Double Contact - Siaka: "Le parcours de Marquinhos devrait inspirer beaucoup de gens"

Toujours un peu en orbite. Lorsqu’on le rencontre, quelques jours après le premier sacre du PSG en Ligue des champions, Siaka n’a pas encore retrouvé la terre ferme. "C’est incroyable, je ne suis pas redescendu. Je pense qu’aucun Parisien n’est redescendu, on est sur un nuage là", confie le rappeur parisien après la démonstration des joueurs de Luis Enrique en finale face à l’Inter (5-0). "Le 31 mai 2025, c’est une date qu’on n’oubliera pas. C’est une victoire un peu irréelle. Ça s’est tellement bien passé… Je n’ai même pas les mots. On l’a fait!"
Au-delà de son soutien au club de sa ville, Siaka a vécu le triomphe du PSG avec une émotion particulière en chantant au Parc des Princes avant la finale retransmise sur écran géant. "Le PSG recherchait des artistes et comme j’étais en tendance, ils ont fait appel à moi. Je les en remercie", confie-t-il. "On a essayé d’assurer. Je pense avoir fait le taf. J’étais en mode: ‘Vas-y, mets la barre haute’. Je suis venu en prince, avec ma couronne. C’était un accomplissement, parce que je reviens de loin."
En entrant sur la pelouse, l’artiste d’origine ivoirienne et malienne a pu se mettre dans la peau des stars en crampons. "Ma place n’est pas dans le foot, parce que je ne pense pas que j’aurais réussi à supporter la pression", admet-il. "Je suis plus à l’aise de chanter que de jouer devant plein de personnes, parce que c’est ma musique, ce que je sais faire de mieux."
Hakimi et les Parisiens ont célébré avec "Los Angeles"
Même s’il a produit d’autres sons depuis, Siaka est avant tout connu pour être l’interprète du morceau "Los Angeles", sorti fin 2021 et largement repris sur les réseaux ces dernières semaines, avec son refrain entraînant: "Un jour, j’serai une superstar, j’serai connu de Paname à Los Angeles…" Certains joueurs du PSG, comme Achraf Hakimi ou Désiré Doué, l’ont même relayé dans leurs stories. "A la base, je parlais pour moi mais ce qui est fort, c’est que les gens se sont reconnus", apprécie le rappeur de la capitale. "Le son a été partagé par beaucoup de personnalités de milieux différents, comme Gabriel Attal, Maeva Ghennam (influenceuse), Soprano, Niska… C’est incroyable de voir que les joueurs du PSG ont célébré ce moment historique avec ma musique. C’est le message de ce morceau: un jour, je serai une superstar, je vais briller, je crois en moi, c’est ça ma force. Ça montre à tout le monde qu’il n’est jamais trop tard. Quand c’est ton moment, c’est ton moment, même si ça prend du temps. Rien n’est impossible, il faut se donner les moyens pour le faire."
Un état d’esprit qui colle parfaitement à celui de Marquinhos. Après de nombreux échecs et plusieurs humiliations en Ligue des champions, le capitaine du PSG a enfin soulever le trophée de ses rêves dans le ciel de Munich. "C’est ce qui rend la chose belle", observe Siaka. "Il a galéré pour l’avoir mais il n’a pas lâché et il l’a eue. Ce n’est que du respect. Ça devrait inspirer beaucoup de gens par rapport à leur vie. Atteindre ses objectifs, ça peut être dur, mais l’essentiel, c’est de ne pas lâcher."
"Dembélé est le plus méritant, même Lamine Yamal le sait"
Ousmane Dembélé aussi peut en témoigner. Après avoir traversé des moments difficiles au FC Barcelone, l’attaquant du PSG est désormais en lice pour décrocher le Ballon d’or 2025. "Pour moi, c’est mérité qu’il le remporte", tranche Siaka. "Je serai très content pour lui quand il recevra ce trophée. Il revient de loin, on l’a vu à Rennes, à Dortmund. Aujourd’hui, c’est incroyable qu’il soit aussi rigoureux. Quand on regarde tout, c’est le plus légitime pour ce Ballon d’or, le plus méritant. Je pense que même Lamine Yamal le sait."
Derrière les cas individuels, le jeune punchliner apprécie surtout la force collective qui se dégage du groupe façonné par Luis Enrique: "Le plus important dans cette équipe, c’est la cohésion. Chaque joueur compte, que ce soit Vitinha, Doué, Donnarumma, Nuno Mendes ou Dembélé. C’est ça le foot. On a montré qu’ensemble, on est plus forts. C’est l’équipe qui prime."
"J’ai joué au foot par besoin d’appartenance"
Après avoir fait pas mal de parkour, Siaka a laissé de côté les saltos pour s'essayer lui aussi au ballon rond. Et fort de son cardio naturel, il s’est découvert des qualités de milieu défensif. "J’ai joué par besoin d’appartenance. Mes potes jouaient au foot, donc moi aussi je voulais y jouer. Mais étant compétiteur, je ne voulais pas être le plus nul", glisse celui qui s’est mis depuis quelques temps au grappling. "Vu que je n’étais pas le meilleur, pendant un an, j’ai passé du temps à m’entraîner. Le matin, avant d’aller à l’école, pour apprendre à jouer pied droit, pied gauche. Et j’ai fini titulaire indiscutable dans mon club. Je jouais tous les matchs, même plus que certains de mes amis".
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