Tour de France féminin: Ferrand-Prévot sacrée, "succès populaire", audiences records... La folle réussite de l'édition 2025

"L'avenir s'annonce radieux", lançait Marion Rousse avant le départ du Tour de France féminin le week-end dernier. Neuf étapes plus tard, la directrice de la Grande Boucle n'en espérait peut-être pas autant. De la ferveur populaire aux exploits sportifs de Pauline Ferrand-Prévot et Maëva Squiban, la quatrième édition de la nouvelle version de la Grande Boucle féminine est une réussite totale.
Car le grand départ de Vannes samedi dernier aurait pu être donné dans l'ombre de la course masculine - alors promise à Tadej Pogacar - dont l'arrivée allait être franchie le lendemain sur les Champs-Élysées. Mais c'était sans compter sur le public breton, venu en nombre tout au long du parcours, noircissant les rues de Plumelec et de Quimper, théâtres des deux premières arrivées.
Un pic à plus de 50% de part d'audience
Et la ferveur est loin de s'être essoufflée à partir de lundi, les suiveurs de cyclisme n'ayant pas été rassasiés par le duel Pogacar-van Aert dans la rue Lepic. Tout au long de la semaine, pancartes, déguisements et encouragements auront fleuri des Pays de la Loire aux Alpes, en passant par le Massif Central.
"On assiste à un succès populaire", confiait Marion Rousse ce samedi sur RMC. Un constat partagé par son homologue du Tour de France masculin: "Je parle sous couvert de Christian Prudhomme, sur la course depuis quelques jours. Il m'a dit: 'Je ne vois plus de différence entre les deux Tour de France.'"
Le succès se manifeste également dans les chiffres: 2,24 millions de téléspectateurs en moyenne sur France Télévisions le jour du départ, 2,83 millions le lendemain, entre 1,73 et 1,98 million du lundi au jeudi, 2,55 millions vendredi et 3,6 millions samedi avec un pic à 5,4 millions, soit 51,9% de part d'audience.
Quatre victoires françaises de suite
Il faut dire que la physionomie de la course a bien aidé pour rendre cette édition du Tour de France si spéciale. Outre le dénouement que les Français attendaient tous, le spectacle aura été total, de la victoire de l'éternelle Marianne Vos au maillot jaune de Kimberley Le Court - première africaine à endosser la mythique tunique - en passant par le double succès de Maëva Squiban.
La Française de 23 ans aura éclairé des étapes où les favorites se seront marquées en attendant l'étape reine de samedi. En gagnant à Ambert et Chambéry, elle est devenue la deuxième française à lever les bras sur la nouvelle version du Tour et s'est révélée au grand public, en fusion devant ses exploits.
"Quand je suis arrivée à Chambéry, avec la deuxième victoire d'étape française et le public, j'avais vraiment l'impression qu'il se passait quelque chose de grand, s'est rappelée Marion Rousse. J'avais les larmes qui me montaient, alors que j'essaye tout le temps de garder mon calme et d'être sereine. J'étais un peu submergée car on revient de tellement loin pour le cyclisme féminin. Donc c'est dingue. C'est extraordinaire de voir autant de personnes venir encourager les championnes."
Et que dire de la démonstration de Pauline Ferrand-Prévot dans le col de la Madeleine. La championne olympique de VTT à Paris 2024 s'était donné l'objectif, l'année dernière, de remporter la Grande Boucle dans les trois prochaines années. De quoi donner de l'espoir au public français et faire naître la "PFP mania" d'étape en étape, jusqu'à "lui donner des ailes" comme elle le confiera ce dimanche.
En assommant le Tour de France sur l'étape reine puis en franchissant seule et en jaune la ligne d'arrivée à Châtel, la Française de 33 ans s'est assurée d'être la première française à remporter la course depuis Jeannie Longo en 1989. Et de faire changer la course de dimension. De nouvelle venue à rendez-vous estival.