Souvenirs de la Masia, amitié avec Dembélé: Théo Chendri, le seul Français formé au Barça, se confie avant la Kings League France

Le seul Français de l’histoire à avoir été formé à la Masia. L’étiquette, lourde à porter, accompagne la vie de Théo Chendri depuis près d’une décennie. Né dans la région toulousaine, le milieu de terrain de 27 ans a évolué durant quatre ans au sein du célèbre centre de formation du Barça, des U16 aux U19. En s’entraînant parfois avec les stars du club, comme Lionel Messi, Neymar ou Andrés Iniesta, son idole de toujours. En parallèle, il a côtoyé Ousmane Dembélé, Théo Hernandez ou Marcus Thuram en équipe de France de jeunes. Mais sa carrière n’a finalement pas pris la tournure espérée. Après un passage difficile au FC Nantes, où il a signé son premier contrat professionnel, le droitier d’1,70m a joué Ligue 2 danoise, avant de revenir en Espagne, en troisième et quatrième division.
Alors qu’il porte aujourd’hui les couleurs de l’US Colomiers (N3), Théo Chendri s’apprête à disputer la première édition de la Kings League France, qui débute ce dimanche près de Paris (à partir de 16h), un an après avoir participé à la Kings World Cup au Mexique avec l’équipe Foot2Rue d’AmineMaTue, Samir Nasri et Jérémy Ménez. Squeezie l’a sélectionné en premier pour intégrer sa team Unit3d, avec Jérôme Rothen en directeur sportif.
Théo Chendri, qu’est-ce qui vous a motivé à participer à cette première édition de la Kings League France?
La Kings League m'a contacté vu que j'ai fait partie de l’équipe d’Amine lors de la Kings World Cup l’été dernier au Mexique, où j'ai vécu une expérience unique. Je me suis dit pourquoi pas le faire en France. C'est un format super sympa à jouer.
Où en êtes-vous dans votre carrière de joueur?
J’ai une licence à l’US Colomiers (Haute-Garonne), en National 3. Et depuis cette année, je travaille à côté, en plus du football, pour la première fois de ma vie. Parce que j’ai toujours eu la chance de de vivre du foot. A Colomiers, je n’ai entraînement qu’à 18h30, donc ça me laisse énormément d’heures de libre dans la journée. Du coup, je suis animateur dans une école primaire. C’est cool parce que ça me fait découvrir autre chose et ça me fait un petit complément de salaire.
Quel est votre profil sur le terrain?
Je suis un milieu de terrain relayeur, plutôt axé sur l’offensive. Je préfère quand mon équipe a la possession. Je suis très à l’aise dans les petits périmètres, avec du jeu simple combiné, beaucoup de passes courtes ou longues pour faire vivre le ballon. Je me débrouille bien en un contre un, mais je recherche surtout le jeu par la passe. Mon idole incontestée, c’est Andrés Iniesta, avec qui j’ai eu la chance de m’entraîner au Barça.
Squeezie vous a choisi en premier pour intégrer son équipe Unit3d lors de la draft organisée le 24 mars à Paris…
J’ai été très surpris, même si je savais que j’allais me faire drafter dans la soirée. Je connaissais Squeezie par rapport à sa notoriété, mais je ne suis pas trop initié au monde du stream. Avec Djisli et Maxime Biaggi (les co-présidents de l’équipe Unit3d), ils m’ont réservé un accueil exceptionnel. Ce sont trois mecs super, avec la tête sur les épaules. Malgré ce qu’il représente, Squeezie est un gars hyper simple, avenant, qui s’intéresse à toi et te pose des questions. Je ne pouvais pas mieux tomber. En plus, ils font vraiment les choses bien. Franchement, il y a beaucoup de clubs de National voire de Ligue 2 qui ne sont pas aussi bien dotés. On a tout ce qu’il faut pour être performants, que ce soit dans la gestion des entraînements, l’accompagnement hors terrain, la partie administrative…
Vous pouvez aussi compter sur Jérôme Rothen, qui occupe un poste de directeur sportif…
C’est génial pour nous. C’est vraiment un plus. Je l’ai découvert après avoir été drafté, quand j’ai rencontré le staff en coulisses. C’est là que Jérôme s’est présenté, même s’il n’avait pas besoin de le faire (sourire). Il est à fond dans son rôle. Il a vraiment été pris par le format et je pense qu’il va l’être encore plus avec le début de la compétition. Je le trouve vachement impliqué. Il s’intéresse à nous, à notre vie, il nous donne pleins de conseils. C’est vraiment top. Le niveau de notre groupe est bon, on est très homogènes. Humainement, on a déjà créé une osmose très forte en peu de temps. On va tout faire pour être au moins dans le dernier carré et se qualifier pour la prochaine Kings World Cup prévue cet été à Paris (les quatre premiers du tournoi obtiendront leur ticket, NDLR).
