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Boxe: Wilder ouvre la porte à la retraite deux mois après sa défaite contre Fury

Encore battu par Tyson Fury en octobre, Deontay Wilder semblait parti pour reposer son corps meurtri avant de remonter sur le ring pour de nouveaux challenges. Mais le surpuissant poids lourd américain évoque désormais une possible retraite, expliquant avoir atteint tous les objectifs pour lesquels il était venu à la boxe.

Et si on ne revoyait jamais Deontay Wilder sur un ring? Une nouvelle fois battu par Tyson Fury en octobre, un terrible KO à la onzième reprise au terme d’un combat homérique où il aura montré un courage et un cœur énormes pour boucler la trilogie entre les deux, le surpuissant poids lourd américain a ouvert la porte à cette opportunité alors qu’il ne paraissait pourtant pas vouloir raccrocher les gants jusque-là. Invité du comédien Kevin Hart dans son émission Cold As Balls sur le LOL Network, l’ancien champion WBC n’a pas caché ses doutes quant à la suite de sa carrière.

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Désormais riche de plusieurs dizaines de millions de dollars, Wilder a évoqué la maladie de sa fille – atteinte à la naissance du spina bifida, malformation congénitale de la colonne vertébrale et de la moelle épinière, raison pour laquelle il avait commencé la boxe – pour expliquer qu’il avait déjà réalisé tout ce pour quoi il s’était lancé dans le noble art. "J’ai accompli tous mes buts dans ce sport, a-t-il lancé. J’avais dit à ma fille quand elle avait un an que je deviendrais un champion et que je serais capable de la soutenir dans ce qu’elle vivait au-delà de ce qui était inimaginable. Je l’ai fait. Est-ce que je dois repartir dans le truc une nouvelle fois ou est-ce que je devrais juste prendre ma retraite et me concentrer sur d’autres choses?"

Dans un sport où ne pas être à 100% sur le plan mental peut être très dangereux pour votre santé physique, le seul fait de se poser la question interroge sur l’envie du garçon de repartir au charbon pugilistique. Transporté à l’hôpital à l’issue de sa deuxième défaite contre Fury – ses deux seules en carrière – et suspendu six mois (jusqu’au 8 avril) par la commission athlétique du Nevada (le combat avait eu lieu à Las Vegas) en raison de ses blessures, dont un os cassé dans la main qui nécessitait un passage sur le billard, le "Bronze Bomber" semblait parti pour reposer son corps meurtri avant de remettre les gants. "Il parle déjà de son retour, ce gars est un vrai guerrier", avait appuyé son coach Malik Scott quelques jours plus tard.

Son co-manager, Shelly Finkel, en rajoutait vite une couche dans une déclaration au Sun en évoquant ses envies de quatrième combat contre Fury ou de monter enfin sur le ring avec Anthony Joshua, combat qui faisait saliver toute la planète il y a deux-trois ans et qui serait "toujours massif" (on signe tout de suite pour le voir): "Il est en train de guérir et si tout va bien, après son opération à la main, il cherchera à remonter sur le ring vers le milieu de l’année prochaine, en avril ou en mai". Les choses semblent aujourd’hui plus aussi simples dans son esprit. L’homme aux 41 KO en 42 victoires chez les professionnels, médaillé de bronze en 2008 à Pékin chez les amateurs, a peut-être dit adieu au ring en allant au tapis. S’il s’arrête là, Wilder pourra être fier de son parcours qui l’a devenir champion du monde chez les lourds malgré un bagage technique limité et massacrer nombre de boxeurs avec sa droite qui éteint la lumière quand elle touche. Et rien ne l'empêche d'aller "vendre" son aura de grande brute dans une discipline comme le catch.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport