Kévin Gourdon sur sa retraite: "Ma nouvelle vie va être géniale"

Au lendemain de l’annonce surprise de l’arrêt de sa carrière avec effet immédiat, Kevin Gourdon s’est présenté détendu mercredi en conférence de presse. Pourtant, depuis vendredi, l’international français de 31 ans sait qu’il ne rejouera plus jamais avec La Rochelle. Le troisième-ligne doit cette retraite prématurée à ses problèmes de cœur, suivis depuis plusieurs années par des médecins.
Même s’il venait de prolonger son contrat pour deux années supplémentaires, Kévin Gourdon s’était préparé à son retrait des terrains. "J’y pensais, donc ça a été plus facile à digérer", confie le joueur. "C’est toujours triste de ne pas choisir sa sortie mais je ne suis pas le premier et ce n’est pas pour ça que l’histoire n’a pas été belle."
De la Pro D2 à la finale du Top 14
A l’origine, Kévin Gourdon n’était pas destiné à une si grande carrière. Passé par les centres de formation de Toulon puis Clermont, mais bloqué par la concurrence, il rejoint finalement La Rochelle en 2012. À l’époque, le club maritime est encore en Pro D2. "J’étais un illustre inconnu quand je suis arrivé. Mon inclusion s’est faite avec Patrice (Collazo) à coups de coup de pieds au cul", se remémore le rugbyman.
À l’image de son club, Kévin Gourdon a gravi les échelons. D’abord en Pro D2, puis dans la lutte pour le maintien en Top 14, jusqu’aux trois finales disputées (Challenge en 2019, Coupe d'Europe et Top 14 en 2021). Le troisième ligne part avec comme seul regret celui de ne pas avoir gagné de titre avec La Rochelle. "Faire une carrière sans rien gagner, ça me hantera toute ma vie. C’est un peu comme travailler pour rien", déplore Gourdon, avec une pointe de déception dans la voix. "Quand vous allez regarder l’armoire à trophées dans le bureau du président, il y a un peu de poussière, mais l’évolution est énorme."
Même s’il manque un trophée à sa carrière, Kévin Gourdon compte 221 matchs avec le maillot rochelais et 19 sélections avec le XV de France de Guy Novès, entre 2016 et 2018. "Guy m’a envoyé un message et je lui ai répondu que la sélection a été l’une des plus belles parenthèses de ma carrière", raconte le néo-retraité.
"Je ne suis pas effondré"
Dynamique, excellent plaqueur, le tout avec une personnalité décalée, Kévin Gourdon a su se faire apprécier et devenir l’un des piliers du club rochelais. Désormais, le Français veut tourner la page et se concentrer sur son avenir. "Pour quelqu’un qui mange et qui vit rugby, c’est plus difficile à encaisser. Moi, j’ai toujours eu un rapport particulier avec ce milieu. Il y a quelques années, j’avais déjà voulu arrêter (en 2019, il avait eu un "ras-le-bol" du rugby). Je ne suis pas effondré, je sais que ma nouvelle vie va être géniale."
Il envisage déjà de passer une formation en neuroscience pour d’accompagner les joueurs de haut niveau sur la gestion de leur mental. Avant de commencer sa nouvelle vie, Kévin Gourdon fera ses adieux au public rochelais lundi, à l’occasion du match entre La Rochelle et Lyon (19 heures).