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Galles-Afrique du Sud: triste spectacle, fiabilité des Springboks, héros Pollard... les tops et flops

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Au terme d'un match tendu et fermé, l'Afrique du Sud rejoint l'Angleterre en finale de la Coupe du monde (19-16). Dans le sillage d'un Pollard parfait au pied, les Springboks ont été fidèles à leur plan de jeu restrictif. En face, les Gallois se sont battus mais se sont trompés tactiquement. Davies a notamment sombré. Reste que le rugby ne ressort pas grandi de ce grand rendez-vous.

LES TOPS

La solidité des Springboks

Avant le début de la compétition, l’Afrique du Sud faisait figure d’outsider très sérieux. Néanmoins, le pays était clairement dans l’ombre des All Blacks dans l’Hémisphère sud. Finalement, comme souvent, les Springboks ont été encore une fois au rendez-vous. En se basant sur un plan de jeu connu de tous, où la dimension physique et les fondamentaux de ce sport prennent le dessus sur l'audace, les hommes de Johan Erasmus ont appliqué la fameuse recette à la lettre. En rejoignant l'Angleterre en finale, les Africains s'offrent un remake de la finale 2007, où ils l'avaient emporté face au XV de la Rose (15-6). Ils ne seront certes pas favoris face à une équipe qui a impressionné toute la planète rugby contre la Nouvelle-Zélande samedi. Mais l'Afrique du Sud adore être dans la position du chasseur. Un troisième titre mondial est en jeu.

Le 100% de Pollard

L'ouvreur des Springboks l'avait annoncé. Le match sera "une grosse bataille tactique". Le numéro 10 avait vu juste. Dans ce contexte où les espaces sont réduits, le jeu au pied est la clef pour gagner. En occupant parfaitement le camp adverse, Handré Pollard a soulagé son équipe et mis la pression sur les Gallois. Surtout, il a été parfait dans sa réussite face aux perches. Avec 14 points marqués, la nouvelle recrue de Montpellier, a fait le plein. Même pour la pénalité de la victoire à 16 partout à cinq minutes de la fin, il n'a pas tremblé. Si l'Afrique du Sud est en finale, elle le doit beaucoup au pied droit à la précision chirurgicale de son maître à jouer.

Jérôme Garcès impeccable

Sa nomination pour le match a été largement commentée en Afrique du Sud. Des pétitions en ligne ont même été lancées pour que le Français n’arbitre pas cette demi-finale. L’une d’elles a récolté plus de 13.000 signatures. Considéré comme la bête noire des Springboks, la prestation de l'arbitre était scrutée avec attention. Dans un duel extrêmement difficile à arbitrer avec deux équipes constamment à la limite de la légalité, Garcès a livré une excellente partition. De quoi le retrouver en finale ? C'est possible. Il est en concurrence avec Nigel Owens pour être l'heureux élu. Wayne Barnes est hors course en raison de sa nationalité anglaise.

LES FLOPS

Un spectacle navrant

Warren Gatland avait prévenu. "Ça ne va pas être le plus beau match de l'histoire", a déclaré le sélectionneur de Pays de Galles en conférence de presse d'avant-match. La réalité du terrain a confirmé la prédiction. Et c'est un doux euphémisme. Durant une soixantaine de minutes, l'affrontement a été une réelle purge. Et la météo ne peut même pas servir d'excuse étant donné que la pluie attendue, n'a pas été de la partie. Uniquement du vent. Mais pas de quoi expliquer les nombreuses maladresses techniques. On a assisté à un festival d'imprécisions et des en-avants à la pelle. La fin de match, bien plus séduisante, ne suffit pas à faire oublier la caricature de rugby durant la majorité de la rencontre. L'enjeu a clairement tué le jeu. Et il y a eu un monde entre cette demi-finale et celle de samedi entre les Anglais et les All Blacks. A se demander presque si c'était le même sport.

La mauvaise approche du Pays de Galles

Les Gallois se sont trompés. Jamais, ils n'auront réussi à déplacer le défi physique des Sud-Africains. Le XV du Poireau s'est entêté dans l'affrontement dans l'axe, plutôt que chercher l'évitement au large. L'absence de Liam Williams sur blessure a certainement pesé dans la tactique du Pays de Galles. L'arrière est un des plus remarquables attaquants au monde. Son remplaçant Halfpenny est bien plus défensif. Les initiatives des coéquipiers de Biggar ont été trop rares. Une d'elles a été récompensée d'un essai lorsque les Gallois ont choisi de prendre la mêlée plutôt que la pénalité, leur permettant d'égaliser (16-16). On aurait aimé en voir bien plus. 

Le cauchemar de Davies 

Pour sa cinquantième cape sous le maillot du XV de Poireau, Gareth Davies est passé complètement à côté de son match. Sa collision à la huitième minute avec Halfpenny, dont il est fautif, est déjà dans le bêtisier de ce Mondial. Elle est l'illustration des déboires du demi de mêlée. Le joueur des Scarlets a été trop lent dans les sorties de rucks, tout en commettant deux en-avants indignes de son rang. Gatland a arrêté les frais en remplaçant Davies par Williams dès le début de la seconde période, mettant fin à son enfer.

Mehdi Elouar