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Judo (championnats d'Europe): les Bleues peuvent affoler les compteurs ce vendredi à Sofia

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Même privée de Clarisse Agbegnenou (maternité), l’équipe de France féminine de judo peut affoler les compteurs sur les tatamis de Sofia lors des championnats d’Europe (jusqu'à dimanche). Ce vendredi, les petites catégories présentent les trois têtes de série numéro 1 (Shirine Boukli, Amandine Buchard et Sarah-Léonie Cysique) et une revenante en forme, Priscilla Gneto. Présentation de ce carré qui peut rapporter gros.

Shirine Boukli (re)mise au point

À Tokyo, Shirine Boukli est la seule Française à ne pas rentrer au pays avec une médaille autour du cou (élimination au 1er tour et pas de participation au titre par équipe). La Gardoise a vite oublié cette déception. "Après les JO j’avais envie de repartir et de démonter tout le monde", lance-t-elle. Troisième place à Paris, finale à Abu Dhabi et victoire à Tel-Aviv, elle a mis en accord ses actes avec ses paroles distribuant quelques caramels expéditifs. Elle est numéro une mondiale putative après le départ de la Kosovare Distria Krasniqi chez les 52 kilos. Boukli, titrée dès son premier Euro en 2020 à 21 ans, veut bisser pour ancrer ce statut: "Ce championnat est pour moi car il y a un 2e titre et montrer que c’est bien mois la numéro 1 des 48kg maintenant."

Buchard toujours lancée

La carrière d’Amandine Buchard était en mode sinusoïde, de ses débuts fracassants en 2014 (3e des Mondiaux à 18 ans seulement) jusqu’à 2018. Gros coup d’accélérateur puis passage de la sixième vitesse en 2020-2021 où elle ramasse tout ce qui lui manque: un titre majeur (l’Euro 2021), la médaille olympique (2e). Et dans la foulée une première victoire au tournoi de Paris cet hiver: "Ça m’a remotivé cette médaille aux JO, ça m’a donné envie de beaucoup plus." Numéro une mondiale bien installée, elle joue dans la cour de la Japonaise Uta Abe, sa vainqueur en finale olympique. Buchard étoffe son judo qui tournait principalement autour de son kata-guumua (mouvement d’épaule). Elle y adjoint du ne-waza (sol) et un uchi-mata (mouvement de jambe) On pensait qu’elle avait réglé la concurrence européenne et voilà que débarque la championne olympique des 48 kilos, la Kosovare Krasniqi. Potentiel affrontement en quart de finale.

Cysique vise sa première Marseillaise

Sarah-Léonie Cysique empile méthodiquement les médailles. Depuis ses débuts en 2018, rares sont les fois où elle est revenue sans breloque autour du cou. Une ascension confirmée par deux médailles européennes et surtout cette finale olympique qui lui a échappé à Tokyo sur une décision arbitrale très contestable (plongeon sur la tête). Le seul problème c’est que la judoka de l’ACBB bute sur l’or. Pas de panique selon elle, l’heure viendra: "Je me suis demandé pendant un moment pourquoi pas de titre puis je me suis souvenu qu’à mes début c’était la médaille que je n’avais pas, je finissais 5e , puis j’ai passé le cap, Troisième, puis j’ai mis du temps à arriver à la finale, c’est juste du temps qui me manque, pas du physique ou de la psychologie." Elle sera tête de série numéro une à Sofia, belle occasion pour conquérir un premier titre.

Gneto pas l’heure de la retraite

Il y a dix ans, Priscilla Gneto amenait la première médaille du judo français à Londres (3e). A 30 ans, la Corse est toujours là, bien que reléguée dans l’ombre de la jeune Sarah-Léonie Cysique: "L'énergie vient de l’envie, quand on aime ce qu’on fait il n’y a pas de raison d’abandonner, je prends beaucoup de plaisir à aller en compétition, à m’entrainer." Absente des grands championnats depuis 2019, elle a une belle carte à jouer pour inverser le rapport de force avec Cysique. Victoire à Zagreb, à Tel-Aviv, podium à Paris et Abu Dhabi, Gneto est remontée en flèche au classement mondial (8e). Elle s’est aussi fait remarquer en montant sur le tatami de Bercy avec le smartphone dans le judogi. Incident vite classé. Judoka la plus âgée des sélectionnées féminine, elle sert aussi de "maman" dans le groupe. Pourquoi pas retrouver le bonheur des jours passés comme en avril 2017 à Varsovie où elle avait remporté ce titre européen.

Morgan Maury avec Valentin Jamin à Sofia