A Shanghai, une Coupe du monde de natation version record pour Léon Marchand, version débrouille (et galères) pour Guillaume Guth

C'est un drôle de road trip que vit Guillaume Guth, le seul autre nageur français présent à Shanghai sur la première étape de Coupe du monde en petit bassin. Comme son ami Léon Marchand, il est Toulousain, mais il n'a pas débarqué en Chine dans les mêmes conditions que le quadruple champion olympique invité par la fédération internationale.
"Je suis venu par mes propres moyen c'est un peu galère je n'ai pas toute l'organisation autour", explique le membre du relais 4x100m des Jeux à Paris. Ces trois étapes de Coupe du monde n'étant pas au programme des équipes de France, la fédération n'a envoyé aucun nageur et ne prend pas en charge son déplacement. Mais le sprinteur de 24 ans a tout de même fait le choix de participer à cette tournée asiatique. "C'est une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment. Et un peu avant les jeux, je me suis dit ok je vais le faire. Je savais que Léon était invité et comme on s'entend très très bien, on s'est dit qu'on allait vivre l'expérience ensemble."
"J'ai eu des vols retardés et j'ai perdu ma carte bleue à Tokyo. Et sans carte de crédit en Chine, c'est la m...., on ne va pas se mentir"
Ensemble, mais contrairement à Léon Marchand, Guillaume Guth n'est pas invité par la fédération internationale. Il a donc fait son plan de route tout seul dans son coin. "Je suis parti un peu avant au Japon pour m'acclimater au décalage horaire, raconte-t-il avec enthousiasme. Tout se passait bien je faisais ma préparation de mon côté et j'arrive en Chine... Que des galères (rire)!" Et même s'il garde le sourire, il fait la liste: "J'ai eu des vols retardés et j'ai perdu ma carte bleue à Tokyo. Et sans carte de crédit en Chine, c'est la m...., on ne va pas se mentir (rire)! Ici ils font tout avec des applications sur téléphone qu'on ne connait pas. J'ai perdu beaucoup d'énergie et de temps il y a deux jours dans l'aéroport. Mais après deux bonnes nuits de sommeil on accepte et c'est de mieux en mieux."
Une énergie qui a manqué en séries du 50m nl vendredi (18e en 22"15), mais Guillaume Guth voulait "voir le positif" et a retrouvé un peu plus de sensations sur le 100m nl ce samedi matin, sans passer le cap des séries (16e en 48"12). Sur place à Shanghai il a retrouvé son entraîneur des Dauphins du TOEC Nicolas Castel. "Ce sont des situations qui peuvent faire murir des athlètes, tente de positiver le technicien Toulousain qui encadre Léon Marchand sur les deux premières étapes. Dans chaque compétition il y a des contraintes et des choses qu'on ne maitrise pas. Avoir cette capacité à s'adapter, quelles que soient les contraintes et les galères, ça nous donne des forces supplémentaires pour la suite."
L'élève en école d'ingénieur en mécanique s'est débrouillé tout seul pour mettre en place son projet Coupe du monde. "J'ai tout fait, j'ai pris mes vols, les hôtels, les taxis, la bouffe. C'est moi qui m'organise." Un choix qui a un certain cout. "Il y a le vol pour venir qui rend le déplacement cher. Les logements sur place ça va parce que j'ai trouvé des trucs... Et bon, une fois arrivé dans le logement on se dit qu'on aurait dû mettre le prix un petit peu (rire). Mais ce n'est pas grave, je le fais avec mes moyens". Pas le même standing donc que son ami Léon Marchand qui est l'une des têtes d'affiche de ces trois étapes de coupe du monde et invité tous frais payés par World Aquatics la fédération internationale de natation. Les deux passent tout de même la journée ensemble. "C'est juste le soir où on se quitte... Et pour la sieste aussi, en rigole Guth. Il retourne à son hôtel et moi dans le mien. On rigole bien ensemble." Une plongée dans "la réalité du nageur vraiment amateur, concède Nicolas Castel. Mais il ne faut pas croire, Léon même si il est un peu plus protégé il a aussi des galères."
Sur la route de Shanghai, Guillaume Guth s'est offert un stop de quelques jours à Tokyo pour intégrer le décalage horaire. "J'allais m'entraîner dans la piscine des Jeux olympique de 2021. Je payais mon entrée, j'avais mon couloir pour moi tout seul c'était vraiment très bien. A côté j'avais une salle de gym, ils m'ont fait une réduction. Je me suis vraiment bien débrouillé sur ce coup-là!"