
Stade Français: "Si je n’ai pas le choix, je me ferai vacciner", avoue Waisea
Waisea Nayacalevu, vous êtes actuellement en pleine forme, sans doute le meilleur joueur du Stade Français…
Oui, ça fait plaisir. Je me sens très bien, en pleine forme, sans doute grâce au travail que j’ai fait depuis longtemps. Ça paye maintenant. Je prends beaucoup de plaisir et je suis bien dans cette équipe, il y a un très bon esprit.
Votre coéquipier Joris Segonds disait de vous, samedi dernier après la victoire contre Perpignan, que vous étiez le "papa des lignes arrières". Qu’en pensez-vous ?
(Il éclate de rire) Oui, c’est ça. J’essaie de donner des conseils aux autres et de la confiance à mes partenaires. J’essaie d’apporter de bonnes ondes.
Vous allez avoir du mal à quitter vos partenaires lorsque vous rejoindrez Toulon l’été prochain…
Oui, bien sûr. Cette décision a été très dure à prendre. D’ici là, j’aimerais bien que le Stade Français réalise une bonne saison. Je vais tout donner jusqu’à la fin pour aider l’équipe pour faire quelque chose d’extraordinaire. On est aujourd’hui dans le rythme. On veut gagner tous nos matchs et se qualifier dans les six premiers pour jouer les phases finales.
Ce futur départ au RCT est-il aussi un crève-cœur ?
Oui, c’est très difficile. Je vais quitter mon club du Stade Français qui m’a tout donné depuis dix ans. C’est une décision familiale. Ce n’est pas par rapport à l’argent. Mes dirigeants m’ont proposé la même chose que Toulon. Mais je veux découvrir autre chose et c’est bien aussi pour la famille, sous le soleil ! (Rire) Mes partenaires et mes dirigeants étaient très déçus mais j’avais pris ma décision.
On parle aussi beaucoup de vous puisque vous êtes l’un des rares joueurs à ne pas être vaccinés en Top 14. Pourquoi ?
C'est un choix personnel. Même si vous êtes vaccinés, vous pouvez attraper le Covid et le transmettre. Je ne comprends pas. Quel est l’intérêt de se faire vacciner? Moi, j’ai dit non. J’ai déjà eu le Covid ces derniers mois, j’étais juste un peu malade, comme un rhume pour moi.
Ne pas être vacciné vous complique-t-il votre vie au quotidien personnel et de sportif ?
Non, je n’ai pas besoin d’aller au restaurant tous les jours, je peux aller m’acheter à manger au supermarché. Ce n’est pas difficile.
Mais vous devez faire des tests tous les jours...
Oui, c’est ça. C’est une habitude pour moi maintenant. (Rire) Mon nez devient très gros! Mais j’accepté de faire ces tests.
Mais avec l’arrivée du pass vaccinal, mi-janvier, les règles vont encore se durcir…
Peut-être que ça ne passera pas. Si ça passe et que je dois le faire, je le ferai à la fin. Si je n’ai pas le choix, je me ferai vacciner. C’est la dernière option.
Quel a été le discours de Thomas Lombard, le directeur général du Stade français, qui aimerait logiquement que vous soyez vacciné?
On en a parlé et on doit en rediscuter peut-être bientôt. Chacun a ses droits.
Avez-vous peur de ne plus pouvoir jouer?
Dans mon contrat, il n’est pas marqué que je dois être vacciné. J’ai signé un contrat pour être joueur de rugby, pas pour le vaccin. Mais, si je n’ai pas le choix, je le ferai. Au Stade Français, je suis le seul à ne pas être vacciné, mais d’autres joueurs ne le sont pas non plus dans d’autres équipes. On verra bien ce qui se passe.