ne me fais pas confiance'." La plaignante a ensuite expliqué qu'elle n'avait effectivement pas confiance car elle avait rencontré Mendy pour la première fois seulement trois jours plus tôt.

Selon la victime présumée, l’ancien joueur de l’OM et de l’AS Monaco utilisait des mots particulièrement directs. "Il était là du genre 'toutes ces femmes veulent baiser avec moi'. Je crois qu'il me disait des choses pour me convaincre de faire des trucs avec lui", ajoute la plaignante. Elle dit avoir répondu: "Je ne veux pas faire quoi que ce soit de ce genre, je suis juste venue boire un verre. Pour essayer de le calmer, la plaignante dit avoir répliqué à Mendy qu'elle ne prenait pas la pilule. "Rien ne le gênait", ajoute la plaignante.

La plaignante assure qu'elle était sobre à ce moment-là et donc tout à fait "consciente de la situation". Elle aurait déclaré à Mendy: "Je ne te connais pas, je préfère d'abord apprendre à connaître quelqu'un." Elle assure que Mendy lui a demandé une fellation, ce à quoi elle a répondu "non". Le joueur aurait répété sa demande "plusieurs fois", en ajoutant que, si elle partait, "personne ne lui adresserait la parole".

"C'était comme parler à un mur"

"Je ne savais pas quoi faire à ce moment-là, j'avais donné toutes les excuses possibles pour me sortir de cette situation", ajoute la plaignante, notamment celle de devoir aller travailler. "C'est comme si rien de ce que je disais ne lui faisait tilt, c'était comme parler à un mur, ajoute la plaignante. J'ai fini par être obligée de céder, il n'y avait rien d'autre que je puisse dire ou faire."

La victime présumée précise ensuite les circonstances du viol: "J'ai dû me mettre à quatre pattes. Il était derrière, avec sa main sur mon dos. J'ai dit 'non'. Il m'a répondu 'laisse moi'." La plaignante confirme qu'ils ont "fini par avoir une relation sexuelle". "Ce n'était pas long, dans les 20 secondes et c'était fini", ajoute-t-elle. La plaignante a précisé lui avoir dit plusieurs fois: "Je ne veux rien faire, je ne te veux pas." Il aurait répondu: "c'est petit, ne t'inquiète pas".

La plaignante répète qu'elle n'était pas consentante: "Durant tout le temps que ça a duré, il savait que je ne voulais pas ça, appuie-t-elle lors de son audition. Il continuait à s'approcher et à insister, je ne pouvais plus rien faire d'autre." A son retour à l'étage, la plaignante dit avoir déclaré à son amie que "quelque chose s'était passé mais pas quelque chose que je voulais". L'amie en question lui aurait répondu: "Deux gars l'ont empêchée de descendre et lui ont demandé de ne pas y aller."

La plaignante relancée sur la notion de consentement lors du contre-interrogatoire

Durant les jours qui ont suivi le viol présumé, la plaignante confie s'être sentie "sale", "honteuse", précisant qu'elle ne voulait même pas "se toucher sous la douche". Elle assure avoir ensuite reçu plusieurs messages de Mendy lui demandant de "venir le voir". Alors que Mendy a été arrêté par la police, la plaignante raconte avoir reçu un message d'une de ses amies, lui demandant si elle avait parlé. La victime présumée lui a dit que non, qu'elle n'avait pas parlé à la police. La plaignante précise qu'elle était "trop effrayée" pour aller porter plainte: "Je ne voulais pas penser à ce qu'il s'était passé."

Relancée sur la notion de consentement lors du contre-interrogatoire, la victime présumée a répété qu’elle n’avait jamais dit oui au footballeur. "Monsieur Mendy ne vous a pas violée, si?", a interrogé l'avocate de Mendy. "Il l'a fait", répond la plaignante. L'avocate insiste sur la notion de consentement, demandant notamment ce que la plaignante pensait faire en rejoignant Mendy en bas. La plaignante répète avoir été agressée sexuellement et n'avoir consenti à aucun moment.

F.Ga