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XV de France: "Pas une étape avant la Coupe du monde", Dupont fixe le cap à la veille de l’Italie

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Le XV de France remet son titre en jeu ce dimanche (16h), dans le Tournoi des VI Nations. A la veille de ce premier match sous le soleil de Rome, et après le traditionnel entraînement du capitaine effectué non pas au Stadio Olimpico mais au Complexe Olympique Onesti, Antoine Dupont insiste en conférence de presse sur l’envie décuplée de réaliser le doublé sur cette compétition, en faisant abstraction de tout le reste.  

Dans quel état d’esprit êtes-vous avant de débuter ce tournoi et de remettre votre titre en jeu ?  

Il y a beaucoup de joie et d’excitation de participer à cette compétition mythique et magnifique. C’est sûr qu’on a une position particulière puisqu’on a gagné l’an dernier, on a peut-être un statut différent qu’il faut assumer aussi. Il y a beaucoup de très grandes équipes dans ce tournoi qui ont autant de chance de gagner que nous.  

L’approche est différente quand on est vainqueur en titre ? 

Non je ne pense pas. C’est plutôt que, lorsqu’on a gagné ce tournoi, on a envie que cela se reproduise. On sait la difficulté, on l’a mesuré ces dernières années en finissant deux fois deuxièmes de très peu. L’an dernier, on a réussi à aller au bout, l’envie est encore décuplée.

Vous abordez ce tournoi en étant sur une série de 13 victoires consécutives, cela change la donne par rapport à l’année dernière ?  

Au-delà de la série, cela nous fait une saison commune, une expérience collective qui grandit. Au début du mandat, on était une équipe très jeune et inexpérimentée. Si on compare encore aujourd’hui avec les autres nations, elles ont bien plus de capes que nous sur le terrain. On est dans un cheminement, on a encore une progression assez large devant nous, mais on a grandi depuis un an.  

Avez-eu un discours particulier pour ceux qui vont faire leurs débuts en Bleu, comme Ethan Dumortier et, peut-être, Nolann Le Garrec ?  

On a essayé de les accompagner du mieux qu’on pouvait cette semaine. S’ils sont là, c’est qu’ils sont prêts et ils l’ont montré avec leurs performances en club depuis quelques temps. Ils ont tous les deux maintenant une expérience en Coupe d’Europe qui se rapproche de ce niveau-là. Toutes les conditions sont réunies pour qu’ils connaissent une belle première cape. 

Quelle importance a ce tournoi, dans la perspective de la Coupe du Monde en fin d’année ? 

Bien sûr que cette Coupe du monde est en toile de fond, on l’a tous dans un coin de nos têtes. Mais honnêtement, on ne l’a quasi pas évoquée sur cette préparation. Il faut qu’on prenne cet objectif du tournoi à part entière, qu’on n’en fasse pas une étape avant la Coupe du monde. Déjà, parce que c’est important pour nous de défendre notre titre, et parce que si l’on regarde trop loin, on n’est jamais dans l’instant présent.  

Quatre des cinq derniers vainqueurs du tournoi ont terminé l’année suivante à la cinquième place. Vous sentez-vous à l’abri de cela ?  

On n’est jamais à l’abri. Il faut arriver à tirer de la confiance de notre série de victoires, tout en gardant cette vigilance, cette remise en question qui permettent de ne pas s’endormir et de ne pas se faire surprendre sur un match, sur une action. Les statistiques, depuis trois ans maintenant, on ne les a pas trop respectées. Donc espérons que cela continue ainsi.  

Commencer ce tournoi en Italie, où il fait beau, avec un côté "Dolce Vita", c’est particulier ?  

Cela nous est arrivé il y a deux ans déjà. Maintenant on a une certaine expérience de ces échéances. Il faut arriver à profiter du cadre dans lequel on est, on se déplace dans des villes sublimes. Il fait beau, on peut croire qu’il y a un air de vacances mais on sait tous ô combien ces premiers matches du tournoi sont importants. Chaque point, chaque essai comptera à la fin. On a trop perdu, en particulier quand on a terminé deuxièmes, pour savoir qu’il ne faut galvauder aucune minute de ce tournoi.  

La dernière défaite à Rome remonte à 10 ans, il n’y en a que trois dans l’histoire du XV de France… 

On va essayer de ne pas en rajouter une ! Le cadre, le soleil, le premier match d’un tournoi qu’on a gagné l’an dernier… On pourrait "se la faire" tranquille ! C’est justement là que le piège pourrait être, il faut qu’on en soit conscients.

Propos recueillis par Kevin Morand et Wilfried Templier