"Teddy n'aurait pas dû remettre les médailles": l'embrouille entre Riner et le Géorgien Tushishvili aux Mondiaux aurait pu être évitée, assure le patron du judo français

Une scène embarrassante. Meilleurs ennemis déclarés depuis plusieurs années et en particulier depuis cet épisode électrique aux Jeux olympiques de Paris où le Géorgien avait été l'auteur d'une vilaine bousculade (synonyme de disqualification) envers le champion olympique, Teddy Riner et Guram Tushishvili nous ont offert des retrouvailles glaciales lors des championnats du monde de judo, cette semaine.
Absent des tatamis après une opération au coude, le Français était bel et bien présent à Budapest, mais pour remettre les médailles de sa catégorie. Une cérémonie qui a été le théâtre d'un nouveau drama entre les deux colosses, puisque Tushishvili a refusé de serrer la main tendue par Riner. "Même quand je ne suis pas là, ça ne gagne pas", a ensuite tancé le Guadeloupéen à notre micro.
Une séquence qui a semble-t-il déplu au président de la fédération française de judo, Stéphane Nomis. Invité de l'Intégrale Sport, ce samedi sur RMC, pour dresser le bilan des Mondiaux, ce dernier n'a pas hésité à questionner la présence du poids lourd tricolore à la remise des médailles.
"C'est gênant de remettre des médailles à tes concurrents"
"Teddy (Riner) n'aurait pas dû remettre les médailles", a-t-il lancé. "Il est encore combattant dans cette catégorie, il se prépare pour Los Angeles (ville hôte des Jeux olympiques 2028). C'est toujours un peu gênant de remettre des médailles à tes concurrents. Ce n'est pas la meilleure chose (à faire)", a froidement réagi Nomis.
Une brouille qui est loin d'être la première entre les deux hommes tant "leur rivalité est très, très forte". "Il y a beaucoup d'égo et de ressenti", a tenté d'expliquer le patron du judo français.
Mais si le torchon brûle entre Riner et Tushishvili c'est aussi en partie à cause de cette rivalité sportive France-Géorgie, deux places fortes du judo mondial qui ne cessent de se tirer la bourre aux tableaux des médailles.
"On est les deux meilleures nations derrière le Japon. À chaque fois on a envie de glaner les meilleures places. On était meilleurs aux Jeux de Paris, ils ont été meilleurs pour ce championnat du monde. Il y a une vraie, vraie rivalité sportive", a appuyé Nomis.
"Ça fait parler du judo mais c'est un peu dommage. On doit garder les valeurs du judo, respecter ces valeurs. C'est ce qu'on apprend à tous nos judokas dès le plus jeune âge. Si lui (Tushishvili) ne les respecte pas, ce n'est pas grave...", a conclu le président Nomis en chargeant tout de même le comportement antisportif du Géorgien.