Rugby: Moles invite Haouas à "se faire oublier" à l'étranger après ses condamnations

Le rugby doit-il accorder des deuxièmes voire des troisièmes chances? Condamné à an de prison ferme pour violences conjugales voici quelques semaines, Mohamed Haouas a écopé ce vendredi d'une peine de prison de 18 mois de prison (dont neuf ferme) pour violences aggravées, dans une affaire remontant à 2014. Si son avocat a fait appel pour lui offrir une chance de jouer cette saison en Top 14, Clermont cherche à casser son contrat. Selon Jean-Bernard Moles, président de la commission anti-discrimination et égalité de traitement (CADET) de la FFR, il sera compliqué pour le pilier de 29 ans de retrouver immédiatement un club en France.
"A la Fédération nous avons pris nos responsabilités. Dès que la vidéo est apparue, tout de suite nous lui avons signifié qu’il ne jouerait plus en équipe de France. Là-dessus, la Fédération a été intraitable et très réactive. Après son avocat va gagner du temps pour justement, je pense, essayer qu’il puisse pratiquer le rugby au sein du Top 14. Moi en tant que président de la CADET je lui conseillerais de partir jouer à l’étranger. Il se fait oublier, c’est le mieux pour lui."
"Ce qu’il a fait est inacceptable"
Avec cette nouvelle condamnation, Mohamed Haouas risque donc d'effectuer un séjour par la case prison. A moins que son avocat ne parvienne à faire réduire sa peine. Mais si le pilier éviter l'incarcération, il n'est pas sûr de trouver un club acceptant de l'accueillir. Jean-Bernard Moles verrait un rebond rapide comme contraire aux valeurs de l'ovalie.
"On ne le condamne pas à vie mais, à un moment donné, ce qu’il a fait est inacceptable. Après s’il y a des clubs qui veulent l’enrôler... j’ai vu que Montferrand allait sûrement le licencier à moins qu’une convention ne soit possible. Mais moi, ce que je conseille aux clubs de Top 14, c’est de ne pas se ruer sur Mohamed Haouas parce que manifestement ce qu’il a commis est quelque chose d’impensable. Ce n’est pas acceptable pour les valeurs du rugby."
Et le membre de la FFR de préciser: "Pour moi, en tant que président de la CADET, ce n’est pas entendable qu’il puisse être embauché par un club de Top 14 ou de Pro D2. Le travail contre les violences et les discriminations, c’est un travail permanent, un combat permanent. C’est presque comme les travaux de Sisyphe (personnage de la mythologie grecque condamné par Hadès à rouler perpétuellement un énorme rocher jusqu'en haut d'une montagne d'où il retombait sans cesse, ndlr). Des actes comme cela annulent tous les combats que nous menons et toutes les victoires que nous avons obtenues. C’est terrible pour l’image du rugby."
Ne pas recruter Haouas pour défendre "l'image de la femme"
Jean-Bernard Moles se montre intransigeant à l'égard envers Mohamed Haouas. Et selon le patron de la CADET, le recruter en Top 14 ou en Pro D2 constituerait un terrible message fait aux femmes dans le monde du rugby.
"Je le dis franchement, je me mets à la place d’un président de club et j’ai ma conscience. Il y a les valeurs du rugby et il y a aussi l’image de la femme qu’il faut défendre mine de rien. On parle beaucoup de Haouas mais on ne parle pas de l’image qu’il renvoie par rapport à son positionnement vis-à-vis des femmes, a encore estimé le dirigeant auprès de RMC Sport. Je dis que les présidents qui vont l’engager entâchent aussi leur image et franchement ce serait décevant qu’il joue dans un club français. Je le répète, il veut jouer c’est très bien mais qu’il parte à l’étranger."