Angleterre-France: "Danty m’a dit: je suis chaud", explique Galthié, qui titularise le Rochelais

Vous avez choisi de titulariser Jonathan Danty. Vous a-t-il apporté toutes les garanties que vous attendiez?
C’est marrant parce que je m’attendais à cette question et je l’ai croisé tout à l’heure. Et je lui ai demandé comment il se sentait. Et il m’a dit une chose: "Je suis chaud". Il a tout dit, on a tout compris. On l’a suivi, il est assez clair dans sa vision. Je me rappelle qu’en 2021, en Australie, il était associé à Arthur Vincent au centre. Et avant le troisième test, il m’a dit: "Je ne peux pas". Il n’était pas en capacité. Il se connait bien mais il y a une dimension psychologique et de confiance qui existe entre nous. Lundi, je lui ai demandé comment il allait. Il m’a dit: "Je suis prêt". Mardi: "Je suis prêt". Hier encore il me l’a confirmé. Et aujourd’hui: "Dis-leur que je suis chaud".
Comme face à l’Écosse, Falatea est encore une fois remplaçant, doublé cette fois-ci par Aldegheri. N’est-ce pas difficile pour lui?
On s’est beaucoup posé cette question. Il nous a donné beaucoup de satisfaction contre l’Écosse, il a joué 70 minutes, avec une mêlée à 14. On l’a sélectionné en Australie en 2021 alors qu’il jouait très peu à Clermont. Il a aussi mis du temps à rentrer dans le roulement de Bordeaux. C’est un jeune joueur, qui a commencé trois quart centre à Colomiers. Il répond au challenge. Laclayat performe aussi. Et il y a Dorian Aldegheri, qui joue au Stade Toulousain, dans un grand club qui domine le rugby français. Et il joue. Nous prenons aussi en compte la connexion avec Julien Marchand et Cyril Baille, qui sont quasiment des enfants qui ont fait connaissance au Stade Toulousain. Et puis le niveau de Dorian qui apporte des garanties. Et quand il le faudra, Sipili Falatea apportera le coaching nécessaire.
Pour une fois vous changez la composition de votre banc avec cinq avants et trois trois-quarts…
Il faut être flexible et prendre de bonnes décisions en fonction des potentiels. Le "6-2" nous a réussi, mais parfois on a aussi été emprunté dans cette configuration. Ça a été efficace souvent. Là on n’avait pas un 5 de devant avec les potentiels à disposition. À gauche de la 2e ligne, c’est Charles Ollivon qui sera derrière Thibaud Flament. Bastien Chalureau a un profil de droitier, même s’il saute en touche maintenant. C’était plus cohérent de faire un 5-3. Si on démarre avec Jo (Danty), Yoram (Moefana) peut être finisseur au poste d’ailier.
"On a la volonté de ne pas lâcher le trophée"
Pourquoi choisir Danty plutôt que Moefana? Et vous faites le choix de prendre Melvyn Jaminet sur le banc, plutôt qu’un ouvreur pur. Une manière également de le relancer?
C’est d’abord les circonstances. Si Matthieu (Jalibert) n’est pas blessé, Melvyn n’est pas sur la feuille de match. Nous sommes toujours satisfait des performances de Yoram Moefana mais "Jo" (Danty) revient. Et il nous a toujours apporté. "Yo" (Moefana) recule d’un cran. Il va avoir un rôle un peu différent. Il nous a beaucoup apporté au centre et à l’aile. Il franchit des paliers. Il progresse en tant que titulaire ou finisseur. C’est la construction du joueur. Concernant Melvyn, Matthieu couvrait les postes de 10 et de 15. Là, Thomas Ramos couvre ces postes. Et on a choisi Melvyn car il est en forme, il est bon et prêt à apporter des choses.
L’Irlande est en tête, mais ce match face aux Anglais reste-t-il particulier?
Vous avez raison, aujourd’hui les Irlandais sont devants. Mais la particularité de notre équipe depuis 4 ans et 33 matchs, c’est qu’elle est opiniâtre. On a la volonté de ne pas lâcher le trophée. On s’est toujours battu avec des scénarios difficiles pour la victoire. Et on a gagné 80% des matchs. Et cette semaine les joueurs ont fait tout leur possible pour laisser le moins de place à l’incertitude. C’est un défi majuscule. C’est comme ça qu’on perçoit notre challenge, la semaine et notre test-match. Nous serons opiniâtres et la compétition est en cours.
"Un grand test pour cette équipe"
Vous vous rendez à Twickenham, un stade où la France n’a plus gagné depuis 2007. En quoi, après le match en Irlande et à six mois de la Coupe du monde, le contenu du match et le comportement des joueurs sera riche d’enseignements?
Tout est possible samedi. Personne ne connaît l’issue. On ne se prépare à tous les niveaux. C’est difficile de gagner à Twickenham, le temple du rugby mondial. Et l’Angleterre est une équipe magnifique. Même si cette équipe anglaise performe moins, elle fait partie des géants. Et puis il y a ce qu’on adore chez eux, on les respecte car ils sont, peut-être pas orgueilleux, mais fiers. Après, le match face à l’Irlande a été fantastique. On a chuté, mais on est resté dans la partie. On est opiniâtres. Jusqu’à la 70e on était dans la partie. Mais en face il y a eu une fantastique équipe d’Irlande. Il faut l’accepter. Et retenir les leçons. Mais pas remettre en question ce qu’on a fait depuis 33 matchs. C’est un grand test pour cette équipe qui va beaucoup apprendre d’elle. Il y aura beaucoup à retenir. De positif ou négatif.