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Coupe du monde: les clés de France-Roumanie

Louis Picamoles

Louis Picamoles - AFP

Après une première victoire plutôt convaincante face à l’Italie, l’équipe de France affronte la Roumanie ce mercredi soir (21h). Pour ce second match de Coupe du monde, Philippe Saint-André a effectué 13 changements dans son XV de départ. Voici les 5 clés du match pour que les Bleus passe cette seconde rencontre en quatre jours sans encombre.

Fofana et Picamoles, est-ce bien sérieux ?

Avec deux matches en quatre jours, Philippe Saint-André avait déjà annoncé la couleur. Il allait effectuer de nombreux changements dans son XV de départ pour affronter la Roumanie. Du coup, deux joueurs vont enchaîner deux titularisations : Nakaitaci et Picamoles. La question se pose pour Picamoles. Est-ce un risque de faire enchaîner le troisième-ligne, qui a été le meilleur joueur des Bleus face à l’Italie ? D’autant que le Toulousain avait déjà débuté les trois matches de préparation. Réponse de Patrice Lagisquet, l’adjoint de PSA : « Non. On essaye de prendre en compte son état physique. Et même s’il a enchaîné tous les matches de préparation, son temps de jeu cumulé n’est pas excessif. On savait qu’en alignant Damien Chouly et Louis Picamoles en troisième-ligne, on aurait un souci et qu’on serait obligé de faire démarrer un des deux l’Italie et la Roumanie à la suite. Mais il se peut qu’on le « coache » rapidement en cours de match. »

L’autre interrogation est la présence de Wesley Fofana, titulaire au centre. Forfait face à l’Italie en raison d’une blessure à la cuisse lors du dernier match de préparation face à l’Ecosse, le centre avait été ménagé. N’aurait-il pas été plus judicieux de le faire patienter jusqu’au match face au Canada ? Non, Philippe Saint-André a annoncé qu’il était à 100%. Et selon Patrice Lagisquet, l’entraîneur des arrières, Wesley Fofana est une pièce maitresse des Bleus : « C’est un des joueurs qui a effectué le plus grand nombre de matches depuis 2012 avec Yoann Huget. » Voilà pourquoi il devait jouer et entrer dans la compétition.

Des places à prendre ?

13 changements dans son XV de départ, Philippe Saint-André a semble-t-il décidé d’envoyer les « coiffeurs » au feu face à la Roumanie. Dans l’esprit du sélectionneur, c’est loin d’être le cas. Vu le peu de temps de récupération entre les deux premiers matches de la compétition, tous ces changements étaient prévus de longue date. PSA avait ses deux équipes en tête depuis longtemps. Seule la blessure et le départ d’Huget ont quelque peu changé ses plans. Voilà pourquoi certains joueurs pourraient avoir beaucoup à gagner lors de cette rencontre. Le premier : Morgan Parra qui a été préféré à Rory Kockott. Ses bonnes entrés en jeu lui ont fait gagner des points. Et Patrice Lagisquet a été très élogieux à son sujet : « Dans notre équipe, il n’y a pas beaucoup de joueurs qui ont beaucoup de capes. Lui, c’est le cas. Il va amener son mental. Mais aujourd’hui, il est devenu un meneur de jeu accompli. Il a une panoplie technique complète et dans la gestion du jeu, il est de plus en plus pertinent. Il a le vécu, c’est important de lui donner le temps de jeu qu’il mérite. »

