RMC Sport

"Je me suis dit: "Putain, c'est facile aujourd'hui"", Sarrazin raconte son triomphe sur la descente de Bormio

placeholder video
Premier Français à décrocher une victoire sur la descente italienne depuis 27 ans et un certain Luc Alphand, Cyprien Sarrazin a vécu une journée inoubliable, jeudi. En lévitation sur la piste, le skieur du Devoluy (Hautes-Alpes) peinait à redescendre de son nuage une fois en bas.

"D'abord la jambe gauche, toujours. Chaussettes, chaussures. Puis la jambe droite..." Tel Zinédine Zidane pour une célèbre publicité pour une eau pétillante, Cyprien Sarrazin a peut-être livré à RMC Sport le secret de sa performance, monumentale sur la descente de Bormio (Italie).

>> Revivez la descente de Bormio

Et si tout s'était joué quelques instants avant le départ, jeudi? "J'ai eu une nouvelle technique: j'ai enlevé mes chaussures et je les ai mises dans la neige, sans les pieds dedans. C'est peut-être ça le secret!", a malicieusement glissé celui qui ne vivait que son dixième départ en Coupe du monde dans cette discipline. "Quand je les ai remises juste avant mon départ - j'étais un peu limite, du coup -, elles étaient vraiment plus dures que les autres jours. Je me suis dit que j'aimais bien ça."

"Succéder à Alphand ici, c'est quelque chose que je n'oublierai jamais"

Fier de sa performance mais pas débordé par l'émotion, le héros tricolore du jour a tenté d'analyser ce qui avait mieux fonctionné que d'habitute pour sa première victoire à ce niveau, à 29 ans. "Je sentais vraiment beaucoup plus de choses, plus de grip... Je sentais que je pouvais pousser, que j'étais dans ma zone de confort, qui était un peu folle d'ailleurs. Plus je descendais, plus je me sentais bien. Même à des endroits où il y a quand même des sauts, qu'on va à 150 sur de la glace... Je me disais: 'Pu**** je suis à l'aise, c'est facile aujourd'hui'."

Après avoir proposé "le meilleur run de [sa] vie", selon Marco Odermatt, excusez du peu, l'ovni du ski français peinait encore à croire en ce qu'il venait de réaliser: succéder à Luc Alphand, dernier skieur à avoir hissé le drapeau bleu-blanc-rouge sur la plus haute marche du podium à Bormio (1996). "Succéder à 'Lucho' ici, c'est quelque chose que je n'oublierai jamais", a-t-il lâché des étoiles encore dans les yeux.

Romain Daveau, avec Arnaud Souque