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France-Galles: "Encore une main sur le trophée", Labit veut défendre jusqu'au bout le trophée du VI Nations

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Après la démonstration du week-end dernier en Angleterre, l'euphorie est déjà retombée au sein du XV de France. Présent face à la presse ce mardi à Marcoussis, Laurent Labit, entraîneur adjoint en charge de l'attaque, veut voir les Bleus réitérer une performance du même standing samedi face au pays de Galles, pour espérer jusqu'au bout conserver ce trophée du tournoi des VI Nations.

Après un tel match samedi à Twickenham (10-53), est-ce compliqué de rebasculer sur le quotidien?

Non, nous savons que nous avons un tournoi à bien finir et encore une main sur le trophée, même si cela ne dépend pas que de nous. Nous avons un match samedi contre les Gallois, nous n’avons que deux matchs à domicile cette année, nous voyons l'engouement autour de l’équipe, encore samedi à Twickenham avec nos supporters. C’est un grand plaisir de retrouver le public pour partager avec eux, et nous avons envie de rester sur notre dynamique et sur notre niveau de samedi dernier.

Qu’est-ce qui a changé en Angleterre, par rapport aux trois premiers matchs du tournoi?

Nous nous sommes adaptés, à ce niveau-là, nous étudions les équipes et les équipes jouent différemment aussi contre nous maintenant, comme nous l’avons vu sur les premiers matchs.

Nous avons trouvé la bonne stratégie le week-end dernier, nous sommes mieux semaine après semaine. Ce n’est pas une surprise, plus les schémas sont intégrés plus nous pouvons modifier des choses.

Physiquement les joueurs sont mieux aussi, notamment avec les coupures que nous avons eues après l’Irlande et l’Ecosse. Le staff comme les joueurs, nous n’étions pas satisfaits de nos trois premières prestations, nous étions tous fautifs.

Nous avions à cœur de faire un grand match, et c’est ce qu’il s’est passé. Nous avions senti la semaine dernière une très bonne énergie parmi les quarante-deux joueurs. Nous sommes satisfaits, et nous voulons maintenir ce niveau de prestation.

Êtes-vous encore surpris par vos joueurs?

Nous avions envie de voir ce qu’il s’est passé samedi. Quand tu mets en place une stratégie, que les joueurs y participent, qu’ils apportent des animations, quand nous en discutons la veille et que cela se réalise au cours du match, en tant qu’entraîneur tu es comblé, et en tant que joueur tu prends un plaisir immense. Nous étions tous alignés sur la même page pour ce match. Quand tu joues comme samedi, les talents ressortent et montrent que nous sommes capables de grandes choses.

L’équipe a été encensée après cette démonstration en Angleterre, quel a été le discours pour faire redescendre l’équipe de son nuage?

Nous avons la chance d’avoir connu une grande série de victoires, donc c’était déjà le cas après la Nouvelle-Zélande, après l’Afrique du Sud, après le Grand Chelem… Ce qui nous intéresse depuis notre arrivée dans cette mission autour de Fabien Galthié, c’est de gagner des matchs et des compétitions. Pour gagner le tournoi, il faudra faire un grand match samedi. Pour gagner la Coupe du Monde, il faudra faire plusieurs grands matchs et pas un seul.

Les joueurs ont déjà vécu ce genre de choses, dans leurs clubs ils ont déjà aussi tous gagnés. Ils savent se remettre en question, et ils ont l’intelligence de savoir qu'à ce niveau-là, ils peuvent être "remis à l'heure" très rapidement. Bien sûr qu’il y avait de l’euphorie et de la satisfaction samedi, beaucoup de joie et de bons moments dimanche aussi. Mais dès lundi, tout le monde s’est remis au travail pour bien clôturer le tournoi et être à la hauteur samedi.

Concernant Charles Ollivon, quel est son rôle dans les schémas offensifs?

Charles était notre capitaine au début du mandat. Depuis le début, c’est un joueur très important pour nous, qui pèsent dans notre jeu, défensivement mais au niveau de l'attaque aussi.

C’est un joueur qui a une capacité à porter le ballon, à franchir et à marquer bien sûr. Plus le niveau monte et plus lui, il monte. Plus l’intensité du match est élevée, plus il va haut et il emmène avec lui d’autres joueurs, ce qui rend l’équipe performante.

Nous avons travaillé la possibilité qu’il passe en deuxième ligne, parce que quand nous avons sur le banc cinq avants et trois trois-quarts, cela peut être une option de dépannage à un certain moment. Le voir titulaire ou non dans ce rôle, c'est le sélectionneur qui décidera. En tant qu’entraîneur, notre mission est d'essayer toutes les formules et tout ce que nous demande Fabien.

Concernant Emmanuel Meafou, présent dans le groupe cette semaine à Marcoussis mais non-éligible à une sélection pour le moment, quelles sont vos premières impressions?

Il n’y a pas de surprise, nous connaissons le garçon, les joueurs aussi, ceux qui contre lui le week-end habituellement sont satisfaits de jouer avec lui cette semaine, je crois. C’est un joueur intéressant pour l'avenir et qui entre complètement dans notre méthode d’avoir un groupe de quarante-deux, qui permet de développer des jeunes joueurs et de leur faire découvrir comment cela se passe ici, et pour "Manu", lorsqu’il sera sélectionnable, qu’il ne soit pas perdu, déconnecté de ce que le staff attend de lui.

Allez-vous tenter de le rendre éligible plus tôt que prévu?

Ce n’est pas notre rôle, notre domaine est de lui expliquer comment nous jouons, sur les phases de défense, de conquête, de lui donner tous les éléments du rugby international, et après nous verrons dans les semaines qui arrivent.

Propos recueillis par Kévin Morand