Judo: le coup de gueule d'Amandine Buchard contre les messages haineux

Un coup de gueule qui a le mérite d'être clair. Tout juste médaillée de bronze au championnats du monde à Tashkent (Ouzbékistan), Amandine Buchard a publié un long message sur les réseaux sociaux dans lequel elle dénonce "le déferlement de messages négatifs" reçus par les judokas français après leurs résultats dans la compétition.
"Vous savez ce qui me rend plus triste, ce qui me désole et ce qui m'énerve au plus haut point ici à Tashkent ? C'est tout le déferlement de messages négatifs des personnes et des médias qui ne respectent pas les athlètes, qui sont déjà assez touchés par leur défaite, pour y ajouter vos commentaires qui n'ont aucun sens, vraiment pas constructifs, d'une méchanceté gratuite... bref honteux", a écrit la médaillée d'argent des derniers Jeux olympiques en -52kg.
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Buchard appelle "au respect"
La jukoka de 27 ans rappelle également aux détracteurs qu'une carrière est composée de "hauts et de bas, des victoires et des défaites", et fustige le comportement des Français. "Quand nous brillons, vous êtes les premiers à nous faire des éloges, à nous mettre sur un piédestal et à nous féliciter. Par contre, à l'inverse, lors de nos défaites, là tous les coups sont permis, comme si en plus de notre déception, nous avions besoin de ça."
La médaillée de bronze de Tachkent dénonce également le rôle des médias, qui doivent "informer sans émettre" les moindres sentiments personnels pour "faire le buzz" et "lâcher des piques" à l'issue des combats. "Nous répondons avec professionnalisme à vos interviews, nous essayons de prendre beaucoup de recul dès la fin du combat pour vous donner nos impressions, mais n'oubliez pas que derrière le judogi que nous portons, ce sont des humains qui sont face à vous." Afin d'apaiser les tensions, Amandine Buchard appelle "au respect", que ce soit de la part "des sportifs, des supporters mais aussi pour les médias".
Deux médailles pour la délégation tricolore
Depuis le début des Mondiaux, la France a glané deux médailles de bronze. Outre Amandine Buchard, qui s'est bien rattrappée de sa défaite en demi-finale contre la Japonaise Uta Abe, celle qui l'avait privée de l'or olympique en finale à Tokyo l'an dernier, Manon Deketer a également ramené une breloque chez les -63kg. La judoka du Blanc-Mesnil a parfaitement manoeuvré la Polonaise Angelika Szymanska sur le tatami de la Humo Arena pour s'offrir un premier podium en grand championnat à 24 ans.
En revanche, la journée de mardi a été plus difficile pour la délégation tricolore. Kenny Livèze n’a pas vraiment pu défendre ses chances face au Turc Sismanlar au 2e tour des Mondiaux. Le moins de 100 kilos français a vite paru gêné par sa main droite. Plusieurs fois, il a eu la main dans le dos de son adversaire et n’a jamais serré ses doigts sur la toile du judogi. Livèze semblait souffrir du majeur, pourtant strappé.
Chez les -78kg, Madeleine Malonga a été sortie dès l'entame du tableau. La judoka de Blanc-Mesnil est apparue sans solution technique contre la Sud-Coréenne Yoon. Malonga et son adversaire se sont disputées la victoire à coups de pénalités. Rendez-vous mercredi pour les dernières cartouches individuelles: Romane Dicko et Julia Tolofua en plus de 78 kilos et Joseph Terhec en plus de 100 kilos.