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Judo: "Les règles deviennent absurdes", déplore David Douillet après l'erreur qui a profité à Teddy Riner

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Le quadruple champion du monde David Douillet a réagi au comminqué de la Fédération internationale de judo (FIJ), qui a déploré une erreur d'arbitrage au profit de Teddy Riner en finale des mondiaux. Pour David Douillet, membre des Grandes Gueules du Sport sur RMC, cette réaction n'avait pas lieu d'être.

Sacré champion du monde de judo des +100 kg pour la onzième fois, samedi 13 mai au Qatar, Teddy Riner aurait pu passer à côté de cette nouvelle médaille d'or si une décision arbitrale litigieuse n'avait pas tourné en sa faveur. En finale, dans le golden score, son adversaire Inal Tasoev n'a pas été récompensé pour sa contre-attaque qui aurait dû lui permettre de gagner le match, selon le communiqué publié mercredi par la Fédération internationale de judo qui reconnaît donc une erreur d'arbitrage.

Au micro de RMC dans Les Grandes Gueules du Sport, l'ancien judoka David Douillet, double champion olympique et quadruple champion du monde, déplore la réaction de l'instance dirigeante: "On assiste depuis plus d'une décennie à une aseptisation de la discipline".

"Aujourd'hui, le nombre de golden score le prouve: on est face à des athlètes qui ne savent plus trop de quelle manière ils vont attaquer, ils sont sur le reculoir, regrette-t-il. Les initiatives sont bridées rien que sur la prise de garde (kumikata), alors qu'à une certaine époque, il y avait une science du kumikata, du lâcher, qui montrait déjà un pré-combat au nivau de la garde. L'un des deux devenait le taulier du combat, s'imposait et organisait son judo. Ça a quasiment disparu".

"On perd l'essence même du combat"

L'ancien ministre des Sports poursuit son plaidoyer: "Dans les techiniques, parce qu'on a décidé que le judo était trop influencé par les techniques de lutte notamment apportées par les athlètes des pays de l'Est, on a voulu supprimer globalement tout ce qui se passe en-dessous de la ceinture. On s'est rendu compte que des décisions pouvaient être discutables : arrêtons d'aseptiser, arrêtons de mettre des règles pour faire plaisir et gardons l'essence même de la discipline! Aujourd'hui, si je montais sur un tatami, je ne mettrais pas un pied devant l'autre! Je ne saurais pas ce qu'il faut faire, ce qu'il ne faut pas faire: c'est une horreur absolue, il faut stopper cette hémorragie."

Et David Douilet de conclure: "Ce qui pollue le truc, c'est des règles qui deviennent absurdes. On perd l'essence même du combat et tout devient discutable maintenant. C'est complètement débile."

CB