Badminton: "L’intention, c’est clairement de gagner", Alex Lanier ne cache pas ses ambitions avant les Mondiaux

Alex, premiers championnats du monde, et à la maison, comment on gère ça et comment on les prépare ?
Ça devrait aller. C'est un événement que j'attends évidemment. J’ai envie de prendre énormément de plaisir. Et de redonner aussi à toutes les personnes qui vont venir me voir, d’essayer à ma manière de leur donner du plaisir, d’être le plus performant possible. Donc il y a évidemment un peu de stress, mais je pense que je suis plus excité et on est plus concentré avec toute l'équipe à être le plus fort possible, d'être prêt au maximum et de faire les choses bien et d'être vraiment beaucoup plus focus sur le badminton et sur vraiment le côté tactique, physique, d'être prêt, d'avoir mis toutes les clés plus ou moins ensemble pour performer le mieux possible. Et après, on verra ce qui se passera là-bas.
Cette salle, celle des Jeux Olympiques, vous allez la découvrir. Vous vous attendez à quoi ?
J'ai essayé un peu de projeter mon corps dans cette salle et l’été dernier j’y ai été en tant que spectateur. Maintenant en tant que joueur, j'imagine énormément de bruit. Au JO, il y avait énormément de bruit. Je m'attends à énormément de gens qui vont crier. Le badminton, c'est pas du tout un sport où il y a le silence. Donc non, ça va être un beau chaudron. Je pense que ça va être une belle atmosphère. Maintenant, quand je suis sur un terrain, je suis quelqu'un de plutôt calme et je suis plutôt bon à être dans ma bulle. Donc je vais évidemment me servir du public et prendre son énergie, mais je vais être surtout plus concentré sur moi-même et sur le bad et sur comment jouer plutôt que vraiment l'enjeu autour.
Vous allez arriver avec quels objectifs ?
C'est clairement de gagner. L'intention, c'est vraiment de gagner. Maintenant, avoir une médaille, ce serait déjà très satisfaisant. Ce serait même très, très bien. Mais quand je joue un tournoi, c'est toujours pour le gagner. C'est pour aller le plus loin possible. C'est l'objectif principal et je pense que c'est l'objectif de tout le staff aussi.
Comment gérez-vous tout ce qui se passe depuis ces derniers temps avec vos très bons résultats ?
Plutôt bien. Ce qui est bien, c'est que j'ai eu deux défaites (en juin dernier) sur les deux derniers tournois, donc ça m'a aussi beaucoup aidé à vraiment redescendre. J'avais besoin aussi de savoir où m'améliorer, savoir comment me développer au maximum. Et donc c'étaient deux bons tournois. C'était le bon moment pour perdre. C'est toujours important de garder le cap, de savoir aussi où on peut s'améliorer, quels sont mes points forts.
Vous avez eu une progression fulgurante, c’était écrit déjà dans votre tête cette trajectoire-là ?
Je ne me suis pas projeté moi-même, mais je pense que je ne suis pas surpris non plus. On fait les choses bien, je suis plutôt très bien entouré aussi, donc quand on fait des efforts qui sont plutôt durs et plutôt intelligents, je m'attends à des résultats. Maintenant, évidemment, les résultats sont plutôt rapides, mais je ne suis pas surpris du tout. Je ne me suis jamais considéré comme... que ce que je faisais, c'était plutôt exceptionnel. Je pense qu'on a plus ou moins ce qu'on mérite.
Et puis, en simple homme, vous êtes trois Français à vous tirer la bourre, avec les Popov. C’est positif d’avoir cette adversité en équipe de France ?
Oui, très positif. Ce qui est bien aussi, c'est qu’ils s’entraînent… enfin, ça serait mieux si on pouvait s'entraîner ensemble. Maintenant, ils sont plus dans le Sud, donc il y a aussi ce côté où on ne sait pas quand ils s’entraînent, s’ils ont bien progressé, comment ils sont physiquement et mentalement. Donc quand tu ne sais pas, en fait, le premier réflexe, c'est vraiment de tout donner à l'entraînement et après de voir ce qu’il se passe. Donc il y a aussi ce côté où tu as envie de les dépasser, mais tu ne sais pas quel niveau ils ont. Donc ça a toujours été plus ou moins mon moteur et ça l'est toujours parce que je sais qu'ils sont en train de pousser derrière. Je sais qu'ils sont toujours bons, je sais qu'ils progressent bien, donc il ne faut pas que moi je me relâche et mes objectifs sont aussi très hauts. J'ai envie d'être un des meilleurs du monde, d'être le meilleur du monde, d'être numéro un mondial, donc ce n’est pas trop le moment de se relâcher ni de ralentir. De les avoir, c'est aussi très bien et c'est un très bon rappel et c'est aussi très bien, je pense, pour le badminton français en général, d'avoir plusieurs personnes qui peuvent performer dans le top 20 mondial.
Ces derniers temps, vos matchs face aux Popov ont été serrés, c’est aussi une piqûre de rappel comme quoi, il ne faut rien relâcher ?
Ce n’était pas une piqûre de rappel parce que je sais très bien qu'ils sont très bons et je sais que si je joue un peu moins bien ou même que si je ne joue pas à fond, je perds contre eux. C'est juste comme ça, ils sont très bons et ils ont le niveau top 20 mondial, donc je ne peux pas les battre en faisant aucun effort. Maintenant je sais aussi qu'ils sont bons et que moi je peux être meilleur qu’eux. Il y a ce côté-là où j'avais envie de prouver, par exemple sur les championnats d’Europe, que je peux gagner le titre, que je le mérite et que je vais aller le chercher. C’est ce qu’il s'est passé, c'était un très bon moment. C'est très bien qu'il y ait plusieurs joueurs et que je puisse me confronter aussi à d'autres joueurs et que je ne sois pas entre guillemets tout seul à me battre contre juste tous les autres asiatiques.
Si on se projette un peu, pour vous, des Mondiaux réussis ça serait quels résultats ?
Je pense qu'une médaille ce serait déjà des mondiaux réussis. Gagner ce serait exceptionnel, ce serait vraiment très bien. J’y vais évidemment pour gagner donc non ce serait ça, des bons Mondiaux. S’il y a que la médaille, il y aura de la déception c'est sûr. Peu importe le tournoi, à chaque fois qu'on perd, il y a forcément de la déception. Maintenant, une médaille au monde c'est quelque chose d'important aussi donc il y aura de la déception et ça voudra aussi dire que j'aurai encore des choses à améliorer. Je le prends surtout comme ça.