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Tournoi de Paris : le char Agbegnenou

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Implacable tout au long de la journée, Clarisse Agbegnenou a remporté pour la troisième fois le Tournoi de Paris de judo ce samedi. Sa main de fer semble la guider vers un destin olympique en or en août prochain.

Elle écrase, elle concasse, elle détruit. Clarisse Agbegnenou est un rouleau-compresseur. Ce samedi, dans ce nouveau Bercy noir, elle a fait rougir tout le monde. Son entreprise de démolition a fait chavirer la salle du 12e arrondissement de Paris. Après des vacances de Noël passées en Thaïlande, Clarisse Agbegnenou a commencé par reprendre l’entraînement à Prémanon début janvier. Elle s’est présentée à Bercy avec seulement trois semaines de judo pur dans les pattes. Largement suffisant pour mettre le reste de sa catégorie à sa pogne : « Je ne suis pas au maximum de ma forme. C’est seulement le début. Il y a encore plein de choses à faire », nuance-t-elle.

Elle pourrait être encore plus agressive par exemple. La Néerlandaise Van Emden (3e) a été la seule à résister le temps d’un combat à la furia de la judoka d’Argenteuil. En demi-finale puis en finale, l’Allemande Trajdos, championne d’Europe, et la Japonaise Tashiro, double médaillée mondiale, n’ont tenu que deux minutes à elles deux. « C’était la finale parfaite », sourit la Française devant les micros tendus.

« Aux JO, je ne veux pas participer pour participer »

Une seule déception dans cette journée millimétrée : l’occasion ratée de retrouver la Slovène Trstenjak (5e), qui l’avait dominée en finale des derniers Mondiaux à Astana. Même si elle est toujours deuxième mondiale derrière la combattante de Celje, la Tricolore est bien la grande favorite au titre olympique le 9 août à Rio de Janeiro. Chaque jour, elle travaille à écarter ne serait-ce l’idée d’une défaite : « A la moindre inattention, on peut tomber. Il faut toujours être à fond. Je m’entraîne pour être focalisé sur les quatre minutes d’un match et même au-delà. Pendant ce temps je mets mon cerveau sur "on" » détaille-t-elle.

Sa finale est un modèle, elle feinte avant de faire tomber Tashiro sur l’arrière (o uchi-gari) et de conclure sa journée avec une immobilisation façon étau de menuisier. Aux Jeux Olympiques 2012, c’est Gévrise Emane qui avait été choisie pour représenter la France en moins de 63 kilos (3e). Sauf blessure, « Gnougnou », son surnom, sera à Rio pour tout casser : « Même si c’est ma première participation, je ne veux pas participer pour participer. Je suis une combattante » appuie-t-elle. Une sentence qui sonne une condamnation pour ses adversaires.

M.M.