RMC Sport

Judo: "J'ai eu quelques réponses", Riner satisfait de sa victoire à Budapest pour son grand retour

placeholder video
Teddy Riner était bien essoufflé en sortant du tatami ce dimanche après ses quatre combats victorieux au tournoi de Budapest, son premier à l’international depuis les JO de Tokyo. Cette première pierre sur le chemin qui le mène aux Jeux olympiques 2024 a été intéressante, avec des valeurs sur trois techniques différentes. Une bonne prise de repères avant 15 jours de vacances puis les Mondiaux en octobre en Ouzbékistan.

Teddy Riner, que vous dites-vous après cette victoire ? "Ça c’est fait" ?

Oui. C’est fait. J’ai mérité du repos. C’était dur aujourd’hui de se remettre dedans après un an sans compétition internationale, un an de préparation, un an d’entraînement. Ce n’est jamais facile de se remettre dedans. Je crois que je me suis pas mal exprimé, je crois que sur les quatre combats je mets ippon, la disqualification en quart de finale c’est aussi un ippon. C’est cool. Il faut garder les points positifs et regarder aussi ce qui manque pour l’avenir.

La finale a été expéditive, ippon en 40 secondes sur harai-goshi...

J’ai vu que j’ai pu poser les mains, j’ai vu l’opportunité et j’y suis allé.

Pourquoi dites-vous que c’était dur ?

C’est très difficile de se rendre compte de la difficulté d’être sportif de haut-niveau. Ce que je peux dire c’est que les différents stages à l’étranger, la préparation physique, c’était dur. Le repos va faire du bien.

Il y avait du stress ce matin ?

Il y a toujours un petit peu de pression. Celui qui dit qu’il n’a pas de pression est un menteur. Il y en a toujours, même si elle est infime. J’ai toujours eu cette envie de bien faire. Heureusement qu’il y en a, il y a la pression qui transcende et qui permet de faire des belles choses comme aujourd’hui.

Vous avez terminé votre demi-finale un peu après 13h et vous n’êtes revenu sur le tatami qu’à 19h15 ! Cette coupure a été difficile à gérer ?

La journée elle-même a été longue. Ce n’est jamais évident mais ça fait partie de l’histoire de ma catégorie. Les lourds, on est toujours en dernier. Quand il y a un obstacle, on ne le contourne pas, on fonce, on le gère, on travaille jusqu’à arriver à gagner.

Vous allez pouvoir souffler en vacances !

Etre en vacances c’est se dire demain je peux dormir jusqu’à 10 heures ! Même si je serai réveillé à 8 heures. Se dire qu’il n’y a pas cette pression d’aller à l’entraînement, de ne pas arriver en retard, se dire qu’on travaille pour progresser. Pendant deux semaines je vais travailler à me reposer. 

En venant ici vous cherchiez des réponses en vue des Mondiaux. Les avez-vous trouvées ?

Oui. J’ai eu quelques réponses. Je suis un insatisfait. Je sais ce que je dois travailler et faire pour être meilleur. J’aurais voulu être un peu plus rapide, un peu plus tonique, un peu plus à l’aise dans mes baskets. C’est un retour, je ne m’en veux pas non plus. Je n’ai pas peur du travail, ça va aller. Ce n’est qu’une étape. Je veux arriver dans de très bonnes conditions à Paris 2024, ça commençait ici.  

Propos recueillis par Morgan Maury, à Budapest