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France-Japon: pourquoi les Bleus jouent gros pendant cette tournée, selon Charvet et Saint-André

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Après les trop nombreuses affaires qui ont touché le XV de France et la Fédération cet été, les Bleus doivent soigner leur image, pas seulement sur le terrain, mais aussi en dehors. Cette tournée d'automne, qui commence ce samedi avec la réception du Japon, est cruciale pour le rugby français, où l'exemplarité est le maître mot pour les anciennes gloires du rugby français.

Rarement (jamais?) une tournée d'automne n'a été aussi importante. Beaucoup d'observateurs s'accordent sur ce sujet, le XV de France joue gros durant ce mois de novembre, pour le premier rassemblement depuis l'été dramatique qui a secoué le rugby français, avec les propos racistes de Melvyn Jaminet, l'affaire Jegou-Auradou et enfin la tragique disparition du jeune Medhi Narjissi... Le blason des Bleus a été sali, alors les enjeux sont énormes.

"Le blason, il faut le redorer, on sent que l'on n'a pas le droit à l'erreur. Il faut regagner sportivement, mais aller au-delà", lance Denis Charvet, ancien joueur du XV de France, dans l'émission RMC "Les Grandes Gueules du Sport", avant de préciser: "Ça passe par le terrain, mais aussi par une exemplarité en dehors."

Un point déjà évoqué par Maxime Lucu, qui débutera la première rencontre sur le banc (face au Japon, ce samedi soir à 21h10). "On est dans l'œil du cyclone", lançait déjà le demi de mêlée de l'UBB il y a quelques jours. Tous sont conscients de l'importance de cette tournée automnale et ne cessent de le rappeler en conférence de presse. Et Philippe Saint-André, ancien sélectionneur du XV de France (2011-2015), n'a aucun doute sur le fait que les 23 sélectionnés (+ les 19 mis à disposition de leur club) montreront un tout autre visage du rugby français pour "remettre l'église au milieu du village."

Un retour des tauliers synonyme de maturité

Si le rassemblement à Mendoza (Argentine) comprenait de nombreux joueurs peu ou inexpérimentés, les cadres de l'ère Galthié sont de retour lors de cette tournée d'automne. "On a de nouveau une équipe avec les tauliers, on a de l'expérience, de la maturité et on veut retrouver ça sûr et en dehors du terrain", déclare Saint-André, toujours au micro de RMC, pour ensuite ajouter: "Mais là où je n'ai pas d'inquiétude, c'est que les leaders sur le terrain sont aussi des leaders dans le vestiaire. Je pense que quand tu as Dupont capitaine et Alldritt vice-capitaine, les nouveaux vont être bien encadrés."

Un an après la douloureuse claque prise plein fer en quarts de finale de Coupe du monde face à l'Afrique du Sud, le rugby français retrouve son principal représentant. Devenu champion olympique à 7 à Paris, le n°9 toulousain représente bien plus qu'une simple plus-value sportive. "C'est un mec qui est sérieux, qui fait attention à son hygiène de vie, c'est un vrai sportif de haut niveau. Je prends l'exemple de Jonny Wilkinson, grâce à son exemplarité, il a changé tout le vestiaire. Et pour Dupont, c'est pareil, il ne va pas parler beaucoup, mais lorsqu'il parle, tout le monde l'écoute", explique Philippe Saint-André.

Mais le XV de France ne compte pas uniquement sur Dupont et les autres tauliers pour redorer ce blason, un "cadre de vie" a été instauré. Bannissement de l'alcool sans autorisation, une liberté totale terminée... Les Bleus sont désormais davantage encadrés. "La Fédération a été obligée de mettre des mesures pour montrer que le rugby a de vraies valeurs, même si en ce moment on a dévié. On veut montrer une exemplarité que l'on n'a jamais eue", confie Denis Charvet, avant que Philippe Saint-André ne remette légèrement en cause ce nouveau système: "Il y aura toujours des moments de convivialité, c'est l'essence même de notre sport. Le premier capé sur ce rassemblement, il va peut-être boire une bière cul sec, mais ce sera caché, pas devant les caméras." Bière ou non, la première réponse à donner est ce samedi soir, à 21h10, au Stade de France face au Japon.

Nathan Giordana avec les Grandes Gueules du Sport