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Dusautoir : "Que les Bleus se régalent"

Thierry Dusautoir

Thierry Dusautoir - AFP

Thierry Dusautoir affrontera Pau samedi avec le Stade Toulousain, en Top 14. Car à une semaine du match France-Italie qui marquera l’ouverture du Tournoi des Six Nations, Thierry Dusautoir n’a pas fait les allers-retours entre Toulouse et Marcoussis pour les stages des Bleus. Néo-retraité du rugby international, il est passé de l’autre côté de la barrière.

Thierry Dusautoir, la période est particulière pour vous. Vous observez les allers-retours des internationaux à Toulouse et pour la première fois depuis neuf ans, vous ne participez pas aux stages de pré-Tournoi des Six Nations. Un sentiment spécial ?

Pas encore. En fait, je ne regrette pas ces périodes de stages, d’attente un peu particulière qu’il y a en équipe de France, notamment à Marcoussis. Je pense que j’aurai vraiment le pincement au cœur sur les premiers matchs, effectivement. Je ne serai plus au centre du jeu, avec mes copains à jouer et défendre les couleurs du XV de France. Là, oui, je pense et j’en suis même certain, ce sera un moment particulier pour moi. Mais jusque-là, ça va.

Qu’attendez-vous de ce nouveau groupe France ? Qu’avez-vous envie de voir ou de leur dire ?

C’est vrai que je passe de l’autre côté, en tant que téléspectateur ou spectateur. A la différence des autres spectateurs, moi, j’ai vécu une partie de ce qu’ils vont vivre. Ce que je leur souhaite, c’est de se régaler. De surtout donner le maximum pour leur pays. Après, je sais mieux que quiconque qu’avoir des résultats, ce n’est pas chose facile. Mais je sais qu’ils vont donner le maximum pour y arriver. Après, je n’ai pas plus à en dire.

Ce premier match peut être difficile…

Je pense que même si le groupe est jeune, il y a quand même de l’expérience maintenant. Il y a pas mal de joueurs qui ont plus de quarante sélections, donc ils savent ce que c’est le niveau international maintenant, ils savent ce que c’est jouer un Tournoi des Six Nations. Ils connaissent l’importance d’un premier match. Parce que dans chaque compétition, ça donne toujours le tempo de la suite. Donc je pense qu’il y a suffisamment d’expérience dans le staff ou dans le groupe de joueurs pour avoir conscience de l’importance de ce match-là.

Les premiers matchs du nouveau mandat d’un sélectionneur sont importants, aussi…

Oui, oui… Enfin, vous me trouverez les matchs qui ne sont pas importants en équipe de France et on en reparlera (sourire). C’est sûr que ça donne peut-être le tempo ou l’image, je dirais, que les spectateurs peuvent se faire d’un groupe. Mais bon, la particularité du niveau international, c’est la remise en question continuelle. Donc faire un mauvais départ, ça ne veut pas dire que l’arrivée ne sera pas bonne et vice et versa. Il faut toujours se remettre en question.

Il y a beaucoup de nouveaux visages dans ce XV de France, notamment celui de votre coéquipier à Toulouse le demi de mêlée Sébastien Bézy. Que peut-il amener ?

Je pense que c’est un joueur très intelligent, qui a su petit à petit s’imposer auprès de nous. Il a aussi des qualités physiques, d’explosivité, très importantes. Donc dès qu’il a un petit espace, il sait en profiter. Je lui souhaite de jouer comme à Toulouse, sans se prendre la tête. Je pense que le fait d’être avec Guy (Novès), qui le connaît très bien aussi, ça va lui faciliter la tâche. Après, c’est aussi un joueur qui va apprendre à ce niveau-là, parce que j’espère pour lui qu’il vivra ses premières sélections pendant ce Tournoi. Je lui souhaite le meilleur.

Le bouillant talonneur Dylan Hartley a été nommé capitaine de l’équipe d’Angleterre. Surprenant ?

Attendez (il fait la moue)… Franchement, j’ai beaucoup moins d’expérience qu’Eddie Jones (le nouveau sélectionneur de l’Angleterre, NDLR) en terme de rugby. Donc s’il l’a choisi, c’est qu’il a des raisons qui sont propres à la relation qu’il a avec lui ou à ce qu’il sait de l’équipe d’Angleterre. Je ne pense pas que ce soit une personne qui fasse les choses au hasard ou juste pour un test comme ça. Ça reste quand même un des meilleurs entraîneurs au monde, donc s’il l’a choisi c’est qu’il y a une raison. Après, Dylan Hartley, je le connais plus en tant qu’adversaire. Donc en général, mes rapports avec lui se sont limités à très peu de mots dans une partie et surtout des contacts rudes. Donc je ne le connais pas plus que ça.

Wilfried Templier