Vous avez pu vous entraîner le week-end dernier au Campus du PSG situé à Poissy (Yvelines)...
J’ai fréquenté de très beaux centres d’entraînement durant ma carrière, celui du Barça ou celui du Real Madrid, mais le Campus du PSG, c’est le plus impressionnant que j’ai vu. Ils ont un outil pour créer les meilleurs footballeurs de de demain. C’est tout neuf, immense, avec une vingtaine de terrains et pas une herbe plus haute que l’autre. Il y a une soixantaine de jardiniers sur le site. Les pros étaient en déplacement à Saint-Etienne donc on a pu visiter la partie qui leur est réservée. Ils se donnent les moyens de leurs ambitions, personne ne pourra leur reprocher ça.
La Kings League France peut-elle permettre à certains joueurs de se faire repérer par des clubs de bon niveau?
Aujourd’hui, non, parce que la Kings League est trop méconnue en France, elle n’est pas encore respectée par les professionnels du foot à onze. Je ne pense pas que des joueurs puissent se faire repérer parce que la plupart des gens dans le monde du foot dénigrent un peu le format. Ils se disent: ‘C’est quoi ce truc de clowns, avec des streamers, avec des pénalties, des cartes…’ Ce n’est pas pris au sérieux. C’est mon ressenti depuis que j’ai fait la Kings World Cup l’année dernière. En plus ça, reste deux formats complétement différents, avec du foot à sept et du foot onze, ce ne sont pas les mêmes dimensions. La manière de jouer est différente. Ça reste avant tout du divertissement. Après, si tu survoles la compétition, tu peux peut-être te faire repérer par un club de N2, pourquoi pas N1. Mais il faut vraiment survoler.
Quel souvenir gardez-vous de la Kings World Cup l’été dernier au Mexique avec l’équipe Foot2Rue d’AmineMaTue, Samir Nasri et Jérémy Ménez?
C’était une expérience inoubliable. On a eu trois semaines d’entraînement ensemble avant de rejoindre le Mexique. L’équipe d’Amine avait super bien fait les choses, j’ai d’ailleurs gardé de très bons contacts avec eux. Durant la compétition, j’ai fait de superbes rencontres. Nasri et Ménez étaient tout le temps avec nous, c’était vraiment top de pouvoir échanger avec eux.
Votre compétition s’est conclue par une élimination polémique face aux Argentins de Muchachos, avec un penalty à l’américaine validé dans des conditions très litigieuses…
C’était dur à vivre. Ça nous a vraiment fait chier de sortir là-dessus parce qu’on commençait à se sentir bien dans le format, on avait l’occasion de passer en 8es de finale. On a été supérieurs tout le match. Et puis il y a eu ce penalty… C’était un but vidéo-gag. On était dégoûtés parce que ça faisait plusieurs mois qu’on était investi dans cette compétition.
Vous sentez-vous toujours étiqueté comme "le Français formé à la Masia" près de neuf ans après votre départ de Barcelone?
Oui, c’est un peu l’histoire de ma vie. J’y suis habitué. A chaque fois qu’on cite mon nom, on l’associe directement à ça. Dès que je suis sur un terrain, les gens en tribunes se disent: ‘C’est le joueur formé au Barça’. Ça engendre des remarques parfois positives, parfois négatives. C’est ça tout le temps, pourtant ça fait près de dix ans que j’ai quitté la Masia. Aujourd’hui, je ne suis pas un joueur du Barça, je n’ai pas ce niveau-là. Mais ça ne me dérange pas, parce que je me suis habitué à vivre avec. Je sais que ce sera encore le cas pendant la Kings League France.
