Judo: huitième sacre historique pour Teddy Riner à Paris, à moins de six mois des JO 2024

Teddy Riner a réalisé un grand huit inédit à Paris. Plus fort encore que Lucie Décosse et Clarisse Agbégnénou qui avait rejoint le duo avec sept succès au Grand Slam de Paris, la veille, le double champion olympique des poids lourds s'est adjugé un huitième succès à Bercy, ce dimanche. Un record.
"C'était la première étape en 2024. Je continue à me préparer et à prendre des points, même si mon objectif n'est pas d'être le mieux classé. Je me prépare, je révise. Je suis très content mais ce n'est pas l'objectif de la saison. Mes adversaires me mènent la vie dure mais je suis encore là", a réagi le champion au micro de la chaîne L'Equipe, le diffuseur de ce Paris Grand Slam.
Le Français de 34 ans, qui a gagné en finale contre le Sud-Coréen Kim Min-jong, faisait son retour sur les tatamis en compétition individuelle, neuf mois après son onzième titre de champion du monde à Doha, au Qatar.
Dans six mois, le 2 août, Riner pourrait ajouter un troisième sacre en individuel à un palmarès déjà hors normes. En attendant, il a rempli son contrat devant ses milliers de fans à Bercy, où il partait favori, et marque des points importants au ranking olympique en vue d'être tête de série aux JO.
La voie était dégagée pour le champion français. Ses principaux potentiels adversaires aux Jeux, comme le Japonais Tatsuru Saito ou les Russes Inal Tasoev, avec qui il a partagé la médaille d'or aux Mondiaux 2023, ou Tamerlan Bashaev, contre lequel il a perdu aux Jeux de Tokyo en 2021, n'étaient pas présents à Paris.
Un troisième titre olympique individuel dans le viseur
Le Tadjik Temur Rakhimov, actuel n°1 mondial, ou encore le Finlandais Martti Puumalainen, champion d'Europe à Montpellier en l'absence de Riner, n'étaient pas non plus alignés.
La star a tout même dû s'employer, notamment en demi-finale contre l'Ouzbek de 25 ans Alisher Yusupov, actuel 3e mondial et médaillé de bronze aux Mondiaux-2023. Riner s'est fait peur, un temps virtuellement éliminé avant que le ippon ouzbek ne soit rétrogradé en simple point (waza-ari) après arbitrage vidéo. Le Français, mené, a fini par s'imposer par ippon.
En finale, contre le Sud-Coréen qu'il affrontait pour la première fois, Riner a connu son seul combat avec prolongation de la journée. Contre ce gaucher plus petit que lui, un profil qu'il redoute, Riner a finalement gagné après 24 secondes supplémentaires.
Riner avait commencé la journée en sortant le Kazakh Galymzhan Krikbay, disqualifié après trois pénalités en 2 min 28, puis le Sud-Coréen Jaegu Youn, fauché en seulement 42 secondes. En quart, il avait immobilisé au sol l'Allemand de 22 ans Losseni Kone après 2 min 32.
A l'Arena Champ de Mars cet été, le Français titré en 2012 puis 2016 visera un troisième titre olympique en individuel, un exploit jusque-là seulement réalisé en poids légers par le Japonais Tadahiro Nomura (1996, 2000 et 2004). Riner avait aussi eu l'or par équipes en 2021.