Double Contact - DA Uzi: "Avec Wemby, il faut qu’on batte les Américains"

Il s’est souvent arraché les cheveux devant sa télévision. Comme tous les supporters du PSG. Pendant de longs mois, DA Uzi a observé avec beaucpoup de frustration les percées dévastatrices d’Ousmane Dembélé conclues par d’énormes ratés face au but adverse. Et il savoure aujourd’hui l’efficacité trouvée par l’attaquant français, irrésistible en ce début d’année 2025.
"J’aime bien ce qu’il fait en ce moment. Il arrive à rentabiliser tout ce qu’il fait de bien", glisse le rappeur de Sevran lorsqu’on le rencontre pour la sortie de son projet "Original Gangsta" (disponible depuis le 24 janvier), quelques jours avant le succès renversant du PSG face à Manchester City en Ligue des champions (4-2). "Ça a toujours été un joueur exceptionnel. C’est juste que devant le but, des fois, il a ses défaillances. Là, en ce moment, il a ce truc-là. Il est en mode tueur. C’est ce qui me fait plaisir. J’aime bien Barcola aussi. Même s’il a eu une petite période de moins bien, je trouve qu’il est bon. Il a ce truc-là lui aussi."
"Mbappé peut s’épanouir au Real"
A défaut d’arriver à prononcer correctement son nom, DA Uzi attend maintenant de voir à l’œuvre Khvicha Kvaratskhelia, recruté à Naples cet hiver pour densifier le secteur offensif du club de la capitale. "Kvara, on va dire Kvara à Paris, je te le dis vite fait", s’amuse l’artiste de 32 ans. "Ça fait plaisir, je l’aime bien. C’est un beau joueur à regarder. Mais on a Dembélé d’un côté et Barcola de l’autre. Moi, j’aime bien que Kvara vienne mais où tu vas jouer mec?! Quand j’ai vu ça, je me suis dit: ‘Oué stylé, franchement pas mal, mais il va jouer où le gars là?’ Parce que sur les côtés, on n’a pas de défaillance en vrai. Ce qui nous manque, c’est un 9. Je n’ai pas compris..."
Après l’avoir encouragé ces derniers années à Paris, DA Uzi continue de suivre la trajectoire de Kylian Mbappé au Real Madrid: "Moi, je suis de la team Mbappé. Je trouve qu’il fait le taf au Real. C’est toujours difficile d’arriver dans un nouveau club. On a vu des Thierry Henry à la Juventus, c’était difficile aussi fut un temps. Mais je trouve qu’il fait le taf. Il met ses buts, il fait ses différences. Au début, c’était un peu plus difficile, parce qu’il joue 9 et qu’au Real, il n’y a pas vraiment de passeur de ouf. Mais je pense qu’il peut s’épanouir là-bas. Il a la vitesse et la qualité de finition pour."
"Il faut rendre ses lettres de noblesse à Deschamps"
Le punchliner né à Angers (avant de débarquer tout jeune en Seine-Saint-Denis) trouve d'ailleurs que les critiques contre le crack de Bondy sont trop sévères en France. "C’est une embrouille que j’ai tout le temps avec mes potes quand on a des débats", souffle-t-il. "Vous avez oublié qu’il a mis un triplé en finale de Coupe du monde les gars! Respectez-le quand même. Il a banalisé l’exceptionnel. Il nous a fait gagner une Coupe du monde et maintenant on a l’impression qu’on peut gagner la Coupe du monde tout le temps (…) Quand il a quitté le PSG, je n’ai pas eu de ressentiment. Il a rendu des bons et loyaux services quand même. Il aurait pu faire toute sa carrière à Paris? Vas-y, tranquille, il a envie de la gagner cette p… de Champions League. On ne peut pas lui en vouloir. Il a marqué le club."
Féru de grands événements sportifs, Davy (son vrai prénom) attend impatiemment le prochain Mondial qui aura lieu en 2026 aux États-Unis, au Mexique et au Canada. Ce sera la dernière compétition de Didier Deschamps à la tête des Bleus. "Je trouve qu’il faut rendre ses lettres de noblesse à Deschamps. Chaque fois qu’on a gagné une Coupe du monde, la gars était là. C’est factuel. C’est fou", rappelle le rappeur francilien. "Je trouve qu’on ne respecte pas assez ce coach. Parce que c’est vrai que des fois ils ne jouent pas bien, ce n’est pas forcément beau à voir… Mais le gars gagne. Le gars gagne toujours. Demain, si c’est Zizou, on ne va rien lui dire, c’est sûr. C’est Zidane. Mais tu es obligé de gagner aussi."