Comment avez-vous intégré le centre de formation du Barça lorsque vous aviez 15 ans?
J’étais au Pôle Espoirs dans la région toulousaine et Michel Zamora, un recruteur dont je suis proche, qui est maintenant à la retraite, travaillait à l’époque pour le FC Barcelone. Il me connaissait depuis tout petit. Il venait me voir à tous les matchs. Quand j’étais en U14, il m’a emmené en stage pendant une semaine au Barça. Moi, j’étais fan du club, de sa philosophie. La semaine s’est super bien passée. Le Barça voulait me récupérer dès mes débuts en U15 mais il me restait un an à faire au Pôle Espoirs, donc j’ai intégré la Masia l’année suivante à l’âge de 15 ans. Je suis arrivé l’été où Pep Guardiola est parti. A l’époque, c’était pour moi la meilleure équipe de tous les temps.
Vous êtes le premier Français et encore à ce jour le seul à avoir intégré la Masia. Comment l’avez-vous vécu sur le moment?
En arrivant, je suis sur un nuage. Moi, j’étais habitué à jouer dans mon village, au Pôle Espoirs. Certes, beaucoup de clubs français me suivaient, j’avais fait des essais avec plusieurs d’entre eux, mais là le Barça devient mon quotidien. Il y a le logo partout sur les murs du centre de formation. Je me suis dit: ‘Ah oué, j’y suis vraiment’. C’était impressionnant. J’étais dans ma bulle, à l’étranger, coupé de tout. Le Barça a tout bloqué au niveau médiatique. Rien n’a fuité. Au début, ça ne s’est quasiment pas su que j’étais là. Ensuite, le club a repoussé tous les médias qui voulaient m’approcher. Si ça se passait aujourd’hui, ça ferait un buzz énorme.
Comment s’est déroulée votre adaptation au sein de la Masia?
Quand j’ai signé, je parlais très peu espagnol. L’acclimatation s’est faite petit à petit. Ça a été dur au début. J’ai dû faire un gros travail mental et j’ai appris sur le tas, sachant que j’étais scolarisé avec les autres joueurs dans un lycée où les cours étaient données en espagnol et en catalan. Pendant près de deux ans, j’ai eu une prof particulière tous les matins pour m’aider à progresser. Ça m’a beaucoup aidé. Aujourd’hui, je parle l’espagnol comme le français.
Vous avez été interdit de jouer plusieurs mois en raison d’une sanction infligée au Barça par la Fifa pour des infractions liées aux transferts de dix joueurs mineurs, dont vous faisiez partie…
Je m’y attendais un peu parce qu’on m’avait mis au courant de cette possibilité. Le Barça avait essayé de faire un montage pour passer entre les mailles du filet. Ils ont fait déménager ma mère en lui trouvant un boulot pour faire croire que je l’avais suivie en Espagne et pas que j’étais venu parce que le club m’avait recruté. La fédération catalane a essayé de me faire jouer sous fausse licence. Ça m’a permis de disputer des matchs jusqu’à ce que l’affaire explose. J’ai dû attendre de fêter mes 16 ans pour pouvoir rejouer. Parmi les autres joueurs concernés, il y avait Kays Ruiz-Atil (aujourd’hui en deuxième division belge), qui devait avoir à peine une dizaine d’années, Takefusa Kubo (Real Sociedad) ou André Onana (Manchester United).
Avec quels joueurs avez-vous évolué durant votre passage à la Masia?
André Onana était dans ma promo. C’était un phénomène, déjà très en avance physiquement. Il était impressionnant, aussi bien par ses qualités de gardien que par son jeu au pied. Il y avait aussi Marc Cucurella, qui joue à Chelsea, Carles Alena (Alaves), Alex Grimaldo (Leverkusen) ou Adama Traoré (Fulham). Et pleins d’autres joueurs excellents qui n’ont finalement pas percé.
