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JO 2021 (athlé): "Je ne suis pas du genre à faire du cinéma", confie Lavillenie après ses deux blessures

Renaud Lavillenie boîte toujours deux jours après son concours de saut à la perche aux Jeux olympiques de Tokyo 2021 gâché par une blessure au talon droit, qui s’est ajoutée à son entorse de la cheville gauche.

Le sourire peine encore à se dessiner sur le visage de Renaud Lavillenie. Le perchiste français s’est exprimé sur BFMTV ce jeudi, deux jours après sa grosse déception au concours des Jeux olympiques de Tokyo 2021. Le champion olympique 2012 n’a pas pu concourir à 100% en raison de deux blessures: une entorse de la cheville gauche début juillet au meeting de Sotteville-lès-Rouen, puis une talonnade au pied droit après une mauvaise réception à l’échauffement du concours olympique. Très diminué, le Clermontois a finalement terminé 8e avec un seul saut réussi à 5,70m.

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Deux jours après, il grimaçait encore. "Je ne suis pas du genre à faire du cinéma, confie-t-il sur BFMTV. On a tous vu les images de mon entorse à la cheville il y a un peu plus de trois semaines. L’échauffement, ça a été le coup de massue sur l’autre pied. Les stigmates sont encore là, c’est encore douloureux. J’arrive à marcher, c’est déjà bien."

"Dans l’absolu, la huitième place est anecdotique parce que j’aurais pu tout et rien faire ce jour-là, poursuit-il. Le fait de m’être battu jusqu’au bout, de ne pas avoir abandonné quel que soit le contexte. J’ai passé plus de trois heures à lutter - du début à la fin concours - contre la douleur. Ça a été très éprouvant mais je n’ai pas de regret, j’ai donné tout ce que je pouvais."

"J’étais quasiment incapable de poser le talon au sol"

Lavillenie détaille la douleur ressentie au cours de cette éprouvante soirée japonaise. "C’était très particulier, explique l’athlète de 34 ans. On a un laps de temps très réduit (avant les sauts). Je me suis retrouvé avec ma blessure au pied gauche qui était donc supposé être ma cheville faible et il a fallu que je lui fasse confiance à 100% pour prendre le relais de mon pied droit, où j’avais une grosse talonnade. J’étais quasiment incapable de poser le talon au sol. A chaque fois que je me présentais en bout de piste, j’essayais de faire abstraction de ça et de ne pas penser à la douleur en me disant que ça pouvait sourire. Ça a souri sur un seul saut mais j’ai eu le mérite de tout essayer et d’avoir le plaisir de valider au minimum quelque chose."

Il donne désormais rendez-vous aux JO de Paris en 2024. "Avant même cet épisode, c’était l’objectif donc il n’y a pas de raison que ça s’arrête, conclut-il. Il peut se passer beaucoup de choses d’ici là. Je vais prendre les années les unes après les autres. Je vais bien récupérer parce que ça a été émotionnellement très intense de se battre pendant quasiment un mois pour revenir au plus vite d’une blessure, puis de se blesser une deuxième fois. J’espère faire quelques compétitions d’ici la fin de l’année pour ne pas m’arrêter sur ce que j’ai fait à Tokyo. J’ai trois belles années à préparer pour être le meilleur possible en France. Ça va être l’idéal."

Nicolas Couet avec Pierre Dorian