"Les joueurs simulent à mort, ça me fout trop la haine"
Si le Ballon d’or 1998 prend en main la sélection dans les années à venir, DA Uzi s’attend à une implication maximale de la part des joueurs français: "Vous êtes obligés d’être forts, parce qu’il joue mieux que vous. C’est trop bien quand tu as un coach, tu sais qu’il est plus fort que toi. Quand il te dit: ‘Hé, il faut que tu joues comme ça là’. Le gars ne peut pas se dire dans sa tête: ‘Oué mais toi, tu ne l’aurais même pas fait’. Non, il l’aurait fait mieux!"
Malgré son regard de passionné, DA Uzi admet avoir pris un peu de recul avec le ballon rond. "Je regarde moins qu’avant", concède-t-il. "Il y a trop de matchs. Les gens regardent les matchs pour parier, limite. Ils ne regardent plus les matchs parce que ça les intéresse. Les joueurs tombent pour rien, ils simulent à mort. Avant, c’était un sport de durs quand même le foot. Les arbitres doivent moins se faire avoir. Le truc qui me dégoûte du foot en ce moment, c’est par exemple quand un joueur est dos au jeu, il sait qu’il est dans la merde, le mec arrive derrière en lui mettant juste une petite pression pour essayer de récupérer le ballon, il tombe et faute… Il n’y a pas faute là! On l’a tous vu. Ça me fout trop la haine."
"Wemby? Un MVP français, ce serait un truc de fou"
A défaut d’enchaîner les matchs de foot, l’artiste du quartier des 3 Tours (comme Jean-Philippe Mateta, l’attaquant de Crystal Palace et médaillé d’argent aux JO de Paris 2024) suit de près la NBA (c’est d’ailleurs le titre d’un morceau de son nouveau projet, en feat avec Leto). Avec un œil admiratif pour Victor Wembanyama, avec qui il partage des origines congolaises.
"C’est vraiment un crack. Pour ceux qui ne savent pas et qui voient juste qu’il est grand, c’est un crack le mec! Essayer de shooter à 3 points sur une jambe, vous allez voir. Ce qui m’impressionne chez lui, c’est qu’il est impactant des deux côtés du terrain. C’est un défenseur de ouf et ce n’est pas que des contres. Il est là, sur l’homme. Et il a une panoplie en attaque, on dirait un arrière! Des fois, tu regardes ses stats, il a mis huit contres. Wow. Ok, il a mis huit contres, mais tu ne sais pas combien de fois ils l’ont esquivé pour ne pas se faire contrer. Grâce à sa dissuasion, il y a vingt shoots qui ont changé."
"Il faut regarder les Américains dans les yeux"
Entouré de jeunes prometteurs comme Devin Vassell, Stephon Castle ou Jeremy Sochan, Da Uzi espère voir Wembanyama accrocher le play-in cette saison avec les Spurs. Avant de les voir monter en gamme dans les années à venir. Au point d’imaginer Wemby s'assoir un jour à la table de Michael Jordan ou LeBron James? "Jordan et LeBron, c’est super haut quand même", tempère-t-il. "Il ne faut pas oublier ce qu’ils ont fait ces gars-là. Giannis (Antetokounmpo), déjà, c’est super haut. Va chercher un Giannis, parce qu’il est juste en dessous. En plus, tu as plus de shoot. Va déjà chercher un Giannis et après, avec ton corps, tu es une légende. J’aimerais bien qu’il chope une bague ou deux, deux-trois titres de MVP. Un MVP français, ça serait un truc de fou et il peut le faire. J’attends de lui qu’il soit ultra dominant."
Avec un tel phénomène et des jeunes talents comme Zaccharie Risacher, Bilal Coulibaly ou Alexandre Sarr, l’équipe de France semble à l’aube d’un avenir doré. Avec le grand rêve de scalper les stars de Team USA. "On doit être l’équipe d’Espagne à l’ancienne. Avec les Pau Gasol et tout, on dirait qu’ils pouvaient gagner contre les States. Avec la génération qui arrive, la France, ça doit être ça. Ça doit même gagner. Ce n’est pas juste aller en finale et se dire: ‘C’est bien, on leur tient tête’. Non, il faut qu’on batte les Américains. Il faut y aller en les regardant dans les yeux."
"Salahdine Parnasse, je le vois bien top 3 à l’UFC"
Également adepte de sports de combat, DA Uzi regarde tous les gros combats de MMA, de l’UFC au PFL, en passant par le KSW: "Mon préféré, c’est Salah (Salahdine Parnasse), il est complet de ouf. J’aimerais bien qu’il rentre à l’UFC pour le voir contre un top 5 de sa catégorie. Je suis sûr qu’il peut. C’est un mec du 93, c’est sûr qu’il veut ramasser son oseil. Mais au bout d’un moment, c’est un compétiteur, il va vouloir. Je ne sais pas s’il tape Makhachev, je ne vais pas te mentir. Mais je le vois bien top 3. Le Brésilien Moicano, qui a battu Benoît Saint Denis, je pense qu’il le tape".