Vous avez aussi pu côtoyer les stars du Barça, comme Lionel Messi, Neymar ou Xavi, lors de certains entraînements avec les pros…
La première fois, c’était en septembre 2013 avec Tata Martino, qui venait de prendre les rênes de l’équipe. J’avais 16 ans. Un dimanche matin, l’équipe réserve et les U19 ne sont pas là. La veille, mon coach m’appelle pour me prévenir que je suis convoqué avec les pros. Je n’ai pas dormi de la nuit. J’avais peur de rater mon réveil. Mais en arrivant, je suis frais comme un gardon. J’entre dans le vestiaire et c’est Disneyland. Il y a tout le monde: Messi, Iniesta, Xavi, Neymar, Alves, Busquets, Piqué, Puyol… C’est un truc de fou. Je m’installe à la place de Jordi Alba, qui n’est pas là. Tous les joueurs passent me saluer un par un. Une fois sur le terrain, je ne me focalise que sur mes crampons et le ballon. Je me dis: ‘Arrête de regarder le visage des autres, ça reste du foot, concentre-toi parce que ça va vite là’. Messi ne s’entraîne pas ce jour-là parce qu’il a pris un coup. Neymar vient d’arriver de Santos il y a un mois, il est encore tout frêle et il est vraiment impressionnant. Il vole le mec, il est capable de marquer en une fraction de seconde. Et puis, il y a Iniesta, mon idole. Tu ne peux pas lui prendre le ballon, il a toujours un temps d’avance sur toi.
Certains joueurs vous ont donné des conseils?
Je parlais énormément avec Daniel Alves, parce que j’avais le même agent, qui était son ex-femme. Il y avait aussi Carles Puyol, le capitaine du Barça, qui est une vraie légende. Après mon premier entraînement, j’ai parlé avec lui pendant vingt minutes à l’entrée du vestiaire. Il savait que j’étais le petit Français du Barça. Il me posait plein de questions sur mon intégration, comment ça se passait avec mon équipe, à l’école, comment allait ma mère…
Pourquoi avez-vous quitté le Barça après quatre ans passés au centre de formation?
Moi, j’aurais bien voulu rester et continuer au moins deux ans de plus en réserve. Mais le club en a décidé autrement. Ils avaient d’autres priorités. On rentrait dans l’ère un peu compliquée du Barça, où le recrutement a été calamiteux. A ce moment-là, le directeur sportif, c’était Pep Segura, il venait de Liverpool avec des idées basées sur d’autres joueurs, qui faisaient 10cm et 10kgs de plus que moi, qui étaient moins école Barça. Beaucoup de personnes voulaient que je renouvelle, mais lui a eu le dernier mot et il n’a pas souhaité que je prolonge l’aventure. Il y avait aussi le fait que mon agent était le même que celui de Dani Alves, qui est parti à la Juventus cet été-là. Il y a eu un point de non-retour entre Alves, mon agent et le Barça. Donc au moment de parler de mon contrat, ça n’a pas aidé.
Comment avez-vous digéré ce départ?
En partant, je suis très confiant dans ma tête. Je me dis que je vais retourner en France et retrouver une structure professionnelle pour essayer d’avoir ma chance en Ligue 1. Parmi les joueurs que je côtoie en équipe de France de jeunes, certains ont déjà explosé comme Ousmane Dembélé ou Allan Saint-Maximin. Je me dis: ‘Pourquoi pas moi?’ Mais au final, j’ai eu très peu de touches. Je pense que mes agents ont merdé. Je trouve ça assez incompréhensible quand tu es le premier Français formé au Barça, qui a passé quatre ans là-bas, que tu es chez les jeunes en équipe de France à 19 ans et que tu toques à la porte du monde pro. C’est bizarre qu’aucun club de Ligue 1 n’ait misé sur moi, sachant que ma valeur marchande aurait pu vite s’envoler. Au final, j’ai quand même signé à Nantes mais ça a été un calvaire...
En équipe de France de jeunes, vous avez notamment évolué avec Ousmane Dembélé…
Dès mon premier rassemblement avec ‘Ous’, le feeling est super bien passé. C’est un super gars, à l’image de ce qu’on entend encore aujourd’hui sur lui. Dans le vestiaire, c’est le top du top. C’est un mec qui rigole beaucoup. Il fait énormément de blagues, il est dans le rapport humain. Ousmane au quotidien, c’est du divertissement. J’ai gardé contact avec lui pendant de nombreuses années. J’ai été pas mal de fois chez lui quand il était à Barcelone. Avec le temps, on a été moins en contact. Il est passé dans une autre dimension en gagnant la Coupe du monde, puis en signant au PSG. Il a sa vie maintenant et j’ai la mienne. Mais je serai bien content de le revoir.
