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Guerre en Ukraine: comment ça va concrètement se passer pour les Russes aux Jeux paralympiques

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Le CIO a décidé ce mercredi d’autoriser les athlètes russe et biélorusses lors des Jeux paralympiques de Pékin du 4 au 13 mars, malgré l’invasion de l’Ukraine déclenchée par Vladimir Poutine et les armées russes. Les athlètes concourront sous le drapeau paralympique et ne seront pas dans le classement des médailles.

La décision était très attendue. Fallait-il laisser participer les athlètes russes et biélorusses alors que leurs pays se sont alliés dans l’invasion de l’Ukraine? Ou les priver de cet événement majeur du sport mondial? Le comité international paralympique a opté pour la première option et précisé que ces pays "participeront en tant que nations neutres aux Jeux paralympiques d’hiver de Pékin 2022. Ils concourront sous le drapeau paralympique et ne seront pas inclus dans le tableau des médailles."

Les 71 athlètes du comité paralympique russe n’étaient déjà pas représentés par leur drapeau (la Russie est toujours sanctionnée pour dopage institutionnalisé en 2014). Une décision qui peut surprendre, si l’on s’en tient au dernières communications du comité international olympique, qui recommandait "aux fédérations internationales de sport et aux organisateurs de manifestations sportives de ne pas inviter ou de permettre la participation d’athlètes et de représentants officiels russes et biélorusses aux compétitions internationales". L’IPC a choisi une sorte d’entre-deux.

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Pas de référence à la Russie ou à la Biélorussie

D’un point de vue concret, le timing des Jeux paralympiques a pu jouer dans la décision de l’IPC. Si les athlètes russes et biélorusses participeront bien aux différentes épreuves, ils ne représenteront pas officiellement leur pays. La volonté est claire de bannir toute référence à la Russie ou à la Biélorussie lors du rendez-vous paralympique. Le comité olympique russe apparaissait bien sur le tableau des médailles lors des JO de Pékin il y a quelques semaines, malgré la sanction contre la Russie pour l’affaire de dopage d’Etat. Cette fois cela ne sera pas le cas.

Idem pour les représentants des Etats russes et biélorusses. A l’image de Vladimir Poutine, auquel le CIO a retiré sa plus haute distinction honorifique: l’Ordre olympique, aucun dignitaire du Kremlin ou de Minsk ne seront officiellement invités à Pékin pour les Jeux paralympiques. Hormis leur encadrement sportif, les athlètes paralympiques russes et biélorusse seront donc quasiment seuls en Chine.

A noter également que tous les athlètes ukrainiens présents (vingt-neuf dont neuf guides) seront alignés en biathlon ou ski nordique... Comme la majorité des 71 athlètes russes présents.

Une décision qui fait réagir

Le choix d’autoriser les sportifs à russes à concourir sous bannière neutre risque de faire débat, d’autant que depuis quelques jours, les demandes d’exclusion des athlètes du comité paralympique russe et de la Biélorussie se multipliaient.

Une centaine d’athlètes olympiques et paralympiques avaient écrit une lettre et diffusé une vidéo demandant de bannir les deux pays. La ministre des sports du Canada avait pris la même position.

Le comité paralympique et sportif français avait aussi, quelques heures plus tôt, exprimé son "soutien total en cas de décision d'exclure les délégations russe et biélorusse des paralympiques". Interrogés dans la journée, certains athlètes français présents à Pékin préféraient ne pas penser à ce sujet et se concentrer sur les Jeux. "C’est hyper particulier d’être dans cet environnement de festivité sachant ce qu’il se passe en Europe aujourd’hui. On est très chanceux d’être là et de faire juste du ski", expliquait Marie Bochet, huit fois championne olympique.

"Je suis athlète, pas politique. Je n’ai pas forcément à me positionner sur cette question", ajoute celle qui aurait trouvé une exclusion "dure pour les athlètes car ils sont là comme nous depuis quelques jours, ils s’entraînent… Mais encore une fois je n’ai pas mon point de vue à apporter. La seule chose, c’est que c’est juste dommage qu’il se passe encore des choses comme ça dans le monde."

Arthur Bauchet, qui a un féroce concurrent russe, affirme "être là pour faire du sport. Qu’ils soient là où non, nous ce sera la même chose. Je ne suis pas là pour parler de ça". Et comme lui, beaucoup ont hâte que la compétition commence, pour que l’on puisse parler sport.

Valentin Jamin en Chine