XV de France: "Je préfère payer qu'aller en prison", Haouas soulagé après sa condamnation pour cambriolages

Huit ans après les faits, Mohamed Haouas (27 ans) a écopé d’une peine de 18 mois de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende, ce vendredi pour des cambriolages dans des bureaux de tabac. Le juge a reconnu coupable le pilier du XV de France de tous les faits reprochés et remontant en 2014. Une sanction accueillie avec une pointe de soulagement par le joueur de Montpellier. "Je suis content que ce soit fait, a-t-il confié à la presse après le verdict. Maintenant, on passe à autre chose. Je vais me concentrer sur mon sport et travailler plus et tout donner."
"Ils me reprochent des trucs que je n’ai pas faits mais c’est comme ça"
Il peut enfin tourner la page après une longue période d’attente. "Ça fait huit ans, j’ai eu le temps de faire ma vie, de faire beaucoup de choses", a-t-il ajouté en indiquant ne plus "se rappeler" des évènements l’ayant conduit devant la justice.
"Il vaut mieux ça que de la prison, poursuit-il. Ils me reprochent des trucs que je n’ai pas faits mais c’est comme ça. Je préfère payer qu’aller en prison." Devant la cour, Haouas a refusé de s’exprimer sur les faits, il a alors raconté son évolution depuis. "En 2014, j’avais 20 ans, rappelle-t-il. J’ai travaillé à la carrosserie, puis j’ai arrêté. Je suis allé à l’armée."
Son message a fait mouche et son avocat Marc Gallix se réjouit du verdict, dont il ne fera pas appel. "La sanction tient vraiment compte de l’évolution de Mohamed Haouas depuis la date des faits, se félicite-t-il. C’est un garçon qui s’est battu pour devenir le joueur qu’il est aujourd’hui, joueur professionnel de l’équipe de France. Ça a été pris en compte par le tribunal et c’est une satisfaction pour les avocats. On a montré au tribunal que Mohamed Haouas ne méritait pas de retourner en prison puisqu’il y a passé quatre ou cinq jours. Il faut qu’il oublie, qu’il tire un trait. L’affaire est terminée. On ne fera pas appel évidemment. Il faut qu’il règle l’amende et on ne parle plus de ce dossier. On parlera uniquement de Mohamed Haous sur les terrains de rugby."
La stratégie payante de son avocat
Pour revenir au terrain, son conseil avait mis en place une stratégie précise. "Là, les faits sont établis, souligne Me Gallix. Quand vous retrouvez une lampe frontale avec l’ADN de Mohamed Haouas sur les lieux d’un cambriolage, c’est terminé. C’est une preuve scientifique. Lui ne voulait pas reconnaître, c’est sa stratégie. J’ai fait une stratégie de défense différente en lui disant de ne rien dire sur les faits et de parler de lui. Il l’a très bien fait. Ce qui m’a permis d’avoir cette décision. S’il commence à dire des bêtises sur les faits, ça peut agacer le tribunal et il peut se retrouver avec une partie ferme. J’ai un peu jonglé mais les faits sont établis."