Lorsque vous étiez au Barça, les dirigeants vont ont demandé de courtiser Ousmane Dembélé pour le convaincre de venir en Catalogne…
Oui, c’est vrai. Lors de ma dernière saison au Barça, Ousmane explose à Rennes. Le Barça sait que je suis en sélection avec lui. Robert Fernandez, le directeur sportif des pros, me contacte et me demande de l’aider à convaincre Ousmane. J’ai fait un peu le relais. Ça m’est arrivé pendant plusieurs heures d’avoir Robert Fernandez au téléphone et Ousmane dans la foulée. Au final, il est venu après son passage à Dortmund. Et le pauvre, il a eu de sacrées blessures. Revenir au niveau qu’il a aujourd’hui, gros respect à lui. C’est un monstre de travail et rigueur. Il a fait un travail titanesque.
Êtes-vous surpris par la saison éblouissante qu’il réalise avec le PSG, dans un nouveau rôle plus axial?
Non, ça ne me choque pas. Aujourd’hui, on vit dans un monde où il n’y a que les stats qui priment. Un joueur comme Ousmane, si on lui ajoute les stats, c’est le meilleur jouer du monde. Dans son registre, personne n’est doté comme ça. Le mec a les deux pieds. Il conduit le ballon du droit et du gauche de la même manière, il frappe de la même façon, peu importe le pied. Et le faire à une telle vitesse, c’est unique au monde. Même quand il avait ses soucis physiques à Barcelone, j’ai toujours dit que le jour où il allait avoir des stats, ce serait Ballon d’or. On y vient gentiment. Moi, je pense qu’il va le prendre, parce qu’il va continuer sur sa lancée et tout ce qui lui arrive n’est pas le fruit des hasards. Ce sont des années de travail.
Vous avez aussi noué une relation particulière avec Théo Hernandez chez les Bleuets…
Entre deux rassemblements de l’équipe de France U18, je suis à Barcelone et le sélectionneur Ludovic Batelli m’appelle. Il me dit qu’il souhaite convoquer un joueur de l’Atlético, qui a la double nationalité franco-espagnole et qui évolue avec son frère à Madrid. Il me demande si j’ai déjà joué contre lui, mais je lui réponds que non. Il me dit: ‘Je vais le convoquer, parce que c’est un profil intéressant. Mais de ce que j’ai entendu, il ne parle pas français comme nous car il a vécu toute sa vie en Espagne. Du coup, je compte sur toi pour bien l’intégrer, vu que tu parles couramment espagnol.’ Je lui dis: ‘Pas de souci coach’. Et le feeling passe comme une lettre à la poste avec Théo Hernandez. On a eu une super connexion. On ne s’est pas lâchés pendant deux ans, on s’appelait tout le temps, j’allais le voir à Madrid chez lui. Puis le contact s’est un peu perdu quand il a signé au Real. Je suis un peu déçu, parce que je n’ai plus de nouvelles alors qu’on s’entendait super bien.
Comment observez-vous l’éclosion spectaculaire de Lamine Yamal, qui est déjà l’un des leaders du Barça à seulement 17 ans?
Ce n’est pas normal (sourire). C’est un talent très précoce qui arrive à une période où le Barça traverse une situation économique favorable à l’éclosion des jeunes. Mais lui, il porte déjà le club à son âge, c’est ça qui est impressionnant. Au-delà de son talent, c’est le fait de voir que c’est presque le leader de l’équipe. Il a cassé tous les codes. C’est un talent unique. Je lui souhaite de continuer comme ça sur le long terme. Il faudra faire attention à lui dans les années à venir et tout faire pour limiter ses blessures. Quand j’étais au Barça, il était vraiment tout petit. Je le voyais jouer, il devait avoir 7-8 ans. Il était déjà très fort. Il était attaquant de pointe et c’était but sur but. Des buts de fou. Il était de la même trempe qu’Ansu Fati ou Takefusa Kubo, qui étaient des phénomènes chez les jeunes.