L’autre joueur qu’il faudra surveiller, c’est Sofiane Guitoune. Suite au forfait de Huget, l’ailier de l’UBB pourrait gagner sa place. Il doit surtout se rattraper de son match raté face à l’Angleterre à Twickenham lors du premier match de préparation. Guitoune ne s’en cache pas : « Philippe m’avait dit avant de commencer la compétition que je jouerai le second match et qu’on ferait le point après. J’espère faire un bon match. Je savais que je jouerais et que j’aurais l’occasion de montrer un autre visage que celui de Twickenham en match de préparation, donc ça ne change pas grand-chose. On verra ce qui se passe après. » Il faudra aussi suivre les prestations de Flanquart et Le Roux en deuxième-ligne, de Dulin à l’arrière et de Fickou au centre. Pour les autres joueurs, il sera difficile de bousculer la hiérarchie. Dimitri Szarzewski y croit pourtant : « Il y a une hiérarchie, si on peut la bousculer c’est bien, mais si on joue la carte individuelle, on va se tromper. Si on est bon collectivement, on marquera des points individuellement. »

Que vaut la Roumanie ?

17e nation mondiale, derrière l’Italie (15e) et juste devant le Canada (18e), la Roumanie a retrouvé quelques couleurs après plusieurs années de disette. Elle lutte désormais pour le titre dans le Tournoi des 6 Nations B avec la Géorgie. Son dernier fait d’arme remonte à une victoire face au Tonga en 2013. Concernant les confrontations face à la France, la dernière remonte à 2006 (défaite 62-14). Difficile donc de savoir à quoi s’attendre. Dans le groupe des 31, ils sont trois à évoluer en Top 14 : les piliers Mahaita Lazar et Horatiu Pungea ainsi que le troisième-ligne Valentin Ursache. D’autres ont également connu le Top 14 comme Tonita ou Ion. L’arrière Catalin Fercu évolue lui aux Saracens tandis que cinq joueurs disputent le championnat de Pro D2. Pour le reste, tous jouent au pays. Interrogé sur la formation roumaine, les membres de l’équipe de France sont quand même restés mesurés. Dimitri Szarzewski : « Tout le monde a conscience de l’importance de ce match. On connait les Roumains, ils aiment le défi physique. Ne pas tomber dans houra rugby, construire notre jeu. On ne pense pas à la performance individuelle. » Sofiane Guitoune poursuit : « La Roumanie est une équipe costaude. En mêlée, ça pousse pas mal, dans défi physique, il faudra les déplacer, il faudra faire attention. Est-ce le match idéal ? Ils sont plus faibles, mais il ne faut pas leur manquer de respect. On a envie de faire un gros match et si on peut leur mettre 40 points, on le fera. »

Les Bleus en mode bonus ?

Sofiane Guitoune estime qu’il ne faudra pas se gêner pour mettre 40 points à la Roumanie. Est-ce que les Bleus visent clairement le bonus ? Patrice Lagisquet, l’entraîneur des arrières, ne le cache pas : « Oui, ça reste important. Il faut aller chercher des bonus pour jouer la première place lors du dernier match face à l’Irlande. » Car selon l’adjoint de PSA, même avec un sans-faite, la première place du groupe n’est pas assuré. Car si les Bleus remporte leur quatre match, mais sans inscrire le moindre bonus, il compoteront 16 points. Si l’Irlande gagne trois fois avec bonus et perd face à la France en prenant au minimum un bonus, les Irlandais auront eux aussi 16 points. Voilà pourquoi chaque point risque de compter pour éviter pour la Nouvelle-Zélande en quart de finale.

Faire le plein de confiance

Les Bleus sont critiqués depuis de nombreuses semaines. Si PSA est persuadé que son équipe peut être championne du monde, ce n’est pas forcément le cas des observateurs et des supporters. Mais les Tricolores se sont déjà achetés une sorte de « paix sociale » en remportant le premier match face à l’Italie. Si tout n’a pas été parfait, Thierry Dusautoir et ses partenaires ont assuré l’essentiel. Face à la Roumanie, l’idéal serait de faire le plein de points, mais aussi de confiance comme l’a expliqué Patrice Lagisquet : « Ces deux matches face à la Roumanie et le Canada tombent bien pour aller plus loin au niveau de la réalisation. On peut aller chercher de la confiance. » En espérant enfin qu’aucune mauvaise nouvelle ne viendra ternir ce second match.

MR