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A quoi pourrait ressembler le XV de France dans quatre ans, lors de la Coupe du monde de rugby en Australie

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Une grande partie des cadres de l'équipe de France éliminée par l'Afrique du Sud dimanche, en quart de finale de la Coupe du monde de rugby, pourra postuler dans quatre ans en Australie pour le prochain Mondial. Ce qui donne déjà une petite idée du groupe attendu du côté des Bleus.

Le sentiment d’amertume ressenti après une élimination prématurée aussi cruelle face à l'Afrique du Sud est encore trop présent dans l’esprit des joueurs du XV de France pour qu’ils se projettent dans quatre ans, et la prochaine Coupe du monde en Australie. Comme le dit si bien Grégory Alldritt, "quatre ans, c’est long". Reconduit dans ses fonctions à la tête du XV de France, Fabien Galthié (sous contrat jusqu’en 2028) ne serait pas forcément d’accord avec cette assertion, et lui opposerait que les matches ne seront pas légion entre la Coupe du monde qui va s’achever en France dans un peu plus d’une semaine, et la prochaine édition.

Quelle ossature?

Autrement dit, il est fort probable que le staff du XV de France soit tenté de s’appuyer sur une grosse ossature de son équipe actuelle pour construire les fondations du futur XV de France à partir de cette base de vécu commun, au moins pour le prochain Tournoi des VI Nations, que les Bleus aborderont en tant que favoris avec trois réceptions, toutes en province (Lyon, Lille, Marseille). Il ne faudra pas compter pour cela sur Uini Atonio et Romain Taofifenua, qui ont tous deux pris leur retraite internationale. "C’est la vie d’une sélection. Il y en a qui arrêtent. Il y en a qui arrivent. C’est toujours dur quand il y en a qui arrêtent mais il va falloir reconstruire plus tard", commentait Grégory Alldritt après la défaite des Bleus contre l’Afrique du Sud, dimanche dernier.

Impérial dans cette Coupe du monde, le troisième ligne n’aura que 30 ans en 2027, comme Antoine Dupont et Peato Mauvaka, des cadres qui devraient former une colonne vertébrale dans la force de l’âge en Australie. L'indispensable pilier gauche Cyril Baille et le vice-capitaine Charles Ollivon seront un peu plus âgés (34 ans). Julien Marchand se situera lui entre les deux (32). Et on imagine mal Fabien Galthié se passer d’eux tant ils ont été au cœur du projet depuis le début de son mandat. La question se posera davantage pour Jonathan Danty - lui-même se la pose d’ailleurs - même s’il ne possède pour l’instant aucun équivalent dans ce profil de centre puissant capable de prendre le milieu de terrain et de gratter des ballons dans les rucks.

Les U20 vont-ils faire une percée?

"Pour moi, la prochaine Coupe du monde, ce sera compliqué, reconnaissait-il dimanche. C’est une discussion que je vais devoir avoir avec le staff. Si le quinze de France veut travailler sur une période de quatre ans, peut-être que je n’en ferai pas partie." Quid de Gaël Fickou ? Si l’attelage que le Racingman forme avec son compère rochelais au centre devait être bouleversé, le staff serait obligé de constituer une paire d’un autre style, en s’appuyant peut-être sur Yoram Moefana, qui ne s’est pas encore affirmé. Mais il n’a que 23 ans, après tout.

Et les joueurs en devenir ne manquent pas dans ce secteur de jeu, là où d’autres postes sont moins pourvus, en deuxième ligne notamment, même si le colosse Emmanuel Meafou, attendu pour le prochain Tournoi des VI Nations, devrait être naturalisé en novembre, et rendu éligible dans la foulée.

La France a aussi la chance de disposer d’un réservoir gigantesque, comme en témoigne le doublé mondial de l’équipe de France U20 cette année, et pourrait bénéficier de l’arrivée de nouveaux, comme le phénomène en deuxième ligne Posolo Tuilagi (19 ans) et l’arrière Mathis Ferté. Les joueurs de Sébastien Calvet ont crevé l’écran cette année en enchaînant des performances collectives toutes plus impressionnantes les unes que les autres, à l’image du récital offert par la troisième ligne Nouchi-Jegou-Gazzotti en finale.

Sans compter qu’un ovni pourrait surgir de nulle part, à l’image de Louis Bielle-Biarrey. L’ailier comptait zéro sélection avant d’être retenu pour la Coupe du monde. Un mois plus tard, il s’est installé, envoyant Gabin Villière sur le banc. Et il n’aura que 24 ans en Australie.

QM