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Racing: "Je sais ce que je veux", lance Max Spring à un an de la Coupe du monde

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Révélation de la saison 2021-2022 au Racing avant de signer ses débuts internationaux avec les Barbarians puis le XV de France face au Japon cet été, le jeune arrière Max Spring est aussi frais qu’ambitieux. Pour RMC Sport, le joueur de 21 ans revient sur son ascension fulgurante et dévoile ses objectifs avant de retrouver l’Aviron Bayonnais en Top 14.

Max Spring, le Racing se déplace à Bayonne samedi (17h). Cela doit être un rendez-vous particulier pour vous qui avez grandi au pays Basque et porté le maillot de l’Aviron chez les jeunes…

Oui, je l’avais dans un coin de ma tête. Je l’avais vu de suite lorsque le calendrier était sorti. C’est le retour de Bayonne en Top 14 (battu à Toulon lors de la première journée) et son premier match à domicile ce week-end. J’ai très envie de jouer ce match et hâte d’y être. L’ambiance à Dauger sera exceptionnelle. Ce sera particulier pour moi, toute ma famille et mes copains ont pris des billets. J’étais supporter de Bayonne quand j’étais petit et cela me fait plaisir de revoir le club en Top 14. J’ai encore des potes là-bas et c’est possible qu’on s’envoie des messages.

Depuis votre départ de Bayonne, en 2019, alors que vous n’aviez que 18 ans, vous avez réussi à vous imposer au sein de l’effectif du Racing. Comment avez-vous fait?

Mon intégration s’est bien passée lorsque j’ai quitté Bayonne. J’ai commencé avec les Espoirs la première saison, puis je me suis entrainé tout le temps avec les pros puis j’ai joué avec eux. La saison dernière, j’ai profité de la blessure de Kurtley Beale pour avoir du temps. J’ai essayé de ne pas trop réfléchir ou calculer. J’étais content de moi et j’espère que je vais pouvoir faire mieux, ou pareil dans les mois à venir. Le staff souhaite que je continue à apporter de la fraîcheur, de la joie de vivre et de bonnes performances sur le terrain.

Réalisez-vous le chemin parcouru ces derniers mois et cette folle fin de saison dernière…

Tout s’est vite enchaîné. Après avoir été blessé, j’ai joué beaucoup en fin de saison. J’ai pu disputer des matchs de phases finales, c’était super. Ensuite, j’ai vécu une semaine extraordinaire avec les Barbarians et un match de folie à Twickenham (contre l’Angleterre). Dans la foulée, j’étais en équipe de France. Tout s’est passé un peu vite. Je n’ai pas forcément eu le temps de réaliser, un peu plus cet été. J’ai pu profiter de ce qui m’était arrivé, mais en basculant sur une autre saison, on passe évidemment aussi sur de nouveaux objectifs élevés.

Cette victoire avec les Barbarians le 19 juin vous a visiblement marqué…

(Grand sourire) Oui, c’est vrai. Déjà, c’était une semaine de folie. On rencontre des gens qu’on ne connait pas et on essaie de créer une équipe en quelques jours. Et pour ma part, c’était ma première expérience internationale, contre les Anglais à Twickenham, un stade mythique. Le scénario du match était aussi particulier, on joue à 14 contre 15 pendant 60 minutes (après le carton rouge de Skelton), et on gagne 52-21. C’était juste 'ouf'.

Et la tournée au Japon avec cette première sélection, c’était aussi fou?

Oui, très, très 'ouf' même ! (Rire) C’était incroyable, une super expérience. Une fois qu’on y a goûté, on a juste forcément envie d’y revenir. Mais je ne me suis jamais dit sur place que c’était un truc de dingue, parce que j’ai envie de plus.

Vous étiez pourtant inconnu du grand public voilà deux ou trois ans…

Même il y a un an, je pense qu’il ne me connaissait pas (Rire). Mais je ne réfléchis pas à cela. Je ne me dis pas que je n’ai que 21 ans et que je suis allé en équipe de France. Je me disais juste que j’avais envie d’y être.

"Si on n’est pas ambitieux, on n’arrive pas à grand-chose"

Racontez-nous votre arrivée en équipe de France et cette tournée estivale…

C’était particulier. Je suis arrivé et j’ai eu le Covid, avec Aymeric Luc. On est resté une semaine à Marcoussis à l’isolement, c’était un peu dur mentalement car on ne savait pas si on allait partir au Japon ou pas. Finalement, on a pu partir. Une fois sur place, le groupe nous a mis à l’aise, avec quelques joueurs expérimentés mais aussi pas mal de jeunes. L’ambiance était super. Avoir joué, c’était un peu la cerise sur le gâteau.

Avec du recul, comment jugez-vous votre première sélection, lors de la victoire du 9 juillet à Tokyo?

Sur ma prestation, j’étais un peu contrarié. Mais ça reste une première sélection, et il faut savoir la savourer. On n’a pas trop débriefé avec le staff, et je ne leur ai pas demandé non plus. Ils feront en fonction du début de saison. Cela reste dans un coin de ma tête mais tout le monde repart de zéro. Cela passera par une très bonne saison en club.

La Coupe du monde, vous y pensez?

Evidemment, participer à une Coupe du monde en France, c’est le rêve de tous les rugbymen français!

Jusqu’où voulez-vous aller? Savez-vous ce que vous voulez?

Oui, je sais ce que je veux!

C’est-à-dire?

Gagner des titres, aller en sélection et gagner des titres en sélection ! (Rire) Si on n’est pas ambitieux, on n’arrive pas à grand-chose. J’espère que ce sera la bonne année au Racing. L’an passé, on ne sait pas trop ce qui nous a manqué, peut-être un peu de densité. On a parfois craqué sur certains matchs, comme contre Bordeaux. Mais c’est dur à expliquer.

"Quelques similitudes avec Brice Dulin"

Des joueurs vous ont-ils marqué plus jeune?

Oui, Brice (Dulin). On a quelques similitudes. Il est petit et gaucher. Forcément, je le regardais et j’ai beaucoup appris, comme aussi avec Simon (Zebo) et Kurtley (Beale). Les trois qui sont passés au Racing en fait. Ils m’ont beaucoup apporté et ont été cool avec moi pour me tirer vers le haut.

Vous évoquiez Brice Dulin. C’est vrai que l’on vous compare parfois à lui…

Oui, c’est plutôt flatteur. Il a eu une immense carrière, avec énormément de sélections (36) et deux fois champion de France mais aussi champion d’Europe. C’est un joueur énorme. C’est cool quand on me compare à lui, même si j’ai envie de me faire mon propre nom.

Vous pensez avoir des qualités identiques?

Oui, en tout cas on me l’a répété ! (Rire) On est petit, sous les ballons hauts, le pied gauche, la vitesse et les appuis.

Jean-François Paturaud