Scandale en Bosnie après l’organisation d’un match contre la Russie

Une décision qui ne passe pas. Dans un communiqué publié ce vendredi, la fédération bosnienne apprend la tenue d'un match amical contre la Russie le 19 novembre, à la veille de l'ouverture du Mondial au Qatar (20 novembre-18 décembre), que ne disputera pas la sélection russe, exclue de toutes les compétitions internationales par la FIFA et l'UEFA après l'invasion de l'Ukraine le 24 février.
Pjanic "sans voix", Dzeko "solidaire du peuple ukrainien"
"Ce n'est pas une bonne décision. Quand la sélection commence à obtenir des bons résultats, il y a toujours quelque chose qui cloche", a déploré l'une des stars de l'équipe de Bosnie, Miralem Pjanic (107 sélections), passé par la Juventus et Barcelone, récemment transféré dans le championnat des Emirats arabes unis. Je suis sans voix. La fédération connaît ma position", a-t-il ajouté, cité par le média sportske.ba.
L'autre tête d'affiche de cette sélection, Edin Dzeko, s'est également montré contre la tenue de ce match. "Je suis contre le déroulement de ce match! Je suis toujours et uniquement pour la paix, déclare-t-il, relayé par le média local Klix. La fédération connaît mon opinion! Malheureusement, ce n'est pas moi qui décide contre qui la Bosnie-Herzégovine va jouer, mais j'ai ma position qui est claire et ce qui n'inclut pas de jouer ce match, alors que des innocents souffrent. Je suis solidaire du peuple ukrainien en ces temps difficiles pour lui".
Selon les médias locaux, le match amical rapporterait par ailleurs 200.000 euros à la fédération bonsnienne. Les frais de voyage et d'hébergement à Saint-Pétersburg seront à la charge de la Russie.
La menace de la maire de Sarajevo
La maire de Sarajevo, Benjamina Karic, a condamné la décision et menacé de cesser la coopération de la capitale bosnienne avec la NSBIH en cas de maintien du match. "Nous condamnons fermement la décision de la fédération de jouer un match amical contre la Russie. Sarajevo a été une ville assiégée par un agresseur pendant longtemps", a-t-elle déclaré Karic, en référence au siège serbe de sa ville lors de la guerre de Bosnie (1992-1995), en plein éclatement de la Yougoslavie.