RMC Sport Sports de combat

UFC 310: Ciryl Gane, un retour très attendu et à gros enjeux

placeholder video
Quinze mois après sa dernière sortie dans l’octogone, Ciryl Gane revient aux affaires ce week-end à Las Vegas lors de l’UFC 310 (en direct à partir de 2h dans la nuit de samedi à dimanche sur RMC Sport 1) pour une revanche face à Alexander Volkov, qu’il avait battu en juin 2021. Un retour où le "Bon Gamin" français jouera gros pour la suite, où se dessinera une nouvelle chance pour le titre en cas de succès.

Une absence de quinze mois. Pour un retour où il jouera gros. Absent de l’octogone depuis sa victoire sur Serghei Spivac à l’UFC Paris début septembre 2023, Ciryl Gane remet le bleu de chauffe ce week-end à Las Vegas pour une revanche face à Alexander Volkov (qu’il avait battu sur décision unanime en juin 2021) lors de l’UFC 310. Forcément un événement. Ancien champion intérimaire des lourds, "Bon Gamin" reste – en attendant Manon Fiorot et peut-être Nassourdine Imavov ou d’autres – le représentant tricolore monté le plus haut dans la plus grande organisation de la planète MMA. Porte-drapeau sportif de sa discipline en France, le pensionnaire du MMA Factory attire logiquement les regards chaque fois qu’il combat. Et après quinze mois loin des yeux, le public sera ultra attentif à sa prestation. Qui doit lui rouvrir la route vers une chance pour la ceinture avec une victoire.

>> Vivez l'UFC 310 et le choc Gane-Volkov avec les offres RMC Sport

Battu deux fois pour le titre incontesté, par Francis Ngannou en janvier 2022 puis Jon Jones en mars 2023, Gane n’a pas perdu de place dans la hiérarchie malgré son absence. Le report d’un an du choc entre Jon Jones et Stipe Miocic, qui a eu lieu le mois dernier à New York, et le sacre de Tom Aspinall comme champion intérimaire dans l’intervalle ont même dessiné un scénario assez clair. Si Jones n’a pas annoncé sa retraite (comme beaucoup l’attendaient) après sa victoire sur Miocic, le champion américain – qui aimerait affronter Alex Pereira dans un "super fight" – a laissé entendre qu’il pourrait lâcher la ceinture dans les mois à venir. Aspinall, qui rêve d’affronter Jones, deviendrait alors champion incontesté. Et son premier challenger devrait en toute logique prendre la forme du vainqueur du combat entre Gane, actuel numéro 2 du classement derrière Aspinall, et Volkov, numéro 3 qui reste sur quatre victoires de rang.

De quoi motiver le Français à remettre le couvert face au Russe, comme il l’a expliqué au micro du journaliste Ariel Helwani: "Quand l’UFC m’a proposé ce combat, j’étais en mode: 'Oh… Pourquoi?' Mais comme ce combat ressemble à une demi-finale pour la ceinture, ça a du sens." Dans son Countdown, la vidéo publiée avant chaque événement numéroté qui se concentre sur les gros combats de la carte, l’UFC confirme la chose en évoquant un "title eliminator" (éliminatoire pour le titre). Tout sauf un simple combat de reprise, quoi. Mais un côté pas le droit à l’erreur pour ne pas laisser échapper à court terme cette chance de croiser enfin Aspinall après avoir dû renoncer à l’affronter en juillet dernier à Manchester en raison du tournage – prévu de longue date en accord avec l’UFC, qui a tout de même tenté sa chance – d’un film pour Netflix. Une décision qui avait ravivé les mauvaises langues qui tournent autour de lui depuis sa défaite express en deux minutes contre Jones.

Et une question de se poser: Gane revient-il aussi avec la volonté de faire taire ces détracteurs qui ont un peu trop ouvert leur bouche? "Je n’ai absolument rien à leur dire, répond-il à RMC Sport. Je ne leur ai rien dit quand ils parlaient sur les réseaux car je parle avec l’UFC, pas avec les réseaux." Le gros accident de parcours contre Jones, qui lui a fait prendre du recul par rapport au public et aux médias, ne l’a pas motivé dans ce sens. Mais il a nourri son feu intérieur. En mode plus jamais ça. "Quand je regarde le combat contre Jones, on voit bien que je n’étais pas là. Ça représentait bien ce que je ressentais le jour du combat : une incompréhension totale de ce qui se passait. Je ne me reconnais pas. Je n’ai jamais combattu comme ça, de cette manière. Ma gestion de distance, mes déplacements, la clairvoyance que j’aime… Je n’avais rien de tout ça. Avec le recul, je me dis que cette expérience-là m’a peut-être été bénéfique. Ça m’a aidé à me recentrer sur moi-même. Ça m’a donné un esprit revanchard, compétiteur."

S’il n’a plus combattu depuis quinze mois, ce qui aurait pu être plus court si une blessure de Volkov n’avait pas reporté le combat de fin octobre à début décembre, Gane en a profité pour travailler à l’entraînement. Reste à savoir l’étendue des progrès réalisés par celui qui a toujours avoué avoir du mal à se motiver avant d’avoir un objectif devant lui. "J’aimerais terminer le combat avant la fin. Ce serait un bon message. Et on s’entraîne pour ça." "On y va avec la volonté de finir le combat avant la fin, appuie son coach et manager Fernand Lopez. La manière dont on travaille la boxe, c’est une boxe puissante avec une recherche de finition. La manière dont on travaille le sol, ce n’est pas un sol défensif mais offensif pour aller chercher la soumission. C’est excitant pour moi de savoir qu’il a perfectionné cette panoplie."

Pour continuer à rêver de titre à court terme, il faudra passer l’obstacle de l’ultra expérimenté Volkov (48 combats professionnels), ancien champion du M-1 et du Bellator qui joue sans doute sa dernière chance d’aller conquérir ce titre UFC qui lui a toujours échappé et pour lequel il a plusieurs fois buté sur l’avant-dernière marche. "J’ai dû revenir en arrière plusieurs fois mais ça m’a rendu plus fort, explique le Russe. Cela m’a montré ce qui me manquait pour atteindre mon but." Venu rejoindre le Porrada Training Center de Las Vegas il y a "environ un an et demi", quand il s’est installé pour de bon dans le Nevada, Volkov espère avoir assez évolué pour changer les choses face à un "Bon Gamin" qui l’avait dominé sans trop trembler il y a trois ans et demi.

"Je suis devenu plus confiant dans ma force physique, annonce-t-il. (…) Quand je regarde ma panoplie, j’ai plusieurs avantages avantages sur Ciryl et sa technique. Je suis un combattant plus complet. Je pratique ce sport depuis plus longtemps. J’ai plus d’options pour aller chercher la victoire. Battre Ciryl symbolisera mon évolution comme combattant. C’est un passage que je dois franchir pour montrer le nouveau moi et avancer. (…) Le dernier accomplissement qui manque à ma carrière est le titre UFC. C’est une nouvelle chance pour moi et je vais utiliser tout ce que j’ai pour y arriver." Durant les 31 ans d’existence de l’UFC, sept combattants ont obtenu une troisième chance pour un titre incontesté après avoir été battus lors des deux premières. Aucun n’a remporté la ceinture lors de cette troisième danse. Ciryl Gane sait ce qu’il a à faire pour marquer l’histoire. Un chemin qui passe d’abord par la case Alexander Volkov à Las Vegas.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport