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Boxe: "Une dernière danse?", Klitscho a pensé à défier Fury (et veut bannir les Russes des JO)

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Engagé dans l’armée de réserve ukrainienne, Wladimir Klitschko vit le conflit dans son pays en première ligne. Ce qui n’a pas empêché son esprit compétitif de le titiller avec l’envie de défier Tyson Fury comme il l’a raconté au journaliste britannique Piers Morgan. L’ancien champion du monde des lourds a également profité de son passage au micro de ce dernier pour évoquer sa volonté de bannir les athlètes russes de la grande fête olympique en raison de la guerre menée par leur pays.

Avec la guerre chez lui, en Ukraine, les rings sont loin de son esprit. Enfin pas tant que ça… Ancien champion du monde unifié WWBA-IBF-WBO des poids lourds, Wladimir Klitschko est engagé dans la défense de son pays face à l’armée russe après avoir rejoint l’armée de réserve ukrainienne aux premiers jours du conflit. Mais la dernière sortie sportive de Tyson Fury, l’homme qui l’avait dépossédé de ses ceintures en novembre 2015 et actuel champion WBC-The Ring, et l’annonce de sa retraite après sa victoire via KO explosif sur son compatriote Dillian Whyte à Wembley ont titillé l’esprit compétitif de l’ancien boxeur retraité du noble art depuis son revers contre l’autre star britannique des lourds, Anthony Joshua, en avril 2017.

Invité de l’émission Piers Morgan Uncensored, du nom d’un célèbre journaliste britannique, Klitschko a expliqué que l’envie de défier Fury – contre qui la revanche prévue en 2016 n’avait pas pu avoir lieu à cause des problèmes personnels et physiques du "Gypsy King" – avait traversé son esprit ces derniers temps. "Honnêtement, je me suis dit que je devrais envoyer un tweet à Fury en écrivant: 'Une dernière danse?'", raconte le frère de Vitali, lui aussi ancien champion du monde des lourds et actuel maire de Kiev, heureux de "retrouver le sourire" en parlant boxe alors qu’il ne l’a "pas beaucoup eu depuis 83 jours" et le début de la guerre.

Et Klitschko de poursuivre: "Il veut prendre sa retraite et nous devions faire une revanche qui n’a pas eu lieu donc j’y pensais. Je ne l’ai pas fait car mon esprit est bien évidemment ailleurs mais j’ai vraiment pensé à envoyer ce tweet." La révélation n'en est pas vraiment une. Il y a quelques semaines, Klitschko avait déjà évoqué l'idée de reprendre sa carrière après la guerre dans le but de "battre un record". S’il avait convaincu Fury de l’affronter pour son titre mondial, l’Ukrainien aurait en effet eu l’occasion de marquer l’histoire en devenant à 46 ans le plus vieux boxeur sacré champion du monde chez les lourds devant George Foreman (45). Mais sa priorité ne se trouve pas entre les cordes.

"L'isolement parle plus fort que n'importe quel mot"

Quand Klitschko évoque son esprit "ailleurs", pas de doute sur le chemin vers lequel il est tourné: le conflit armé en Ukraine. Pour lequel l’ancien boxeur se dit prêt à tout donner, y compris sa vie. "Je me suis posé cette question quand l’armée russe s’est approchée de Kiev, explique-t-il, et si je n’avais pas été prêt pour ça, je serais parti. (…) Tout peut arriver quand vous êtes à Kiev ou en Ukraine, encore maintenant. C’est une question que tout le monde se pose, les Ukrainiens comme les autres, on l’a vu avec des journalistes tués. Si vous êtes en Ukraine, il faut savoir que cela peut être vos derniers moments de vie. Votre dernier voyage. Êtes-vous prêt à tout abandonner pour le pays et la liberté? C’est la question que des millions d’Ukrainiens se sont posés. Et la réponse est oui. Vous pouvez tout faire pour vos enfants, vos parents, votre pays et tous ceux que vous aimez. Il ne peut en être autrement."

Klitscho a également profité de sa présence au micro de Piers Morgan pour rappeler son envie de voir les athlètes russes bannis des Jeux Olympiques en raison des actions de leur pays: "Le CIO devrait interdire interdire dès maintenant l’équipe russe. Avec la guerre en Ukraine, les Russes ne devraient pas pouvoir participer aux prochains Jeux, ni à aucun événement sportif. Cette guerre est menée par leur pays. Ils représentent leur pays. Les actions sont plus éloquentes que les mots. L’isolement parle plus fort que n’importe quel mot, l’isolement est douloureux. Il sera douloureux pour les athlètes, pour l’économie, et pour toute personne impliquée avec la Russie."

A quelques heures d’une réunion de deux jours de la commission exécutive de l’instance olympique et à trois jours d’une session du CIO où les membres russes sont les bienvenus, le message est passé. Pour rappel, le CIO n’a rien décidé en son nom mais a "recommandé" aux fédérations internationales de priver les athlètes russes et biélorusses de leurs compétitions mais aussi de bannir les officiels de ces deux nationalités et les événements organisés dans ces deux pays.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport