Top 14: Toulouse en demi-finale après sa victoire en barrage contre La Rochelle

C’était une finale avant l’heure entre deux cadors du rugby européen à la saison contrastée, qui ont dû batailler jusqu’à la dernière journée pour s’assurer une place dans le top 6. Et comme lors des six affrontements précédents entre les deux équipes, le Stade Toulousain, tenant du titre, a imposé sa loi aux champions d’Europe rochelais (33-28), sa victime préférée. Les hommes de Ronan O'Gara débarquaient pourtant à Ernest-Wallon dans une dynamique très positive. Ils n'avaient perdu qu'un seul de leur onze derniers matches toutes compétitions confondues avant ce barrage. Et ce fut à… Toulouse.
Si le début de match semblait à l’avantage des Maritimes, avec une première pénalité obtenue en mêlée dès la 3e minute, Isaiah West manquait sa tentative à 40m face aux perches. Le buteur, qui avait déjà raté trois tentatives en finale de Champions Cup contre le Stade Toulousain, la saison passée, donnait du grain à moudre aux commentateurs qui questionnent sa fiabilité au pied. L’ouvreur savait que son jeu au pied serait scruté, tout comme sa capacité à gérer les événements sous pression. Exceptionnel face au leinster en Coupe d'Europe, Ihaia West a cette fois très mal débuté son match.
Tout le contraire du Stade Toulousain et de son demi de mêlée Antoine Dupont. Dangereux à chaque accélération en première période, les Toulousains ont déclenché un véritable feu d’artifice sur une remise intérieur de Peato Mauvaka pour Antoine Dupont. Le ministre de l’intérieur, toujours présent au soutien, tapait par-dessus la défense pour lui-même. Dupont était stoppé in extremis devant la ligne, mais Fouyssac ramassait pour aplatir (8e).
Quatre essais partout
Très à l’aise quand il s’agit de jouer dans le désordre, Toulouse a appuyé sur l’accélérateur dans un registre qu’il maîtrise à la perfection, avec beaucoup de vitesse et d’explosivité, piégeant les Rochelais sur la réorganisation défensive. On a retrouvé le phénoménal Antoine Dupont au soutien derrière une percée fantastique de Rory Arnold. Le deuxième ligne a déchiré le rideau défensif rochelais et accéléré avant d’écarter vers Dupont.
Celui-ci s’est joué de West auquel il a donné le tournis avec un travail sur les appuis avant d’aplatir en coin (13e). Les Rochelais ont bien tenté de jouer, rivalisant dans l’occupation et la possession du ballon, mais sans parvenir à percer la muraille toulousaine dans un premier temps. Devant leurs difficultés à gagner la ligne d’avantage, les Rochelais ont donc misé sur leur puissance en conquête dans les zones de marque pour sonner la révolte après une charge de Grégory Alldritt derrière une belle combinaison sur pénaltouche (25e). La réaction toulousaine fut néanmoins immédiate, et Ramos redonnait 14 points d’avance aux Toulousains à la pause.
Un confortable matelas de points qui permettaient aux hommes d’Ugo Mola d’aborder sereinement la suite. Et même si les Rochelais étaient de retour au tableau d’affichage après l'essai de Grégory Alldritt (56e), Toulouse inscrivait deux essais par l’intermédiaire de Mallia (62e) et Romain Ntamack (69e), qui lui offraient un avantage décisif (33-14) à dix minutes du terme. Le Stade Rochelais s'est bagarré jusqu'au bout, inscrivant deux essais coup sur coup en fin de match pour un score flatteur, mais le réveil fut trop tardif. Le Stade Toulousain, sérieux et solide en défense, rencontrera Castres, premier de la saison régulière, la semaine prochaine à Nice, en demi-finales.